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On ne choisit pas sa famille...
Jennifer Teege en a fait l'amère expérience en découvrant à 38 ans, qu'elle, jeune métisse née d'une mère allemande et d'un père nigérian, était la petite fille d'un des plus grands criminels nazis, le commandant du camp de Plaszow dont la cruauté fut révélée, entre autres, par le film de Steven Spielberg "La liste de Schindler".
Autobiographie à quatre mains, le livre est cosigné par Nikola Sellmair, dont les commentaires apportent un regard distant mais complémentaire au récit de la jeune femme.
Comment vivre une telle révélation, quand, par le fait du hasard, on a vécu vingt ans plus tôt en Israël, où on a lié des amitiés profondes, et apprit l'Hébreu ?
Ressurgissent du passé des souvenirs douloureux ou heureux, de l'abandon d'une mère à l'accueil dans une nouvelle famille.
Comment l'annoncer, à sa famille, à ses amis, en particulier ceux dont les familles juives ont été les victimes de la barbarie nazie ?
Jennifer se lance dans la découverte de son passé familial, et ce n'est pas une partie de plaisir, c'est évident, mais elle doit aller jusqu'au bout, pour elle, pour sa famille, pour les victimes.
Je trouve un peu long la partie concernant le séjour en Israël et l'histoire du conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens qui sont à mon gout, hors sujet.
Je n'en sais rien, mais l'écriture de ce beau témoignage a dû être moins dure, pour Jennifer Teege que de faire les révélations sur son aïeul à tous ceux qui la connaissaient.
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Jennifer Teege, l'auteure de ce livre est une jeune femme métisse, mi nigériane par son père et mi allemande par sa mère.
Elle a un parcours un peu chaotique: sa mère ne peut pas l'élever et la laisse dans un foyer dans la région de Munich. Plus tard la petite fille sera élevée dans une femille d'accueil qui va l'adopter ensuite. Elle gardera des contacts avec sa grand-mère biologique mais peu avec sa mère biologique.
A l'âge de 38 ans, après avoir eu une jeunesse mouvementée, études en Israel, travail dans la publicité, vie en couple avec un Israëlien, elle découvre, en feuilletant un livre dans la bibliothèque de Hambourg, livre consacré à sa mère biologique, qu'elle est en fait la petite-fille de Amon Göth, le tristement célèbre chef du camp de concentration de Plaszow, près de Cracovie, rendu encore plus célèbre par le film de Steven Spielberg sorti en 1994.
Sa vie va être évidemment bouleversée par une telle révélation, ce qui va aussi lui permettre de mieux comprendre ses phases de dépression, qu'elle s'expliquait peu auparavant.
Dès lors, la jeune femme va mener un véritable travail de reconstitution historique et de reconstitution de soi, qui va l'emmener en Pologne et en Israël.
C'est plus qu'une enquête, c'est un travail sur plusieurs générations, étayé par les analyses faites par les psychologues et psychiatres qui ont pu démontrer que les actes nazis ont eu des conséquences sur plusieurs générations.
Témoignage, reconstitution historique, ce livre va très loin.
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Une lecture éprouvante.

Ce livre mêlant témoignage et analyse traite d'un sujet très particulier, l'auteur racontant à la fois son parcours chaotique et le bouleversement que fut pour elle la découverte des origines de sa mère. Fille d'un père Nigérian, mise en foyer puis à l'adoption toute petite, est également la petite-fille d'un monstre nazi.

