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Citations sur Las Vegas parano (40)

"Doux Jésus ! Je me voyait allongé dans mon lit au Mint Hotel, à moitié endormi et regardant dans le vide par la fenêtre, lorsque soudain une saleté d'ivrogne nazi de soixante mètres de haut ferait son apparition sur le ciel du fond de "Woodstock Uber Alles !"

Il faudra fermer les doubles rideaux, ce soir. Un truc comme ça de quoi envoyer un drogué balader les murs de sa chambre où il rebondirait en rond comme une balle de ping-pong. Les hallucinations sont déjà assez dures. Mais au bout d'un moment, on apprend à faire face à une apparition de sa grand-mère décédée vous remontant une jambe en rampant avec un couteau entre les dents. La plupart des amateurs d'acide s'en sortent très bien de ce genre de chose.

Mais personne ne peut tenir l'autre trip - la possibilité que le premier débile venu avec un dollar quatre-vingt-dix-huit en poche entre au Circus-Circus et apparaisse soudain en plein ciel par-dessus le centre de Las Vegas en faisant douze fois la taille de Dieu et hurlant ce qui lui passe par la tête. Non, ce n'est pas une bonne ville pour les drogues psychédéliques. La réalité elle-même y est trop déformée.
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[...] ... [Le Docteur Gonzo] étouffa un rire : "En tant qu'avocat, je te conseille de ne pas t'en faire." Il montra la salle de bains de la tête : "Sers-toi un coup de ce qu'il y a dans le petit flacon marron qui est dans ma trousse de toilette.

- C'est quoi ?

- De l'adrénochrome," fit-il. "Il ne t'en faut pas beaucoup. Juste une pincée de rien du tout."

Je pris le flacon et y trempai la tête d'une allumette.

- "Il n'en faut pas plus," reprit-il. "La mescaline non coupée a l'air d'être du soda au gingembre à côté de ce truc-là. Tu deviens complètement dingue si t'en prends de trop."

Je passai le bout d'allumette sur ma langue.

- "Où as-tu trouvé ca ?" demandai-je. "On ne peut pas en acheter.

- Te tracasse pas ; c'est absolument pur."

Je hochai la tête tristement : "Seigneur, quel monstre de client as-tu dû dénicher ce coup-ci ? Ce truc ne peut provenir que d'une seule source ..."

Il opina de la tête.

- "La glande médullo-surrénale d'un corps humain vivant," dis-je."Ca ne vaut rien si ça vient d'un cadavre.

- Je sais bien," répliqua-t-il. "Mais le type n'avait pas d'argent en espèces. C'est un de ces mabouls branchés sur le culte de Satan. Il m'a offert du sang humain - m'a assuré que ça me défoncerait plus que je ne l'ai jamais été dans ma vie." Il riait. "J'ai cru qu'il blaguait, et je lui racontai que je préfèrerais autant avoir une petite trentaine de grammes d'adrénochrome pur - ou alors simplement une glande médullo-surrénale à mâcher !"

Je sentais déjà la camelote me travailler. La première vague me fit l'impression d'une combinaison de mescaline et de méthédrine. ... [...]

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...] ... Les rédacteurs m'avaient également donné trois-cents dollars en liquide [dollars de 1971, bien entendu] que nous avions déjà presque entièrement dépensés pour acheter des drogues extrêmement dangereuses. Le coffre de la voiture ressemblait à un labo ambulant de la brigade des stupéfiants : nous avions deux sacoches d'herbe, soixante-quinze pastilles de mescaline, cinq feuilles d'acide-buvard carabiné, une demi-salière de cocaïne, et une galaxie complète et multicolore de remontants, tranquillisants, hurlants, désopilants ... sans oublier un litre de tequila, un litre de rhum, un carton de Budweiser, un demi-litre d'éther pur et deux douzaines d'ampoules de nitrite d'amyle.

On s'était levé ce gentil petit arsenal la veille au soir, en courant frénétiquement aux quatre coins du district de Los Angeles - de Topanga à Watts, on a raflé tout ce qui nous tombait sous la main. C'est pas qu'on avait besoin de tout ça pour notre petit voyage, mais une fois qu'on commence sérieusement une collection de drogues, on a tendance à vouloir la pousser jusqu'au bout.

