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Citations sur Las Vegas parano (40)

Les vieux éléphants se trainent jusque dans les collines pour mourir ; les vieux Américains vont sur l'autoroute et conduisent jusqu'à l'agonie.
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Je dormais encore lorsque la femme de ménage était entrée ce matin-là. Nous avions oublié d'accrocher le carton "Ne pas déranger" sur la porte... aussi s'était-elle aventurée dans la pièce, pour surprendre mon avocat qui, nu comme un et à genoux dans le placard, vomissait dans ses chaussures... persuadé qu'il était en réalité dans la salle de bain, puis relevant soudain le menton pour apercevoir une femme avec la tête de Mickey Rooney qui le dévisageait, muette et tremblante de peur et de désarroi.
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Le journalisme n'est ni une profession, ni un métier. Ce n'est qu'un attrape-connards et un attrape-débiles à deux sous - une fausse porte donnant sur le prétendus dessous de la vie, une misérable et écœurante fosse à pisse condamnée par les services de reconstruction, juste assez profonde pour qu'un poivrot s'y terre au niveau du trottoir pour s'y masturber comme un chimpanzé dans une cage de zoo.
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Les rédacteurs m'avaient également donné trois-cents dollars en liquide [dollars de 1971, bien entendu] que nous avions déjà presque entièrement dépensés pour acheter des drogues extrêmement dangereuses. Le coffre de la voiture ressemblait à un labo ambulant de la brigade des stupéfiants : nous avions deux sacoches d'herbe, soixante-quinze pastilles de mescaline, cinq feuilles d'acide-buvard carabiné, une demi-salière de cocaïne, et une galaxie complète et multicolore de remontants, tranquillisants, hurlants, désopilants ... sans oublier un litre de tequila, un litre de rhum, un carton de Budweiser, un demi-litre d'éther pur et deux douzaines d'ampoules de nitrite d'amyle.
On s'était levé ce gentil petit arsenal la veille au soir, en courant frénétiquement aux quatre coins du district de Los Angeles - de Topanga à Watts, on a raflé tout ce qui nous tombait sous la main. C'est pas qu'on avait besoin de tout ça pour notre petit voyage, mais une fois qu'on commence sérieusement une collection de drogues, on a tendance à vouloir la pousser jusqu'au bout.
La seule chose qui m'inquiétait vraiment, c'était l'éther. Il n'est rien au monde de plus désemparé et de plus irresponsable et de plus dépravé qu'un homme qui est dans l'éther jusqu'aux mirettes. Or, je me doutais bien qu'on ne tarderait pas à passer à cette saleté - dès la prochaine station-service, probablement. Nous avions goûté presque tout le reste et, ma foi ! l'heure était venue de se renifler un bon coup d'éther. Après, on ferait les cent-soixante bornes qui nous restaient dans un abominable état d'abrutissement entrecoupé de spasmes et de coulées de bave. La seule façon de rester éveillé à l'éther, c'est de s'envoyer un tas d'amyles - pas tout d'un seul coup, mais régulièrement, juste assez pour pas bouger du 140 en traversant Barstow.
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(Page 78-79)

Washington : « Des témoins volontaires ont déclaré hier devant une commission parlementaire officieuse que lors de leur travail d’interrogateurs militaires, ils utilisaient quotidiennement des batteries de téléphones pour torturer les prisonniers vietnamiens, et les projetaient d’hélicoptères pour les tuer.
Un spécialiste militaire des renseignements a déclaré qu’un de ses militaires avait abattu d’un coup de pistolet son interprète chinoise en disant : « C’était qu’une guenon après tout » voulant dire qu’elle était asiatique. »
Lire cette première page me fit me sentir beaucoup mieux.
Par rapport à toutes ces atrocités, mes crimes étaient pâles et insignifiants.
J’étais un citoyen relativement respectable – dix fois criminel, sans doute, mais certainement pas dangereux. Et lorsque le juge suprême s’avancerait pour m’inculper, cela compterait certainement …
Mais en étais-je sûr ? Je regardais la page sportive et vis un petit article sur Muhammad Ali : son affaire était devant la cours suprême, en dernier appel. Il était condamné à cinq ans de prison pour avoir refusé de tuer des « guenons ».
« J’ai rien contre les Viêt-Cong, moi. » Avait-il déclaré.
Cinq ans.
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Je m'affalais dans la cabine. C'était trop atroce. Ainsi, j'appelais mon avocat dans un moment de crise terrible, et ce goujat était détraqué par les drogues - il n'était plus qu'une saloperie de légume ! " T'es une vraie ordure, grondai-je, je t'esquinterai le cul pour ça ! Toutes les merdes qu'il y a dans la voiture sont à toi ! Tu piges, ça ? Quand j'aurais fini de déposer mon témoignage ici, tu sera rayé du barreau !
"Espèce de bouse ratiboisé ! gueula-t-il. je t'ai envoyé un télégramme ! Tu es censé couvrir la Conférence régionale des Procureurs ! J'ai pris toutes les réservations... loué une Cadillac décapotable blanche... tout le truc est arrangé ! Alors qu'est-ce que tu branles au milieu de ce foutu désert ?"
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Je m'assis sur le lit et cherchais sans en avoir l'air la bonbonne de gaz asphyxiant dans mon sac... et lorsque mon pouce fut sur le bouton, je fut tenté de sortir brusquement l'engin et d'imbiber un bon coup la créature au nom des principes généraux qui voulaient que j'aie désespérément besoin de paix, de repos, de refuge.
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Vous vous étalez sur une vieille chaise en bois, vous baissez le store pour ne pas voir la circulation, et vous faites finement sauter la capsule de cinq ou huit Budweisers...vous vous fumez un paquet de King Marlboros, vous mangez un sandwich au beurre de cacahuète, et finalement vers le soir, vous vous avalez une boulette de bonne mescaline...puis un peu plus tard, vous poussez jusqu'à la plage.
Et de brume en brisants, vous barbotez sur vos pieds engourdis de froid à une dizaine de mètres des flots...clopinant à travers les tribus d'oiseaux de mer...les picoreurs de sables, les cavaleurs, les coureurs de femelle, stupides petits oiseaux, crabes et suceurs de sel, avec ici ou là un grand pervers ou un rejeté total qui boitille à distance et se morfond tout seul derrière les dunes et le bois flottant...
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Les défonçants ne sont plus de mode. La méthédrine est presque aussi rare, sur le marché de 1971, que l'acide ou la D.M.T purs.
"L'expansion de la conscience" s'en est allée avec Lyndon B. Johnson...et il vaut la peine de noter, historiquement, que les tranquillisants se sont ramenés avec Nixon.
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Après avoir fait la queue dix minutes derrière ce petit trou du cul bruyant et ses amis, je sentis la bile monter. Comment cette espèce de FLIC -- et surtout un flic -- avait-il le culot de discuter avec quelqu'un au nom du Droit et de la Raison ? J'avais eu affaire à ces petites têtes pleines de merde qui font floc-floc --et l'employé de la réception aussi, à ce qui me sembla. Il avait l'air d'avoir été refait comme un cochon lui aussi, un jour ou un autre, par une assez jolie brochette de flics mesquins et fanatiques des règlements...
Alors à présent, il leur renvoyait leur argument : peu importe qui a raison ou tord, mec...ou qui a payé la note et qui n'a pas...ce qui compte en ce moment, c'est que pour la première fois de ma vie , je peux enfiler ça à un porc de policier : " Je vous la fous où je pense, SERGENT, parce que c'est moi qui suis responsable ici, et je vous dis qu'il n'y a pas de place pour vous."
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