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Si le titre premier (et qui s'affiche sur Babelio) est Eliminatoires, le livre que j'ai entre les mains se nomme " Ville sans loi"et me séduit davantage.
Bugs McKenna arrive dans une petite ville de l'ouest du Texas, après avoir roulé sa bosse dans pleins de plans foireux , accumulé la scoumoune et (accessoirement), fait de la taule. Aussi, lorsque le flic de la dernière ville traversée, lui offre sur un plateau, un d'emploi sérieux , est-il très ettonné : le vent aurait-il tourné en sa faveur ? il s'occupera de la sécurité dans le seul hôtel de la ville. Entre le shériff qui a l'air ripoux, sa petite amie, que Bugs convoite sans trop oser convoiter , le propriétaire de l'hôtel( un homme richissime cloué dans un fauteuil ), sa femme qui court après Bugs et aimerait bien qu'il s"occupe" de son mari, plus tous les autres employés hauts en couleur, le lecteur ne sait plus trop qui est honnête et qui ne l'est pas. A qui peut-il faire confiance ? Dans le flou, le brouillard les 3/4 du roman, le voile se lève à la fin, et la surprise du lecteur est totale.
Ce que je retiendrai de ce roman noir, ce n'est pas tant son suspens (encore que...), mais sa petite musique "vintage" : le roman est sorti en 1957. Machisme, racisme, alcoolisme... et tous les autres trucs en "isme" , qui ont un peu vieilli , et qui font de ce roman noir, un objet du passé , une sorte de "Dernière séance"... Le potentiel cinématographique est bien là, dans sa caricature, ses codes d'une époque révolue. Le décor d'un grand hôtel est vraiment une très bonne idée, car il ajoute une touche impersonnelle (et donc anxiogène) , à l'histoire.
En me penchant sur la biographie de l'auteur, j'ai découvert que Jim Thompson avait été scénariste à Hollywood. On lui doit des films très célèbres, bien qu'il ait été surtout, reconnu après sa mort. Los Angeles peut parfois être très injuste.
- Une "Ville sans loi " ?
- Non, mais, Une Ville qui peut parfois être cruelle...

Challenge Mauvais genres 2020
Challenge Multi-défis
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Dingo McKenna a le chic pour être au mauvais endroit au mauvais moment...Après plusieurs incarcérations pour violence et vols, il pense avoir trouvé la planque idéale, qui plus est, servie sur un plateau par Lou Ford, premier adjoint au shérif de la petite ville de Loqueville. Ce dernier lui a trouvé le poste de détective du seul hôtel de la ville, l'hôtel Hanlon, lui expliquant qu'un détective pouvait empêcher en amont des exactions en tout genre et alléger ainsi le travail du shérif. L'hôtel Hanlon fondé par le propriétaire actuel Mike Hanlon, qui a bâti sa fortune sur les gisements de pétrole qu'il a su faire fructifier, est paraplégique et marié avec la ravissante Joyce, une vraie femme fatale. Quand Dudley, le comptable de l'hôtel, est retrouvé mort, après une chute de la fenêtre de sa chambre et que cinq mille dollars ont disparu, les évènements s'enchainent, mettant en cause les divers protagonistes, McKenna en tête.

Bienvenue à Loqueville, petite ville du Texas, qui a connu son heure de gloire, mais qui désormais n'est qu'un lieu qui a perdu de sa superbe et qui apparaît comme un panier de crabes...Une enquête menée de loin en loin par un adjoint de shérif qui se prétend plus naïf qu'il ne l'est vraiment, qui doit faire avec un détective, porte-poisse, bon gars mais qui se fait avoir systématiquement, un concierge d'hôtel qui se balade dans les couloirs, les deux frères Gusik, rats d'hôtel, une femme fatale. Une enquête un peu embrumée, avec beaucoup de dialogues, pas toujours explicites qui m'ont une peu perdue, mais qui vaut par une galerie de personnages hauts en couleur, on peut sentir que Jim Thompson s'est amusé avec cette peinture de la nature humaine.
