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Citations sur Ru (190)

Je me suis avancée dans la trace de leurs pas comme dans un rêve éveillé où le parfum d'une pivoine éclose n'est plus une odeur, mais un épanouissement ; où le rouge profond d'une feuille d'érable à l'automne n'est plus une couleur, mais une grâce ; où un pays n'est plus un lieu, mais une berceuse.
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Un dicton vietnamien dit : «Seuls ceux qui ont les cheveux longs ont peur, car personne ne peut tirer les cheveux de celui qui n’en a pas. » Alors, j’essaie le plus possible de n’acquérir que les choses qui ne dépasse pas les limites de mon corps.
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Petite je croyais que la guerre et la paix étaient deux antonymes. Et pourtant, j'ai vécu dans la paix pendant que le Vietnam était en feu, et j'ai eu connaissance de la guerre seulement après que le Vietnam eut rangé ses armes. Je crois que la guerre et la paix sont en fait des amies et qu'elles se moquent de nous.
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Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini. 
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Je suis venue au monde pendant l'offensive du Têt, aux premiers jours de la nouvelle année du Singe, lorsque les longues chaînes de pétards accrochées devant les maisons explosaient en polyphonie avec le son des mitraillettes.

j'ai vu le jour à Saigon, là où les débris des pétards éclatés en mille miettes coloraient le sol de rouge comme des pétales de cerisier, ou comme le sang des deux millions de soldats déployés, éparpillés dans les villes et les villages d'un Vietnam déchiré en deux.

(intro du roman, flamboyante.)
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Mes frères et moi, nous avons ainsi marché dans les traces de leur regard pour avancer. J'ai rencontré des parents dont le regard s'était éteint, certains sous le poids du corps d'un pirate, d'autres pendant les trop nombreuses années de rééducation communiste dans les camps, non pas les camps de la guerre, mais ceux de la paix, après la guerre.
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Mes parents nous rappellent souvent à mes frères et à moi, qu’ils n’auront pas d’argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu’ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d’une grappe de glycine, la fragilité d’un mot, la force de l’émerveillement.
Plus encore, ils nous ont offerts des pieds pour marcher jusqu’à nos rêves, jusqu’à l’infini.
C’est peut-être suffisant comme bagage pour continuer notre voyage par nous-mêmes. Sinon, nous encombrerions inutilement notre trajet avec des biens à transporter, à assurer, à entretenir.
Un dicton vietnamien dit : « Seuls ceux qui ont des cheveux longs ont peur, car personne ne peut tirer les cheveux de celui qui n’en a pas ».
Alors j’essaie le plus possible de n’acquérir que des choses qui ne dépassent pas les limites de mon corps
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Petite, je croyais que la guerre et la paix étaient deux antonymes.
Et pourtant, j’ai vécu dans la paix pendant que le Vietnam était en feu, et j’ai eu connaissance de la guerre après que le Vietnam eut rangé ses armes.

Je crois que la guerre et la paix sont en fait des amies et qu’elles se moquent de nous. Elles nous traitent en ennemis quand ça leur plait, comme ça leur convient, sans se soucier de la définition ou du rôle que nous leur donnons. Il ne faut donc peut-être pas se fier à l’apparence de l’une ou de l’autre pour choisir la direction de notre regard.
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Je n’ai pas crié ni pleuré quand on m’a annoncé que mon fils Henri était emprisonné dans son monde, quand on m’a confirmé qu’il est de ces enfants qui ne nous entendent pas, qui ne nous parlent pas, même s’ils ne sont ni sourds ni muets.
Il est aussi de ces enfants qu’il faut aimer de loin, sans les toucher, sans les embrasser, sans leur sourire parce que chacun de leurs sens serait violenté tour à tour par l’odeur de notre peau, par l’intensité de notre voix, par la texture de nos cheveux, par le bruit de notre cœur…..
……Il ne comprendra jamais pourquoi j’ai pleuré quand il m’a souri pour la première fois ……
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C’est seulement à ce moment-là que j’ai saisi l’amour de cette mère assise en face de moi dans la cale de notre bateau, tenant dans ses bras un bébé dont la tête était couverte de croûtes de gale puantes.
La petite ampoule suspendue au bout d’un fil retenu par un clou rouillé diffusant dans la cale une faible lumière, toujours la même.
Au fond de ce bateau, le jour ne se distinguait plus de la nuit.
La constance de cet éclairage nous protégeait de l’immensité de la mer et du ciel qui nous entouraient.
Les gens assis sur le pont nous racontaient qu’il n’y avait plus de ligne de démarcation entre le bleu du ciel et le bleu de la mer. On ne savait donc pas si on se dirigeait vers le ciel ou si on s’enfonçait dans les profondeurs de l’eau.
Le paradis et l’enfer s’étaient enlacés dans le ventre de notre bateau.
Le paradis promettait un tournant dans notre vie, un nouvel avenir, une nouvelle histoire.
L’enfer lui, étalait nos peurs : peur des pirates, peur de mourir de faim, peur de s’intoxiquer avec les biscottes imbibées d’huile à moteur, peur de manquer d’eau, peur de ne pouvoir se remettre de bout, peur de devoir uriner dans ce pot rouge qui passait d’une main à l’autre, peur que cette tête d’enfant ne soir contagieuse, peur de ne plus jamais fouler la terre ferme, peur de ne plus revoir le visage de ses parents assis quelque part dans la pénombre au milieu de ces deux cents personnes.
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