L'ultime tabou qu'il reste encore à franchir, la barrière ultime qu'il nous faut dépasser est l'acceptation du regret maternel. Il nous faut aller au delà des idées reçues, des schémas préconçus et entendre ce sentiment, écouter les femmes expliquer que les enfants ne sont pas la consécration absolue d'une vie.
Ces dix femmes, dont les noms ont été changés pour préserver leur anonymat viennent de tous horizons avec un passé et une situation sociale, professionnelle et personnelle bien distinctes pour aborder la question sous le plus d'angles possible.
Stéphanie Thomas, psychiatre et psychanalyste, relate les vies de ces femmes, comment elles sont tombées enceintes, ce qui les a motivées ou si au contraire c'est arrivé un peu par accident. Aucunes n'étaient finalement préparées à ce qui allait suivre. On ne parle que du bonheur de donner la vie et de voir son enfant s'épanouir, mais personne ne met des mots sur la difficulté à apprivoiser son enfant, sur les plannings surchargés, la solitude, la charge mentale trop grande et la peur d'échouer quand les autres y arrivent si bien, pense-t-on.
A ceux qui pensent que ces témoignages sont des incitations à ne pas avoir d'enfants et sont d'une violence sans nom auprès des familles, il vous faut prendre conscience que si des siècles de patriarcat n'avaient pas minés les sentiments des femmes, le regret maternel serait reconnu par la société et non vu comme un crime. Certain.e.s ne sont pas fait.e.s pour être parents comme d'autres ne sont pas fait.e.s pour être médecins ou artistes. Il faut prendre conscience que la maternité n'est nullement une obligation mais bien un choix et qu'elle n'est pas le passage obligé d'une vie réussie et heureuse.
Tous pourront lire ces témoignages, parents ou non, femmes ou hommes, pour commencer à déminer ce terrain trop fertile au jugement et à l'invisibilisation.
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