Son parcours montre le poids des secrets de famille, et aussi de la difficulté de vivre avec un tel passé familial. Jennifer Teege, par son vécu en Israël, ses amitiés, son témoignage devant de jeunes israéliens au mémorial de Plaszow près de Cracovie, ouvre aussi la voie du pardon et de la réconciliation. Une note d'espoir pour l'avenir.
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Quand j'ai entendu parler de cette histoire, VRAIE, j'ai été sidérée…. Imaginez. Une jeune femme, allemande, métisse (son père est nigérian), abandonnée par sa mère et adoptée par une famille allemande classique, découvre PAR HASARD, à la bibliothèque un livre qui raconte la vie de sa mère biologique…. fille d'un commandant nazi, cruel et sadique, d'un camp d'extermination en Pologne. Amon Göth, celui-là même dont l'histoire est racontée dans le film mondialement connu, La liste de Schindler.
Et le titre de son livre récit résume bien toute l'horreur de sa réalité. En tant que métisse, son grand-père biologique l'aurait tuée sans l'ombre d'une hésitation.
Cette jeune femme, mariée, maman de deux enfants, ayant vécu de nombreuses années en Israël, car elle aime ce pays, elle y a deux de ses meilleures amies…. découvre qu'on lui a toujours menti sur ses origines, cherche à comprendre, à connaître la vérité, et se pose l'affreuse question : le « nazisme » est-il inscrit dans ses gènes, et l'a-t-elle transmis sans le savoir à ses propres enfants ?
Ce livre est le récit de sa quête, de ses souvenirs, de ses questionnements, de son cheminement… Ce livre interroge sur l'identité… Car non seulement elle découvre à la trentaine ses origines biologiques avec ce criminel nazi, mais ayant été abandonnée vers ses 3-4 ans, c'est aussi tout un questionnement sur l'abandon, l'adoption etc.
Sa nationalité allemande aussi n'est pas anodine. Ce livre est traversé par le travail de mémoire de la nation allemande après la seconde guerre mondiale, et surtout l'holocauste. Qui savait ? Pourquoi si peu de réactions ? Et surtout la chape de silence sur toute cette histoire après la guerre, pendant de si longues années.
Le travail de mémoire est aussi abordé du côté juif, israélien, car Jennifer se sent tellement coupable (alors qu'elle n'est en rien responsable des actes de son grand-père) qu'elle n'ose avouer à ses amies israéliennes, sa vraie identité…. elle finira par réussir à le faire et à retourner la tête haute en Israël et faire tout un travail sur elle-même.
La mère de Jennifer avait 10 mois quand son père, Amon Göth, a été pendu pour crime de guerre. Elle a eu une très brève liaison avec le père de Jennifer, un Nigérian. Jennifer ne fera sa connaissance que ces dernières années.
La mère de Jennifer n'était pas une femme aimante. Jennifer a peu de souvenirs d'elle quand elle était petite, et surtout pas des moments de tendresse. Par contre sa grand-mère, la femme de cet Amon Göth, aimait beaucoup la petite fille et lui témoignait de la tendresse et de l'amour. Les seuls souvenirs chaleureux de sa petite enfance viennent de sa grand-mère. La découverte a été d'autant plus terrible pour Jennifer. Surtout que sa grand-mère n'a jamais renié son amour pour Amon Göth et ce qu'il a fait. Dualité terrible pour Jennifer, sa douce grand-mère aimée et la compagne d'un criminel nazi.
Bon je vais m'arrêter… mais vous l'aurez compris, ce livre est prenant, intéressant et pose tellement de questions. Je vous le conseille vivement.
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C'est le récit par l'auteur, jeune femme allemande et métisse ( son père est nigérian ) adoptée par une famille allemande classique, du travail de reconstruction qu'elle fait après avoir découvert par hasard l'identité de sa mère biologique et de son grand père nazi, cruel et sadique: Amon GÖTH dont l'histoire est racontée dans le film " la liste Schindler".
Ce livre interroge sur l'identité, l'abandon et l'adoption, la culpabilité des enfants, la transmission génétique des caractères liés au nazisme; Au jour de la révélation, elle a déjà 2 enfants.
Le travail de mémoire de la nation allemande, après la seconde guerre mondiale et surtout l'holocauste, traverse le livre comme la relation de l'auteur avec la nation israélienne: elle n'osera avouer sa réelle identité à ses amies qu'à l'issue du long travail d'analyse dont ce livre est une étape.
Récit bouleversant, très intéressant car ces sujets sont rarement traités dans la littérature.
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« L’incroyable destin de la petite-fille d’Amon Göth, le boucher d’Hitler ».

Jennifer a été placée dans un orphelinat alors qu’elle n’avait que quelques semaines. Sa mère, allemande, n’a jamais vécu avec son père, nigérian et a refusé qu’elle soit confiée à la grand-mère paternelle vivant au Niger.

Jusqu’à l’âge de 7 ans, Jennifer verra épisodiquement sa mère et sa grand-mère maternelle Irène, qu’elle aime beaucoup. Mais quand sa mère se marie et tombe enceinte, celle-ci renonce à ses droits parentaux. Jennifer sera alors adoptée par une famille idéaliste ayant déjà deux garçons.

Jennifer grandit entourée d’amour mais avec une blessure au coeur, celle de l’abandon de sa mère. Elle part étudier en Israël pendant deux ans, s’y sent bien, noue des amitiés très fortes. Mais alors qu’elle se prépare à obtenir son diplôme, une dépression incompréhensible la terrasse. Elle aura tout juste la force de passer ses examens et rentrera aussitôt à Munich où elle suivra une longue thérapie.