Au final, ville sans loi est une intrigue qui tient la route mais un peu confuse.
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Quand Dingo « Bugs » McKenna sort de son énième séjour en prison après avoir visité la plupart des cellules et pénitenciers fédéraux de l'Ouest des États-Unis, il a bien conscience qu'il est désormais grand temps de se ranger des embrouilles et de ne plus tenter les shérifs alentours qui n'attendent qu'un faux pas pour le recoller au trou.

Alors quand Lou Ford, l'adjoint du shérif d'une petite ville pétrolifère du Texas, lui propose un poste de responsable de la sécurité du grand hôtel local, l'aubaine paraît un peu trop belle pour Bugs. Plongé dans un panier de crotales plus venimeux et imprévisibles les uns que les autres, il va vite devoir comprendre qui en est le charmeur caché, tirant les ficelles de ce microcosme malsain. Surtout quand l'un d'entre eux a la mauvais goût de décéder après être tombé de plusieurs étages depuis la fenêtre de sa chambre…

Disons-le tout de suite, Ville sans loi de Jim Thompson (traduit par Pierre Bondil), lu rapidement après L'assassin qui est en moi, est un cran en-dessous de ce dernier. L'intrigue y est un peu plus décousue et l'atmosphère davantage en huis-clos, hôtel oblige.

Il reste cependant une incroyable galerie de personnages – Lou Ford aux aphorismes désopilants, Bugs McKenna le balourd au grand coeur, Hanlon le boss en fauteuil roulant et les pépées, Amy, Rosie ou Joyce aux formes généreuses et à l'instinct toujours en éveil – qui à eux-seuls valent le détour, sans omettre la langue imagée de Thompson, qui reste un délice à savourer page après page…
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Ragtown, « ville loqueteuse », est une bourgade perdue dans l'ouest du Texas qui doit son expansion rapide au pétrole. L'air y est imprégné de l'odeur du gaz, les jets de feux des torchères colorent l'horizon. La sécurité est assurée par l'adjoint au shérif Lou Ford ; un être brutal et corrompu qui cache son cynisme sous une bêtise feinte. Les puits de pétrole et l'hôtel appartiennent à Mike Hanlon, un vieil homme en fauteuil roulant resté coriace en affaires. A ses côtés se trouve Joyce, son épouse volage qui attend son héritage avec une certaine impatience. C'est dans cet milieu trouble que débarque McKenna, riche de son seul casier judiciaire bien chargé. Ce n'est pas qu'il soit malhonnête, non, il est juste malchanceux et parfois d'un caractère irascible. A peine arrivé, il va rencontrer Lou Ford qui va l'écrouer avant de lui proposer un poste de vigile au sein de l'hôtel d'Hanlon. McKenna ne peut refuser l'offre mais, devinant les intentions du Shérif, il craint de s'empêtrer dans de nouveaux soucis. Et la suite va lui donner raison. Machinations, vols, chantages, mensonges, la pression va monter au fil du récit sur McKenna. Les rebondissements se cumulent et compliquent l'intrigue qui peine à délivrer un dénouement éventé. J'ai eu l'impression qu'il y avait un personnage de trop dans le coeur du récit. le roman s'émousse et perd de sa force. Même Lou Ford, le héros de «l'assassin qui est en moi» qui fait une nouvelle pige, perd de sa superbe. C'est bien regrettable car le livre contient des passages fabuleux, je pense notamment aux portraits satiriques des employés de l'hôtel (Thompson a exercé la profession de groom) ou à la description d'une crise de délirium tremens de haute volée ( Thompson a connu de nombreuses crises d'éthylisme)...
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Dingo est un être malchanceux, bagarreur, irascible et un peu benêt. Il voit enfin sa chance tourner et l'occasion de se racheter une conduite quand le shérif de Loqueville l'aide à décrocher un job de détective dans l'hôtel de ce trou perdu du Texas. A peine a-t-il le temps de profiter de cette respectable situation qu'il fait malencontreusement passer le comptable par la fenêtre. Bien décidé à masquer son forfait, il se retrouve malgré lui embarqué dans une histoire qui, comme tout ce qui l'entoure, le dépasse totalement.

