“I suppose I was looking for something to believe in
Worth living for and dying for
And I've come this far on my journey
Black Mesa…”
Chasm, c'est un récit où se rencontrent différents âges de la vie de
Dorothea Tanning, peintre surréaliste aux multiples facettes. Dans son unique roman, publié à quatre-vingt-quatorze ans, elle nous conte l'histoire de Destina. Brulée à Salem pour sorcellerie, celle-ci semble se réincarner à travers chacune de ses descendantes. Mais par la volonté malfaisante du sinistre Meridian, sa vie se fixe et s'enlise dans un manoir au coeur d'un désert américain, où le maître des lieux instaure ses rites, fondés sur l'entre-soi d'une parodie sociale.
Non loin de là, dans une mesa noire, vit un mystérieux félin. Un lien avec la nature sauvage qui permet secrètement à la dernière-née des Destina de se détourner du monde matérialiste de Meridian. La femme-enfant, fétiche surréaliste, suscite l'envie de certains invités du manoir. Ils pressentent la possibilité de donner un sens à leurs vies échouées dans ce désert où ils sont livrés à leurs flux de consciences déboussolés.
Au sein de la mesa s'ouvre un canyon. Destina et ses poursuivants sont irrésistiblement attirés par cette faille pleine de dangers, mais promesse d'une délivrance.
Ce roman capiteux ne ressemble à rien de ce que j'ai lu, pas même à Gormenghast dont il partage pourtant certains thèmes.
L'épigraphe de ce billet est fournie par le morceau Black Mesa de Biosphere, échantillonnant lui-même le film The petrified forest.