La seule chose qui m'inquiétait vraiment, c'était l'éther. Il n'est rien au monde de plus désemparé et de plus irresponsable et de plus dépravé qu'un homme qui est dans l'éther jusqu'aux mirettes. Or, je me doutais bien qu'on ne tarderait pas à passer à cette saleté - dès la prochaine station-service, probablement. Nous avions goûté presque tout le reste et, ma foi ! l'heure était venue de se renifler un bon coup d'éther. Après, on ferait les cent-soixante bornes qui nous restaient dans un abominable état d'abrutissement entrecoupé de spasmes et de coulées de bave. La seule façon de rester éveillé à l'éther, c'est de s'envoyer un tas d'amyles - pas tout d'un seul coup, mais régulièrement, juste assez pour pas bouger du 140 en traversant Barstow. ... [...]
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C’était perfide, stupide et dément à tous points de vue - mais il n’était pas possible de passer à côté de relents d’humour planant sur l’idée d’un journaliste à la gonzo et aux prises avec un épisode psychédélique virtuellement terminal qui serait invité à assurer le reportage sur la Conférence nationale des Procureurs sur les narcotiques et les drogues dangeureuses.p.84
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Non, ce n’est pas une bonne ville pour les droques psychédéliques. La réalité elle-même y est trop déformée. p.53
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Faites sauter les pastilles des mamelons de cette gouine de trois mètres et vous gagnez une chèvre en barbapapa. p.52
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Là réside l’avantage principal de l’éther : il vous fait vous comporter comme le soûlard du village dans quelque primitif roman irlandais… perte totale de toutes les capacités motrices de base : vision embrouillée, aucun équilibre, langue paralysée — rupture de toute coordination entre corps et cerveau. Ce qui ne manque pas d’intérêt car le cerveau continue à fonctionner plus ou moins normalement… à dire vrai, vous vous voyez vous comporter de cette déplorable manière, mais vous ne pouvez rien y faire.
Vous arrivez au tourniquet d’entrée du Circus-Circus et vous savez bien qu’une fois là, vous devrez donner deux dollars au type pour pouvoir entrer… mais quand vous y arrivez, tout se passe mal : vous calculez mal la distance qui vous sépare du tourniquet et vous vous cognez dessus, vous rebondissez et vous vous rattrapez à une vieille dame pour ne pas vous casser la figure, puis quelque rotarien courroucé vous bouscule et vous pensez : Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Qu’est-ce qu’il y a ? Et puis vous vous entendez bafouiller : « Toutou a baisé le pape, c’est pas de ma faute. Attention ! Quoi, de l’argent ? Mais je m’appelle Brinks, je suis né… né ? Les brebis par-dessus bord… femmes et enfants dans le wagon blindé… ordres du capitaine Zip. »
Ah ! diabolique éther — complète drogue du corps. L’esprit recule d’horreur, incapable de communiquer avec la colonne vertébrale. Les mains s’agitent comme des démentes, incapables de sortir du fric de la poche… rires faux et chuintements de bouche… tout en souriant toujours.
L’éther est la drogue parfaite pour Las Vegas. Dans cette ville, ils adorent les pochards. C’est de la viande fraîche. Aussi ils nous firent passer le tourniquet et nous balancèrent à l’intérieur.
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« Qu’est-ce qui cloche ici ? lâcha-t-il dans un croassement. Ce monsieur est mon client : êtes-vous prêts à affronter les tribunaux ? »
Je l’agrippai par l’épaule et lui fis doucement faire demi-tour. « Ca fait rien, lui dis-je ; c’est la Black Shadow — ils n’en veulent pas.
— Non mais attends un peu ! gueula-t-il. Qu’est-ce que ça veut dire, ils n’en veulent pas ? As-tu conclu quelque chose avec ces sagouins ?
— Sûrement pas, répondis-je en le poussant vers le portail. Mais tu remarqueras que tout le monde est armé. Nous sommes les seuls ici à ne pas avoir d’armes. Est-ce que tu n’entends pas ces coups de feu là-bas ? »
Il s’immobilisa, écouta un instant, puis prit tout d’un coup ses jambes à son cou vers la voiture. « Bande de dégénérés ! cria-t-il par-dessus son épaule. Nous reviendrons ! »
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