Elle traîne ces épisodes de dépression même après s’être mariée et être devenue mère de deux garçons. Arrivée à la quarantaine, alors qu’elle recherche un livre dans une médiathèque, son oeil est attiré par la couverture rouge d’un livre. Quelle n’est pas sa stupeur de découvrir que ce livre a été écrit par sa mère biologique. Le sous-titre de l’ouvrage est : « La vie de Monika Göth, la fille du commandant de camp de concentration du film La liste de Schindler. »

A la lecture de ce livre-témoignage, Jennifer va découvrir la vérité sur ses origines.

« Amon mon grand-père m’aurait tuée » est le récit à deux voix (celle de Jennifer et celle de Nicolas Sellman, journaliste qui a interviewé ses proches). Nous découvrons la souffrance de cette jeune femme, son questionnement : Quelle part de ce grand-père monstrueux y a t’il en elle ? Sa grand-mère qu’elle appréciait pour sa gentillesse connaissait-elle les agissements d’Amon ? Comment vivre avec une telle histoire familiale ?

J’ai trouvé ce récit bouleversant, passionnant. Jennifer va jusqu’au bout de ses recherches, de sa souffrance, sans aucune complaisance ni apitoiement. Il y a de nombreux passages très forts :

» Je crois qu’on ne peut être en paix avec le passé, et le surmonter un jour, qu’à condition de l’aborder ouvertement. Celui qui croit devoir se cacher et cacher son identité, celui-là ne tarde pas à être malade. »

» Les secrets de famille déploient une force destructrice. Tant de fois j’ai été désespérée, envahie de cette impression de me tenir devant des portes fermées. »

« Tout être humain veut savoir d’où il vient, qui sont ses parents et grand-parents. Chacun souhaite être en mesure de raconter son histoire complète, avec un début et une fin. Et chacun se pose la question : qu’est-ce qui est unique en moi ? »

Merci Jennifer Teege pour cet émouvant témoignage et merci aux Editions 10-18 de me l’avoir fait découvrir.

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Jennifer Teege va découvrir tardivement et totalement par hasard au détour d'un rayon à la bibliothèque le livre que sa mère biologique a écrit: "La vie de Monika Göth, la fille du commandant de camp de concentration du film la liste de Schindler". Je précise "mère biologique" parce que l'auteure a en effet été abandonnée par celle-ci alors qu'elle n'avait que un mois et a été adoptée à l'âge de 7 ans. Malgré cet abandon Jennifer connait sa mère puisqu'elle a pu la revoir durant son enfance mais aussi parce qu'elle a pu avoir accès aux informations que contient son dossier d'adoption. La relation entre elle et sa mère est compliquée et est rythmée par de grands épisodes de silence durant lesquels Jennifer vit mal la situation et a l'impression d'être encore abandonnée. A la période ou elle découvre ce fameux livre, l'auteure n'a plus de contact avec sa mère, sa vie est chamboulée et se mille et une questions, parce qu'il est évident que sa situation est totalement incroyable... mais vraie, c'est ce qui va la pousser à faire des recherches sur sa famille maternelle et à aller dans des endroits clés où sa famille a vécu, une thérapie nécessaire pour que Jennifer puisse se reconstruire et déposer ce fardeau.

Je crois que c'est un des témoignages les plus incroyables que j'ai pu lire jusqu'à présent, tout au long de ma lecture je suis restée bouche bée face à ce récit, qui est à première vue tellement improbable mais pourtant bel et bien véridique. On a souvent entendu parler de la vie des enfants de personnes déportées et de leurs difficultés à vivre auprès de parents qui ont connu l'enfer et qui sans le vouloir transmettent leurs angoisses à leurs enfants, mais on a rarement entendu des témoignages de descendants de criminels nazis alors que pourtant certains portent un lourd fardeau et vive avec les horreurs que leurs aïeuls ont commis. L'histoire de Jennifer est d'autant plus terrible que ses origines du côté de son père lui aurait valu une mort certaine du vivant de son grand-père Amon Göth le fou furieux. le cheminement de l'auteure est vraiment fascinant à suivre puisqu'on la découvre au début démunie et effondrée face à cette découverte horrifiante et à la fin accomplie et plus légère par cette quête dans laquelle elle s'est lancée en accompagnant des jeunes sur des lieux de mémoire, en se rendant en Israël, ou tout simplement en ayant beaucoup de dialogues avec les gens autour d'elle et notamment ses ami(e)s Juifs vis à vis desquels elle avait honte.

