À la recherche de Jeanne

Deuxième lecture dans le cadre du #prixorangedelabandedessinée avec cet album sorti en septembre dernier, inspiré par la série de podcasts (5 épisodes passionnants de 20 minutes sur Binge) du même nom crées par la journaliste Zazie Tavitian.

Il s'agit de raconter une enquête, celle qu'elle décide de mener en 2020 pour mieux connaître son arrière-arrière-grand-mère, Jeanne Weil. Déportée en 1943, elle reste une présence silencieuse, personne n'en parle dans sa famille et c'est un cahier de recettes lui ayant appartenu qui va lui redonner vie.

De Jérusalem à Paris en passant par Dijon, l'autrice part ainsi à la rencontre de différents membres de sa famille. C'est l'occasion de solliciter quelques souvenirs sur Jeanne, des lettres, des moments partagés, en cuisinant une recette du fameux cahier.

Sur ce chemin intime et touchant, Zazie Tavitian ne se contente pas de retracer la vie de Jeanne, elle mène aussi une enquête historique, revenant sur la situation des juifs français pendant la seconde guerre mondiale. Un choix pédagogique assumé et très bien réalisé qui éclaire L Histoire au travers du récit de Jeanne.

Pour son premier roman graphique, Caroline Péron a su avec beaucoup de douceur et d'astuce adapter graphiquement ce récit. Elle donne à son trait un effet crayonné, pastel apportant beaucoup de relief aux souvenirs familiaux habités par la présence de Jeanne... le récit bien que chargé de mémoire, reste plutôt léger.

Cet album participe du travail de mémoire dont la BD s'est activement emparée ces derniers temps. En croisant récit intime et grande Histoire, les autrices parviennent à transmettre tout en redonnant vie à une victime du nazisme.

J'ai aimé les couleurs douces voir fanées pour explorer le passé, les différentes manières graphiques d'aborder les pages. C'est l'histoire d'une quête pour apprendre ses racines, l'histoire dans L Histoire. Finalement lors de cette quête, au-delà de découvrir la vie de son aïeule, l'autrice s'est rapproché des vivants et c'est ce qui m'a le plus touché.

R o m a n g r a p h i q u e ✨

C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai découvert Jeanne, cette femme qui était épouse, mère, grand-mère, arrière-grand-mère, arrière-arrière-grand-mère, mais aussi deportée au camp d'extermination de Sobibór, en Pologne. Jeanne qui était un sujet tabou pour sa famille, tellement tabou qu'on ne savait pas grand chose sur elle, si ce n'est qu'elle a disparu à Sobibór.
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Pourquoi ce tabou ? Zazie ne le comprend pas. Pour le soulever, elle entamera un long travail de recherches qui lui permettra de mettre la main sur des archives familiales. Au passage, elle rencontrera des membres de sa famille éloignée. Ce travail lui permettra de faire connaître Jeanne, de faire vivre sa mémoire, de faire savoir qu'avant d'être une déportée, elle était avant tout une femme coquette, profitant de sa vie parisienne, et aimant sa vie et sa famille.
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Il est important de se souvenir de ce qu'il s'est passé. L'Histoire est douloureuse, mais il est important de se souvenir pour les victimes. J'ai trouvé ce roman absolument magnifique, tant pour les dessins chargés d'émotion, que pour le message qu'il offre. Mon coeur s'est serré à plusieurs reprises, et ça m'a fait du bien de découvrir Jeanne dans les bons moments de sa vie. Parce que sa vie ne se résume pas à sa déportation. Je n'ai pas connu Jeanne, mais j'ai été très touchée par son histoire, et par la démarche de Zazie qui a fait un superbe travail. Je ne risque pas d'oublier Jeanne de sitôt. C'est un livre que je vais garder précieusement dans ma bibliothèque, et que je relirai.
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J'ai découvert l'histoire de Jeanne à la lecture de ce roman graphique. Il m'a donné envie d'en savoir plus et j'ai découvert le podcast de Zazie Tavitian qui est en réalité à l'origine de ce roman graphique.

Zazie en bonne journaliste fouille les archives familiales, le journal, les lettres ou les photos de sa famille et comble les trous de mémoire par des recettes. En partant à la recherche de Jeanne, Zazie part aussi à la rencontre de sa propre famille et brise le silence qui entoure la Shoah et les circonstances de la disparition de son aïeule.

Même si j'ai moins été touché par le traitement graphique des illustrations de Caroline Perron. Ce roman graphique avec ce traitement en nuances de bleus et de jaunes me rappelle les vieux cahiers de ma grand-mère ou avec de vieilles photos jaunies qu'on peut trouve dans le grenier et qui raconte L Histoire.
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