La façon dont je gère ma vie sociale ressemble beaucoup à celle de mes cours ou d'un jury tout y est consacré à me présenter sous le meilleur jour.
En 2012, les médias ont estimé à 10% le nombre de psychopathes au sein des employés de Wall Street, mais aucune recherche n'est venue pour l'instant corroborer ce chiffre.
... parce que je n'ai aucune confiance dans la rationalité humaine (surtout quand la moralité intervient), je table sur la seule chose à laquelle réagissent toujours et sans exception les gens : la peur. Je deviens l'un de ces chiens qui sont en mesure de détecter le cancer par le flair dès lors qu'il me faut découvrir sur quel bouton appuyer pour insuffler assez de frousse en quelqu'un.
Les stéréotypes concernant le sang-froid des avocats sont vrais, pour les bons avocats du moins. La compassion nuit à tous les métiers juridiques.
Les personnes normales, y compris les savants, n'admettront jamais qu'un cerveau de sociopathe puisse être supérieur en aucune façon au leur.
Les sociopathes sont aussi réactifs. De récentes recherches laissent entendre que leur cerveau apprend de façon chaotique, à l'instar de celui des gens souffrant d'un déficit d'attention, en brisant notamment les informations en petits fragments qu'ils stockent au hasard dans le deux hémisphères Peut-être à cause de cet étrange système de rangement, le corps calleux des sociopathes, ce faisceau de fibres nerveuses, est plus long et plus mince que la moyenne. Par conséquent, le taux de transmission des informations entre les deux hémisphères cérébraux est particulièrement rapide.
Nous autres sociopathes ressemblons à la matière noire : nous dissimulons notre influence à votre vue, mais vous en ressentez certainement les effets. Je guette les réactions des autres à mon égard afin d'être capable de comprendre. "Je fais peur aux gens quand je les fixe ainsi." Ma conscience de soi est constituée d'un million de petites observations de cette sorte qui me permettent de peindre un tableau de moi, à l'instar d'un portrait pointilliste.
A mon avis, tous les troubles du comportement ont en commun un sens déformé ou anormal de ce moi. Bien que cette idée ne soit pas très originale à mes yeux, elle n'est pas souvent abordée par la littérature scientifique. [...] l'origine des nombreux comportements observés chez nous, vient de ce que nous n'avons pas un sens rigide de notre moi. C'est là une caractéristique de définition prédominante de la sociopathie.
Je n'avais pas besoin d'être pour exister. Je n'avais qu'un rôle dans le monde : celi d'un enzyme qui catalyse les réactions sans en être affecté. Ou celui d'un virus qui cherche un organisme hôte. J'étais différente des personnes normales, mais je savais que j'existais. J'agissais et interagissais. J'étais pour l'essentiel une illusion, mais même une illusion peut être réelle à sa façon - les gens en font l'expérience et, plus important encore, ils lui répondent.
... ignorer les frontières de l'intime était une de mes habitudes.