Dans une vie antérieure, j'ai passé vingt ans à Lyon, le temps de m'intéresser sérieusement à l'histoire de la ville et bien sûr, à l'épisode de la révolte des canuts.
Aussi quand Babelio et les éditions Tensing m'ont signalé que je recevrai «
Les mûriers de la tourmente » de
Karim Tabet, associant l'épopée Lyonnaise des canuts et la production de le soie au mont Liban, j'ai eu très envie de découvrir ce nouvel angle d'attaque de ce pan d'histoire.
Cette saga est avant-tout celle d'une famille Libanaise qui dans le contexte politique de ce pays au XIXème siècle va chercher à développer son activité, à émanciper son pays et devra finalement se soumettre au bon vouloir des dirigeants qui détiennent le pouvoir.
Cela conduira à bien des joies, progrès, bonheurs mais aussi des échecs, des déceptions et des larmes.
Un des membres de cette famille ayant été envoyé par son père à Lyon afin d'apprendre le métier du tissage de la soie, parmi les marchands et les canuts, c'est l'occasion de conter en paralèle l'histoire de ces révoltes des ouvriers des ateliers de la soie en 1831, puis 1833.
C'est aussi l'occasion de saisir quelques oportunités locales et historiques, mélant au récit par exemple, Laurent Mourguet et sa fille, les créateurs du théatre de Guignol. (Au registre également très contestataire)
La description de la société bourgeoise de Lyon au XIXème est très bien rendue ; l'analyse et la description du mouvement ouvrier est très documentée et très éclairante.
Le style de l'auteur est coulant, agréable,malgré de nombreuses maladresses d'écriture. On utilise en particulier beaucoup trop les dialogues pour décrire une situation, un contexte. (On se croirait dans certaines pub radio)
Je voudrais signaler également, au risque de passer pour un vieux réac la présence de fautes de français ou de coquilles (Ex : P354 « Cette terre…. pour qui il a tant donné », puis P355 « …dans le coeur de tous ce qu'il a quittés »)
Ce n'est pas, loin de là, l'essentiel de l'ouvrage, mais cela m'énerve !
Bref, une lecture en demi-teinte, dont le thème était prometteur et qui, sans être une catastrophe suscite un sentiment d'inachevé, ou peut-être simplement de déception.