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EAN : 9782259223447
264 pages
Plon (09/10/2014)
4.02/5   26 notes
Résumé :
Jennifer Teege découvre à 38 ans qu'elle est la petite-fille d'Amon Göth, le sanguinaire commandant du camp de concentration immortalisé par La liste de Schindler. Cette histoire la concerne-t-elle ? Pourquoi sa mère, qui ne lui a jamais parlé, la confi e-t-elle à une famille d'accueil qui va l'adopter ? Doit-elle se sentir coupable d'aimer sa grand-mère complice de tous ces crimes ? Que dire à ses enfants, à ses amis juifs ? Après une longue enquête personnelle, un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Jennifer Teege, l'auteure de ce livre est une jeune femme métisse, mi nigériane par son père et mi allemande par sa mère.
Elle a un parcours un peu chaotique: sa mère ne peut pas l'élever et la laisse dans un foyer dans la région de Munich. Plus tard la petite fille sera élevée dans une femille d'accueil qui va l'adopter ensuite. Elle gardera des contacts avec sa grand-mère biologique mais peu avec sa mère biologique.
A l'âge de 38 ans, après avoir eu une jeunesse mouvementée, études en Israel, travail dans la publicité, vie en couple avec un Israëlien, elle découvre, en feuilletant un livre dans la bibliothèque de Hambourg, livre consacré à sa mère biologique, qu'elle est en fait la petite-fille de Amon Göth, le tristement célèbre chef du camp de concentration de Plaszow, près de Cracovie, rendu encore plus célèbre par le film de Steven Spielberg sorti en 1994.
Sa vie va être évidemment bouleversée par une telle révélation, ce qui va aussi lui permettre de mieux comprendre ses phases de dépression, qu'elle s'expliquait peu auparavant.
Dès lors, la jeune femme va mener un véritable travail de reconstitution historique et de reconstitution de soi, qui va l'emmener en Pologne et en Israël.
C'est plus qu'une enquête, c'est un travail sur plusieurs générations, étayé par les analyses faites par les psychologues et psychiatres qui ont pu démontrer que les actes nazis ont eu des conséquences sur plusieurs générations.
Témoignage, reconstitution historique, ce livre va très loin.
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On ne choisit pas sa famille...
Jennifer Teege en a fait l'amère expérience en découvrant à 38 ans, qu'elle, jeune métisse née d'une mère allemande et d'un père nigérian, était la petite fille d'un des plus grands criminels nazis, le commandant du camp de Plaszow dont la cruauté fut révélée, entre autres, par le film de Steven Spielberg "La liste de Schindler".
Autobiographie à quatre mains, le livre est cosigné par Nikola Sellmair, dont les commentaires apportent un regard distant mais complémentaire au récit de la jeune femme.
Comment vivre une telle révélation, quand, par le fait du hasard, on a vécu vingt ans plus tôt en Israël, où on a lié des amitiés profondes, et apprit l'Hébreu ?
Ressurgissent du passé des souvenirs douloureux ou heureux, de l'abandon d'une mère à l'accueil dans une nouvelle famille.
Comment l'annoncer, à sa famille, à ses amis, en particulier ceux dont les familles juives ont été les victimes de la barbarie nazie ?
Jennifer se lance dans la découverte de son passé familial, et ce n'est pas une partie de plaisir, c'est évident, mais elle doit aller jusqu'au bout, pour elle, pour sa famille, pour les victimes.
Je trouve un peu long la partie concernant le séjour en Israël et l'histoire du conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens qui sont à mon gout, hors sujet.
Je n'en sais rien, mais l'écriture de ce beau témoignage a dû être moins dure, pour Jennifer Teege que de faire les révélations sur son aïeul à tous ceux qui la connaissaient.
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Quand j'ai entendu parler de cette histoire, VRAIE, j'ai été sidérée…. Imaginez. Une jeune femme, allemande, métisse (son père est nigérian), abandonnée par sa mère et adoptée par une famille allemande classique, découvre PAR HASARD, à la bibliothèque un livre qui raconte la vie de sa mère biologique…. fille d'un commandant nazi, cruel et sadique, d'un camp d'extermination en Pologne. Amon Göth, celui-là même dont l'histoire est racontée dans le film mondialement connu, La liste de Schindler.
Et le titre de son livre récit résume bien toute l'horreur de sa réalité. En tant que métisse, son grand-père biologique l'aurait tuée sans l'ombre d'une hésitation.
Cette jeune femme, mariée, maman de deux enfants, ayant vécu de nombreuses années en Israël, car elle aime ce pays, elle y a deux de ses meilleures amies…. découvre qu'on lui a toujours menti sur ses origines, cherche à comprendre, à connaître la vérité, et se pose l'affreuse question : le « nazisme » est-il inscrit dans ses gènes, et l'a-t-elle transmis sans le savoir à ses propres enfants ?
Ce livre est le récit de sa quête, de ses souvenirs, de ses questionnements, de son cheminement… Ce livre interroge sur l'identité… Car non seulement elle découvre à la trentaine ses origines biologiques avec ce criminel nazi, mais ayant été abandonnée vers ses 3-4 ans, c'est aussi tout un questionnement sur l'abandon, l'adoption etc.
Sa nationalité allemande aussi n'est pas anodine. Ce livre est traversé par le travail de mémoire de la nation allemande après la seconde guerre mondiale, et surtout l'holocauste. Qui savait ? Pourquoi si peu de réactions ? Et surtout la chape de silence sur toute cette histoire après la guerre, pendant de si longues années.
