IL ne voyait que ses yeux de colombe limpides comme deux lacs profonds
et cristallins, comme deux gouttes de rosée déposées sur une feuille,
ses cils ourlés telles des ailes d'hirondelle
qui n'arrêtaient pas de battre.
Il ne voyait que ses lèvres pleines sur lesquelles perlaient
quelques traces de jus de figue,
adorable écrin s'ouvrant sur deux rangées de dents régulières
et brillantes comme des perles.
- Le peuple. Ce n'est qu'un pion sur l'échiquier de l'histoire. Son rôle est d'être utile dans le jeu. S'il devient inutile, il faut le sacrifier.
Ne se souvient-il de l’Europe que par nostalgie de ses rêves irréalisés ? Pourquoi est-il attaché à ce lieu si familier où il ne vivra plus jamais ? Cette souffrance qu’il endure, est-elle son drame à lui, ou est-elle inhérente à la nature humaine ?
Une parole lâchée vole plus vite qu'une flèche.
En pemier lieu le style de l'auteure est sublime, c'est un euphémisme. Le texte est flamboyant, luxuriant mais il ne s'agit pas d'effets surchargés roccocos. Le lecteur est invité à pénétrer intimement dans la vie au quotidien du Viet nam, du moins des sites traversés par l'oeuvre mais ausi dans l'Histoire. C'est quasiment de l'écriture en "3D", les mots sollicitent les sens avec une précision incroyable.
L'histoire traite de de la fin de vie d'Ho Chi Minh et à cette occasion la question est posée, obsédante, amère : pourquoi les idéaux les plus nobles sont-ils pervertis avec le pouvoir? Pourquoi les hommes trahissent-ils leurs idéaux de jeunesse, leurs amis avec lesquels ils étaient liés par les périls les plus extrêmes?
Un livre d'une grande beauté, d'une grande profondeur
Je ne me rendrai pas sans résister. Je t'accepte , vieillesse , mais je prends l'initiative . Je ne serai jamais ton esclave .
À propos des deux bonzesses...
"Il les suit du regard. Elles portent des robes brunes. Aucune grâce, aucune beauté. À vrai dire, elles pourraient être des jeunes filles qui attirent les regards mais il n'en est rien. Sur le plan intellectuel, elles ne dépassent pas non plus la moyenne. Mais il discerne chez elles une force intérieure extraordinaire qui les aide à résister à la puissance brutale de ce monde." Page 29
Mais au lieu d'agir avec lucidité, vous avez attendu la compassion de vos collaborateurs. Votre silence ne faisait pas de vous un imbécile mais il révélait votre éternelle hésitation entre le blanc et le noir, et cette attitude vous a totalement paralysé.
Il y a deux explications. Soit, au fond de vous, vous avez considéré que votre épouse était trop jeune et trop belle pour votre condition de vieux roi, que vous étiez en contradiction avec la tradition populaire et, malgré vos sentiments passionnés pour elle, vous n'avez pas osé défendre officiellement cet amour. dans ce cas, vous êtes un masochiste. soit vous vous complaisiez dans votre rôle de "père sacré du peuple", un rôle qui flatte votre orgueil, et vous avez accepté d'être frustré dans votre vie d'homme, de sacrifier votre épouse, la femme que vous avez le plus aimée. Dans ce cas, vous êtes...
L'amour est difficile à cacher. On peut toujours dissimuler le luxe, la richesse, le désir, la haine ou la présomption mais non l'amour. Comme la pauvreté, en fin de compte.
La vie n'est qu'un fleuve qui coule entre les deux rives de l'oubli et du souvenir. La fragile barque humaine essaie de naviguer d'un côté mais il suffit d'un coup de vent contraire ou d'un tourbillon impétueux pour qu'elle se fracasse sur l'autre bord.