Le Parc aux roseaux (2023) est un roman passionant dont la lecture m'a émue à plusieurs reprises. Entre l'image de ce père qui, jeune et naif, avait suivi ses idéaux pour se heurter, finalement, avec la dure réalité du Vietnam post-guerre et sa fille qui, aujourd'hui, ne trouve pas sa place à Saigon après avoir passé dix ans à Paris, le roman questionne de manière aigue la question de l'exil.
Dès la première page le lecteur est absorbé par cette chronique familiale qui va de pair aver celle du Pays. Ce Pays, le Vietnam, dont la vie luxueuse est décrite de manière ironique par la protagoniste qui ne peut pas s'empecher de regarder avec admiration la notion de liberté française.
Thuan décrit une quête des origines avec humour, certes, mais qui fait transparaitre aussi un sentiment de souffrance : « Parfois (…) je ne suis jamais très sûre de savoir où cela se trouve, "chez moi" : à Saigon ou à Paris ? » (p.136).
Thuân réussit à jongler entre deux époques, deux personnages, deux Pays avec une écriture raffinée et subtile, en démontrant, encore une fois, d'être une écrivane de haut niveau.