Le travail de mémoire est aussi abordé du côté juif, israélien, car Jennifer se sent tellement coupable (alors qu'elle n'est en rien responsable des actes de son grand-père) qu'elle n'ose avouer à ses amies israéliennes, sa vraie identité…. elle finira par réussir à le faire et à retourner la tête haute en Israël et faire tout un travail sur elle-même.
La mère de Jennifer avait 10 mois quand son père, Amon Göth, a été pendu pour crime de guerre. Elle a eu une très brève liaison avec le père de Jennifer, un Nigérian. Jennifer ne fera sa connaissance que ces dernières années.
La mère de Jennifer n'était pas une femme aimante. Jennifer a peu de souvenirs d'elle quand elle était petite, et surtout pas des moments de tendresse. Par contre sa grand-mère, la femme de cet Amon Göth, aimait beaucoup la petite fille et lui témoignait de la tendresse et de l'amour. Les seuls souvenirs chaleureux de sa petite enfance viennent de sa grand-mère. La découverte a été d'autant plus terrible pour Jennifer. Surtout que sa grand-mère n'a jamais renié son amour pour Amon Göth et ce qu'il a fait. Dualité terrible pour Jennifer, sa douce grand-mère aimée et la compagne d'un criminel nazi.
Bon je vais m'arrêter… mais vous l'aurez compris, ce livre est prenant, intéressant et pose tellement de questions. Je vous le conseille vivement.
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Une lecture éprouvante.

Ce livre mêlant témoignage et analyse traite d'un sujet très particulier, l'auteur racontant à la fois son parcours chaotique et le bouleversement que fut pour elle la découverte des origines de sa mère. Fille d'un père Nigérian, mise en foyer puis à l'adoption toute petite, est également la petite-fille d'un monstre nazi.

Son parcours montre le poids des secrets de famille, et aussi de la difficulté de vivre avec un tel passé familial. Jennifer Teege, par son vécu en Israël, ses amitiés, son témoignage devant de jeunes israéliens au mémorial de Plaszow près de Cracovie, ouvre aussi la voie du pardon et de la réconciliation. Une note d'espoir pour l'avenir.
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C'est le récit par l'auteur, jeune femme allemande et métisse ( son père est nigérian ) adoptée par une famille allemande classique, du travail de reconstruction qu'elle fait après avoir découvert par hasard l'identité de sa mère biologique et de son grand père nazi, cruel et sadique: Amon GÖTH dont l'histoire est racontée dans le film " la liste Schindler".
Ce livre interroge sur l'identité, l'abandon et l'adoption, la culpabilité des enfants, la transmission génétique des caractères liés au nazisme; Au jour de la révélation, elle a déjà 2 enfants.
Le travail de mémoire de la nation allemande, après la seconde guerre mondiale et surtout l'holocauste, traverse le livre comme la relation de l'auteur avec la nation israélienne: elle n'osera avouer sa réelle identité à ses amies qu'à l'issue du long travail d'analyse dont ce livre est une étape.
Récit bouleversant, très intéressant car ces sujets sont rarement traités dans la littérature.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Un grand nombre de descendants de nazis n'ont jamais réussi à se libérer de l'image de leurs pères.
Il existe différentes manières de se dissocier de son père. Karl-Otto Saur, le fils du confident homonyme d'Albert Speer au ministère des Armements de la production de guerre du Reich, porta toujours les cheveux mi-longs - en souvenir de la nuque impeccablement rasée du père.
Monika Göth étudia l'hébreu ancien.
Bettina Göring vit aujourd'hui au Nouveau-Mexique. Elle ne s'exprime plus qu'en anglais et porte le nom de son ex-mari.
Je comprends qu'elle ne veuille plus s'appeler "Göring" mais sa décision de se faire stériliser s'appuie sur un postulat erroné. Il n'y a pas de gène nazi.
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J'ai essayé de donner à mes fils tout ce dont j'avais été privée pendant tant d'années: de la chaleur, de la sécurité. Une certaine normalité.
Ce que je veux leur donner de plus important, aujourd'hui, c'est une solide confiance en eux. Je ne veux pas qu'ils soient contraints de se construire au fil d'interminables heures de thérapie, comme je l'ai fait moi.
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Le docteur Bründl, un homme d'un certain âge vêtu d'un costume noir et portant une barbe grise, a déjà suivi d'autres petits-enfants de criminels nazis dans son cabinet, situé dans un immeuble de Munich: "La violence et la brutalité laissent souvent des traces profondes chez les générations qui suivent. Ce qui les rend malades, ce ne sont pas tant les crimes eux-mêmes que le silence qui les a entourés. Cette néfaste conjuration du silence que l'on observe chez certaines familles de criminels et qui se prolonge souvent sur plusieurs générations."
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Qu'aurait-il dit d'une petite fille noire, et qui parle hébreu de surcroît ? Il m'aurait vue comme une salissure, une bâtarde, à ses yeux j'aurais sali l'honneur de la famille. Il ne fait aucun doute que mon grand-père m'aurait tuée.
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Je l'ai vu en Israël, chez des victimes de l'Holocauste: ils s'étaient enterrés vivants dans leur douleur et transmettaient leurs peurs à la génération d'après.
Le traumatisme que l'enfant d'une victime de l'Holocauste subit est tout autre que celui que vit un enfant de criminel, mais la transmission fonctionne de manière similaire.
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