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Critique de Sando


A tout juste treize ans, le jeune Theo va se retrouver quasiment orphelin… Son père les a abandonnés, lui et sa mère, depuis presque un an, disparaissant de leur vie sans un mot et sans laisser d'adresse. Une absence tout à fait supportable, voire désirée, jusqu'au jour où, présents au mauvais endroit, au mauvais moment, le jeune garçon et sa mère sont victimes d'un terrible attentat alors qu'ils passent le temps dans un musée New-Yorkais… Cette dernière meurt dans l'explosion, tandis que Theo fait partie des rares survivants du drame. Complètement assommé, déboussolé par la confusion générale, il s'empare, à la demande d'un vieil homme agonisant, d'un petit tableau enfoui sous les décombres…


A-t-il conscience de ce qu'il est en train de faire au moment où il cache « le Chardonneret » dans son sac ? Connaît-il la valeur immense de ce tableau, l'un des rares témoignages encore existant du talent de Carel Fabritius, un peintre flamand au destin tragique ? Non bien sûr, mais comment expliquer son geste aux autorités ? Et puis, le décès de sa mère représente suffisamment de bouleversements dans sa vie pour occulter partiellement la présence du tableau… C'est ainsi que la vie de Theo va se retrouver étroitement liée à la destinée du « Chardonneret », développant chez lui une véritable fascination pour le tableau, qui se transformera peu à peu en obsession…


Dans ce roman aux multiples facettes, Donna Tartt prend le temps de creuser ses personnages, de développer leur personnalité et de tisser avec une incroyable minutie les liens qui les unissent… Difficile alors de ne pas s'attacher à eux ou de les tenir à l'écart… le jeune Theo, avec ses angoisses, son innocence et ses pulsions autodestructrices est un personnage que l'on voit grandir tout du long, que l'on a envie de protéger lorsqu'il emprunte de mauvais chemins et qui nous hante longtemps après avoir refermé le livre... Ses mésaventures ne sont pas sans rappeler celles d'un « Oliver Twist » plus contemporain, qui carburerait à l'alcool et aux amphétamines, un moyen dangereux, quoiqu'efficace, d'atténuer la douleur de la perte et de décrocher de la réalité…


Theo, accompagné de son ami Boris, nous entraîne avec lui dans une descente aux Enfers complètement hallucinée, sans possibilité d'un retour en arrière. Difficile de rester insensible face à la violence et à l'injustice du destin qui ne cesse de le frapper ! Donna Tartt ne lui épargne rien et malgré cela, elle parvient à préserver des moments d'une grande tendresse, pleins d'émotions, où l'amour et l'amitié sont bouleversants de sincérité et donnent à chacun un nouveau souffle empli d'espoir et d'optimisme, ce qui est loin d'être superflu étant donnée la tension qui se dégage du texte !
Un roman dense, prenant, lent sans être pesant et qui s'accélère à la fin pour nous entraîner avec lui dans une succession de rebondissements à couper le souffle, resserrant l'étau autour des protagonistes mais aussi du lecteur ! Un texte mené d'une main de maître, porté par le talent de Donna Tartt et dont l'enjeu principal est un tableau volé, mais qui explore également les failles et les faiblesses de l'homme ainsi que certains des travers des Etats-Unis. Une lecture passionnante, qui m'a laissé une forte impression et me donne envie de découvrir au plus vite « le maitre des illusions » !


Un grand merci à Babelio et aux éditions Plon pour ce partenariat et cette superbe découverte !
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