Un témoignage que l'on se prend en pleine figure, à la fois poignant et tellement fascinant, enrichissant... mais surtout nécessaire parce qu'il est l'exemple même de ce que les secrets de famille engendrent, c'est désormais un de mes témoignages préférés, vraiment je vous le recommande à 200 % !

Lien : http://benebooksblog.blogspo..
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Jennifer, jeune femme métisse découvre à l'âge de 38 ans qu elle est la petite fille d'Amon Goth, le commandant du camp de concentration de Plaszow.
Elle va nous raconter sa vie avant et après cette découverte. Remplie de doutes sur son identité (elle a été adoptée), sur sa famille (comment sa grand mère qu elle aimait tant, a t elle pu vivre dans la villa au côté du camp et laisser faire),....
L'histoire de Jennifer est entrecoupée d interviews, de récit historique,...
Ce livre m a vraiment plu et je me suis mise à la recherche de lecture concernant le thème des camps de concentration,....
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ennifer Teege découvre par hasard à l'âge de 38 ans qu'elle est la petit fille d'Amon Göth. Ce grand père dont elle ne savait rien était, durant la seconde guerre mondiale, le commandant du camp de Ptaszów. Son rôle a été immortalisé dans le film La liste de Schindler.

Ce livre est un livre coup de poing. Jennifer Teege nous livre son intimité et son combat pour connaître enfin la vérité. Je l'admire pour sa force et son courage ❤️ Les références historiques ne sont pas oubliées ce qui fait de ce livre, à mes yeux, une référence. Foncez, lisez le !!!!
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La seconde guerre mondiale est un sujet qui me fascine et que je trouve incontournable. Je suis aussi bien intéressée par les récits fictifs que non fictifs. Alors quand j'ai découvert ce titre, je ne pouvais tout bonnement pas passer à côté.

Jennifer Teege est une allemande/nigérienne. Sa mère l'a confiée à un foyer et l'a officiellement fait adopter lorsqu'elle était enfant. Dès lors, elle a cessé tout contact avec sa fille. Jennifer est une femme ouverte et cultivée. Elle se rend régulièrement à la bibliothèque et quand elle découvre une biographie sur sa mère biologique, Monika Goth, elle s'effondre. L'ouvrage relate son histoire, en tant que fille d'Amon Göth, commandant d'un camp de concentration, responsable de l'exécution de milliers de juifs. Pour Jennifer, c'est l'hécatombe, elle est la petite-fille d'un être sanguinaire qui a torturé, tué et qui a vénéré Hitler jusque sur l'échafaud.

Ce récit est glaçant et j'ai ressenti une peine immense pour Jennifer. Sa vie repose sur des mensonges. Elle, qui, par hasard, a étudié à Tel-Aviv durant des années se sent soudain honteuse, et guère à sa place. Elle se dit que, peut-être, Amon Göth a tué des proches de ses amis israéliens et cette pensée la terrorise. Comment se relever quand on porte un tel fardeau ? Jennifer Teege a choisi de se tourner vers ses proches et a entrepris un voyage sur les traces de sa famille biologique et à travers la Pologne, Israël, l'Allemagne. Elle va tout faire pour se reconstruire, avancer mais surtout comprendre. Jennifer a connu sa grand-mère dans sa jeune enfance, elle se souvient d'une femme qui l'aimait et qu'elle aimait en retour. Cela ne calque pas avec la femme d'un commandant nazi qui vivait avec lui dans ce camp de la mort. J'ai trouvé intéressant (et glaçant, bien sûr), le fait d'essayer de « comprendre » cette fameuse grand-mère qui minimisait tout et qui a vénéré son mari jusqu'à la fin de ses jours. Pour elle, on tuait les juifs car ils étaient porteurs d'épidémies et d'ailleurs, peu sont morts. Malgré tous les reportages, les livres qui exposaient la vérité sur la guerre, elle croyait fermement en ses dires et son mari est mort en héros dans sa tête. Jennifer a du mal à concevoir toutes ces choses mais est aussi perdue dans ses sentiments. Elle est partagée entre l'amour qu'elle ressentait pour sa grand-mère et la haine en tant que femme de Göth et d'avoir fermé les yeux sur des atrocités. Y a-t-il une cohésion possible entre amour et haine ?

Ce récit est incontournable, à la fois pour le côté devoir de mémoire que pour le questionnement qu'il soulève. J'admire profondément le courage et la volonté de Jennifer Teege.
Lien : http://romansurcanape.fr/amo..
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