Comme un fruit qu’on a goûté, qu’on rêve de croquer à nouveau. Mais s’il la touchait encore, il risquait de ne plus pouvoir s’arrêter.
Ce n’étaient pas les murs qui avaient des oreilles, mais la porte qui s’était entrouverte. Blouse blanche ouverte sur son pyjama bleu, sabots en plastique aux pieds, chignon déstructuré. Depuis quand le regardait-elle,adossée au mur ? La chirurgienne n’en ratait pas une miette. Si au moins elle avait pu être téléportée dans son jardin d’hiver, le long des golfes clairs. Juste elle et lui. Aurait-il osé l’embrasser les yeux ouverts ? Des papillons dans le ventre et le cœur battant la chamade, Anna n’en revenait pas de la douceur de cet homme. Du charme magnétique qu’il exerçait sur les autres.
Le corps n’est pas une machine, se plaisaient-elles à dire avec fatalisme. Par moments, va savoir, il sort de l’engrenage, il déraille, il dit « stop » ! À nous d’être à l’écoute.
La vraie vie s’avérait parfois bien injuste. L’histoire de cette femme, l’épilepsie d’Evann en étaient la preuve. Comment allaitil d’ailleurs ? Anna s’en voulut de ne pas avoir encore pris le temps de lui rendre visite. Surtout qu’elle n’avait qu’à changer de bâtiment !
Dans la vie, il faut être bon mais pas deux fois ! Sinon on devient bon-bon et les gens nous mangent… Ne te laisse pas dévorer, ma petiote !
Etre mère, c'était un métier à temps plein. Etre mère, c'était vivre chaque instant plus intensément, respirer pour deux. Ressentir la nécessité d'être plus juste, plus forte. Etre mère, c'était se réinventer.
Va où le vent te berce... Va où le vent te berce et fais-toi confiance.
Dans la vie, il faut être bon mais pas deux fois ! Sinon on devient bon- bon et les gens nous mangent… Ne te laisse pas dévorer, ma petiote !
« Aujourd’hui s’annonce meilleur qu’hier, et demain meilleur qu’aujourd’hui. »
C’est le temps qui est triste, pas les années qui passent !