« Le temps passait, les peupliers grandissaient encore mais mon papi, lui, rapetissait. Son dos se courbait. L'écorce des arbres se fendillait et des lignes se creusaient sur son visage. Parfois, il me murmurait des secrets à moi aussi. Il me disait que c'était la terre qui nous avait tout donné. Et qu'un jour, elle nous reprendrait. Je souriais, mais je ne comprenais pas vraiment. »
Puis, un matin d'hiver, il n'a plus cheminé vers la vallée. On m'a pourtant dit : "Il est parti". Je n'ai pas osé demander où ni jusqu'à quand. Peut-être avait-il tellement rapetissé qu'une petite brise l'avait emporté ? Ou peut-être s'était-il caché ? J'ai cherché mon papi farceur dans son potager et près de ses peupliers. Mais pas de papi. Alors j'ai compris : cette fois, il ne reviendrait pas.