Entre femmes fatales, flic usé, petits larcins et crimes de sang froid, Jim Thompson concocte ici un roman noir rusé et amusant. Moins tourmenté et plus léger que ses autres oeuvres, ce récit teinté d'ironie nous permet tout de même de retrouver avec grand plaisir tout le talent et l'écriture aiguisée de l'auteur. Une lecture rapide et très agréable mais qui ne laissera probablement un souvenir impérissable.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Un livre étonnant et fascinant, un roman noir d'une belle subtilité et pour tout dire carrément atypique.
Le personnage de "Dingo" sort incontestablement de l'ordinaire, il est frustre, simple (pour ne pas dire simplet), assez transparent pour son entourage et par conséquent manipulable et le fait qu'il n'en est pas dupe (car en plus il est un peu parano) va nous plonger dans une atmosphère assez géniale.
J'ai pris un énorme plaisir à cette lecture car il est impossible de deviner le dénouement de cette histoire pleine de faux semblants avant la toute dernière page, c'est vraiment brillant, c'est ma deuxième incursion dans l'univers de Jim Thompson et la deuxième claque que je prends.
En fait c'est le lecteur qui est manipulé pour son plus grand plaisir et en passant j'ai adoré la fin !
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MacKenna, surnommé "Bugs" a le chic pour être au mauvais endroit au mauvais moment, c'est pourquoi il connaît la plupart des prisons du Texas. Quand enfin il décroche un travail d'agent de sécurité dans un hôtel, il espère sans trop y croire, qu'il va être tranquille. Comme il a en plus une fâcheuse tendance à la paranoïa, on ne s'étonne pas que, lorsque un premier cadavre est découvert, "Bugs" ne soit pas très loin. Et bien sûr, plus il tentera de prouver son innocence ou de démasquer lui-même le coupable, plus il s'enfoncera dans son propre piège, comme l'insecte dans une toile d'araignée.
Si j'ai apprécié la manière dont l'auteur se moque, pas toujours gentiment en plus, de ses personnages, l'anti-héros en titre, ni très malin, ni très sympathique, ne m'a pas vraiment séduite. En revanche, lorsque l'adjoint du shérif reprend finalement tous les éléments de l'enquête, c'est encore le lecteur qui en sait le plus et qui, seul, peut assembler les pièces du puzzle et résoudre la totalité de l'énigme, ce qui est original et appréciable.
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Un handicapé richissime, propriétaire de puits de pétrole et d'un grand hôtel. Une, non, deux femmes, enfin, trois femmes sublimes. Un sheriff pas si bouseux que ça. Et un nigaud, costaud, très costaud, un peu fleur bleue, le parfait benêt.
Mélangez-donc tout ça et obtenez une fois de plus le polar sauce Thompson. Toujours brillant, vif et futé, évidemment drôle, fascinant parce que terriblement clairvoyant, Jim Thompson se révèle une fois de plus cet auteur metteur en scène, qui sait si bien distiller l'information aux lecteurs, ne retenant que le nécessaire, lui offrant tout de même un semblant d'intrigue pendant, quoi, 90% du roman, et d'une pirouette, livrant un dénouement qui anéantit d'une pichenette vos élucubrations les plus folles. Oh, bien sûr, le plaisir d'avoir été berné fait partie du charme, sauf que quelques fois, le rouage se grippe un peu et l'allure devient moins efficace qu'habituellement.
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« Bugs » Mc Kenna n'a pas de chance , il est toujours impliqué dans des coups tordus . L'hôtel Hanlon où il est chargé de la sécurité est un nid à problèmes , le personnel est très spécial, on y trame des meurtres , sous l'oeil sournois d'un adjoint au shérif « border line » , et de trois femmes fatales qui lui tournent autour .Tout ce petit monde semble vouloir lui faire porter le chapeau. de quoi rendre ce pauvre « Bugs » légèrement parano. Les polars de Jim Thomson ( à qui l'on doit « Pottsville ,1280 habitants » d'où a été tiré « Coup de torchon » de Tavernier) sont atypiques par leur humour , la prééminence de la psychologie sur l'action et le premier rôle donné à des anti héros. Amusant mais des longueurs à mon goût.
