Retiens ma nuit, dernier roman de
Denis TILLINAC, se déroule sur les rives de la Loire, à Blois et dans les environs, dans ce département du Loir-et-Cher dont ma famille est issue et qui symbolise une certaine image rustique de la France.
Les deux narrateurs du livre, la soixantaine, ont en tous cas été surpris par une attirance amoureuse qui a le charme et la pureté d'une jeunesse perdue qui les dépasse quelque peu. Non au point de remettre en cause de manière fondamentale leurs existences aux côtés de leurs proches mais suffisamment pour leurs donner un sens nouveau.
Bien que cette passion soit obligatoirement clandestine, ils ne pourront désormais plus s'en passer. Mensonges, culpabilité, adultère : certes, ces mots là sont prononcés mais ne constituent pas l'essence de leur relation. A partir du moment où ils évitent de faire du mal à leurs proches et où ils connaissent un nouveau printemps ensemble, pas aussi souvent qu'ils le voudraient mais la frustration est compensée par le bonheur de s'être trouvés, même s'il est déjà très tard dans leur vie.
Retiens la nuit ne m'a pas du tout paru suranné dans sa forme, ni dans son fond. le charme en est délicieusement désuet, avec un arrière-plan social qui rappelle les atmosphères balzaciennes. Mais j'ai adoré.