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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui on va parler d'un roman qu'on a connu grâce à Netflix, le jeu de la Dame, de Walter Tevis.

-Mais c'est quoi, cette couverture ?

-Alors, chers Babélionautes, sachez qu'on l'a lu dans son ancienne édition, chez 10/18, et que la couverture représente le détail d'une oeuvre, « Jeune fille au peigne », de M. Malevitch…

-M'en fiche, c'est moche. Regarde-moi ça ! On dirait une carte à jouer sortie d'un tarot hideux ! Rien à voir avec le livre, qui parle d'échecs ! Ni avec le titre, qui évoque la puissance ! Tu sais quoi ? Tu m'aurais mis la couv' de Révélation, le dernier tome de Twilight, là, j'aurais été plus convaincue.

-Ecoute, Méchante Déidamie, le livre a été publié en 1993 et…

-Et il a marché, en 1993 ?

-Euuuuh… je ne sais pas.

-Ben s'il a marché, c'est pas grâce à sa couverture, j'te le dis.

-Méchante Déidamie, maintenant que tu as craché ton venin…

-Oh, j'ai encore du stock, hein…

-… on va peut-être parler de l'histoire ? je peux ? oui ? merci.

Or donc Elisabeth Harmon perd très tôt ses parents et se trouve placée dans un orphelinat. Elle y apprend la drogue grâce à l'institution, fait la connaissance de Jolene, une autre orpheline, et de M. Shaibel, qui joue aux échecs. Il apprend le jeu à la fillette. Celle-ci montre très vite des capacités stupéfiantes…

Les premières pages m'ont quelque peu décontenancée : les phrases s'enchaînent avec froideur, détachement, toutefois, cette froideur s'efface très vite pour faire place à ce qu'éprouve Beth. J'ai trouvé ce perso très réussi : elle est pleine de détermination, de volonté. J'ai beaucoup aimé le portrait qui est fait d'elle, elle se fiche des gens. Elle ne se sent pas obligée de plaire ni de faire plaisir, si ce n'est à elle-même, en gagnant et en devenant indépendante. J'adore cet aspect, je dois bien le dire !

J'appréhendais un peu la lecture du roman, ne connaissant des échecs que les règles de bases, les roques et le coup du berger. Je craignais de me trouver dépassée par la technique, or il n'en fut rien : Tevis crée l'illusion de parties que je n'ai aucun mal à suivre. J'ai adoré me retrouver dans les calculs de Beth et j'ai gardé la sensation d'entrevoir un univers qui reste complètement inconnu, celui des échecs, de leurs théories, de leurs études. Et je suis sortie du roman avec la sensation d'être moins ignorante, désormais.

-Alors, moi, je suis pas aussi enthousiaste que toi sur le traitement du perso féminin ! J'ai repéré pas moins de deux problèmes dans le bouquin. le premier : l'agression sexuelle au début. Typiquement ce que je déteste : ça se passe et il n'y a aucune conséquence derrière. Pouf, ça passe à la trappe, Beth n'y repense plus jamais.

Le second : mais pourquoi le drap à géométrie variable alors qu'on est dans un roman ?

-Quel drap ?

-Le drap magique, voyons ! ce textile qui possède dans les oeuvres audiovisuelles un mystérieux pouvoir : il laisse le torse des hommes exposé, mais recouvre toujours judicieusement celui des femmes. Depuis que je suis gamine, je ne comprends pas : « Bah pourquoi elle se cache alors qu'il a tout vu de toute façon ? » Bref, un jour, Beth a une liaison avec un gars, et le lendemain, réveil au lit, tout ça… et elle garde le drap sur ses seins ! Mais on n'est pas à la télé, on peut vivre les choses de façon naturelle !

-Elle a peut-être froid ?

-C'est dit nulle part, qu'elle a froid !

-Mais peut-être que… euuuh… ça se fait vraiment aux Etats-Unis, et que Tevis a représenté fidèlement les moeurs de son pays… ou peut-être que la censure exige le drap à géométrie variable pour les romans aussi, qu'est-ce qu'on en sait ?

-Complètement débile, voilà ce qu'on en sait.

-Tu as autre chose ?

-Non, c'est tout.

-OK. Alors pour conclure, nous avons eu connaissance de ce roman grâce à la série Netflix, et je dois dire que je reste fort impressionnée par le travail accompli. Je ne peux pas dire que l'un est supérieur à l'autre.

-Ah si. La série est meilleure et possède une portée émotionnelle plus puissante que celle du roman. Je la trouve bien plus aboutie que le texte dans l'accomplissement de Beth. Et cette conclusion, oh là là…

-(soupir) D'accord, Méchante Déidamie trouve que la série est meilleure. Pour ma part, je trouve que les deux oeuvres se complètent : la série pour l'émotion et l'évolution de Beth, le roman pour tout l'aspect travail des échecs, qu'il était impossible de rendre à l'écran. Donc, merci Walter Tevis !

-Et merci Netflix ! »
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