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Quelle différence y a-t-il entre un écrivain et un auteur de polars ? La réponse est simple : le style. Jim Thompson faisait incontestablement partie des écrivains qui s'adonnent à un genre : le roman noir. Pourquoi ce petit préambule avant d'évoquer Ville sans loi (Wild Town) ? Parce que les recettes et les contraintes d'un polar qui aurait du succès aujourd'hui sont quasiment ignorées par Thompson. Meurtre horrible ? Il n'y en a pas. Suspense haletant ? L'auteur s'autorise les retours en arrière, travaille l'épaisseur psychologique de ses personnages, voire s'adonne à quelques descriptions étonnantes d'une ville pétrolière ou d'un grand hôtel. Addictions en tous genres ? Cela n'ira pas plus loin qu'un directeur d'hôtel alcoolique. Alors qu'est-ce qui fait qu'une fois commencée la lecture de ce livre, on ne le lâche pas ? le style, un sacré style. Parfois la plume nous prend dans une boucle d'écriture ample, presque lyrique, parfois la phrase est courte, quasi syncopée. L'image arrive, nette, brutale (ainsi le saccage d'une salle de casino) ou, au contraire, se fait presque tremblée (la visite de la vieille maison d'Amy). L'ombre est partout dans ce roman nocturne où les torchères des puits de pétrole embrasent de leurs flammes les nuits chaudes du Texas, comme un avant-goût du purgatoire.
L'autre talent de Jim Thompson se dévoile dans ses formidables personnages qu'il met en scène avec un humour décalé. Au centre du bal des ténèbres, se tient Bugs, personnalité violente, tourmentée par son inaptitude à dompter la colère qui l'envahit régulièrement. Ragtown est quasiment une ville de la Frontière, celle où échouent tôt ou tard les aventuriers de la dernière chance, les princes du "quitte ou double", les fêlés de la vie. Pour David McKenna, alias Bugs, il n'y aura que la prison au bout de sa route s'il n'arrive pas à garder sa place d'agent de sécurité à l'hôtel Hanlon. Mais, Bugs est un être frustre, un gros bras soupe-au-lait, un sanguin. Il faut des gens pour croire en lui, pour l'aider dans sa tortueuse rédemption. le premier est Lou Ford, le shériff adjoint de la ville. Un homme double, un "Pagliacci" comme il se décrit, alors que Bugs prend tout au pied de la lettre ; un être de sang-froid, calculateur, quand Bugs est emporté ; un type éduqué et instruit quand McKenna s'est fait au fil des circonstances et de sa mauvaise étoile. Et puis, il y a Amy Standish, la petite amie de Ford, qui est capable de développer des trésors de patience avec Mac comme avec ses élèves. Amy dans la trentaine déjà et qui cherche désespérément à se caser, n'a pas tant de partis acceptables en vue et Bugs mérite bien son indulgence. Enfin, il reste le vieil Hanlon, araignée impatiente au centre de sa toile, qui veut dévorer les proies – instinct du prospecteur de pétrole qui a réussi – avant qu'elles ne s'en prennent à lui. Jim Thompson nous offre aussi deux magnifiques exemplaires de fleurs vénéneuses, Joyce Hanlon, l'épouse avide, et Rosalie Vara, la sainte-nitouche à tiroirs.
Je n'ai rien dit de l'intrigue qui est à cette histoire la cuillère à cocktail qui agite le bouillon de culture où baignent les personnages. Elle est intemporelle comme celle de Macbeth, simple comme celle du mec qui pique dans la caisse et qui déclenche une série de catastrophes et déjantée à la manière de Pieter Aspe. Bref, un roman à lire pour se rappeler que la série noire n'est pas un genre mortel.
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