Il y avait tant d'intelligence et pour ainsi dire de lumineuse clarté dans le regard de Jouffroy, qu'à travers son calme on reconnaissait bien vite une
grande activité intérieure, de la vivacité, une chaleur tempérée, une force réglée et contenue. Il y avait dans cette âme la passion de l'idée, la passion de la vérité, avec ses sages ardeurs. Cette passion Jouffroy la transmettait naturellement, sans y penser, sans le vouloir; en le voyant, en l'entendant, on pensait, on sentait comme lui, tant cette âme d'élite avait le talent de se mettre à découvert et de s'infuser dans son auditoire !
En 1828 Jouffroy rendit un autre service capital à la littérature philosophique en France, par la publication des oeuvres de Th. Reid. A la même époque un ministère un peu plus intelligent, dont Vatisménil faisait partie, rendit Jouffroy à l'enseignement public. Le traducteur de Stewart et de Reid fut nommé professeur suppléant de Milon à la Faculté des lettres de Paris.