Une douceur de vivre émanait du paysage, des villages et de ces gens. La cordialité et la tranquillité semblaient être la clé de cette qualité de vie. C’était comme si on avait délibérément ralenti la vitesse d’une chanson. Pas beaucoup, non ! Juste assez pour mieux apprécier l’essentiel.
Le plus dur ne serait peut-être pas de s’habituer au calme et à la verdure. Il allait falloir se résigner à abandonner un peu de ma liberté et de mon intimité afin de rentrer dans le moule de Sauveur. De toute façon, je n’avais pas le choix, je devais me remettre à flot au moins jusqu’à ce que Célia finisse ses études. Si ses projets se réalisaient, j’avais encore de nombreuses années à passer avec les Salvarins alors autant me faire une raison tout de suite.
Elle ne voulait pas soigner les corps et les âmes, mais lutter pour les droits et les libertés. Elle s’imaginait volontiers défendre les grandes causes au péril de sa vie si cela était nécessaire. Elle était fonceuse et volontaire. Son assurance n’était pas de l’arrogance, mais de la détermination. Plus Célia me parlait d’elle, plus je trouvais cette gamine sympathique et impressionnante de maturité. Elle avait du charisme et de la témérité. Elle avait l’âme d’un chef. Je me serai trompé sur elle aussi ! La concernant, j’aurai tout misé sur une carrière politique.
Ses études de médecine en poche, elle voulait travailler dans l’humanitaire ou le social. Elle connaissait les douleurs engendrées par la solitude et les difficultés financières. Nous ne nous en étions pas trop mal sorties mais elle n’avait pas oublié toutes ces années à tirer le diable par la queue. Elle voulait se sentir utile et vivre au milieu des gens. Elle s’en foutait d’amasser du fric et de vivre une vie confortable, mais
J’étais l’archétype de l’éternelle amoureuse malheureuse que l’on désigne plus communément sous le nom de « cœur d’artichaut ». J’ai toujours confondu engagement et belles paroles, amour et ardeur au plumard. Cependant, on apprend immanquablement de son malheur : je n’ai plus jamais oublié ma pilule.
La connaissance est une souffrance ? Pas seulement ! Dans certains endroits insoupçonnables, elle peut s'avérer mortelle.