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Kessinger Publishing [corriger]

Kessinger Publishing est une maison d`édition fondée en 1988 aux Etats-Unis, et qui propose l`impression de livres libres de droits et n`étant plus imprimés.

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Dernières critiques
A la recherche du temps perdu, tome 1 : Du ..

Quand on attaque ce chef d'oeuvre, sa réputation le précède. Les phrases les plus longues du monde : quand la virgule est reine. Quand la phrase et le paragraphe se confondent. La longueur oblige à l'attention : et le miracle se produit. Ce n'est pas n'importe quelle lecture : on sait qu'on va y consacrer un temps certain. Un vocabulaire simplement richissime : ou la plus belle façon jamais réalisée pour mettre en poésie tout un dictionnaire. L'obligation d'y consacrer du temps : la lenteur est un luxe hors de prix. L'infinie richesse de l'instant. L'histoire se déroule comme cette bourgeoisie s'occupe : on s'ennuie avec délectation, de ces riens qui font une vie. Ne connaissant pas du tout l'histoire, j'ai découvert tout un univers, et la virtuosité avec laquelle il nous surprend et nous rend accroc. Comme d'autres je suis tombé sous le charme - le contraire eut été surprenant : pour un lecteur assidu, un maître de l'écriture forcément c'est l'apothéose. Proust est une religion, convaincu comme tant d'autres qu'il s'agit de la plus belle littérature qui soit. On s'ennuie avec délectation du coup : il avait prévenu de ce temps... perdu. Ce roman est exceptionnel (et ce n'est que le premier volume !) : l'intégralité de "A la recherche..." c'est une narration de la vie de notre héros, et ça commence ici, par son enfance ; un critique disait que cette enfilade de romans, c'est une "somme" de souvenirs et de pensées. La particularité d'un "Amour de Swann" c'est que c'est la seule partie où notre héros nous parle d'un autre que lui : le célèbre Swann, et de Odette bien-sûr. Finalement cette réputation est bien en deçà du génie : c'est la Mona Lisa de la littérature, ce mystère qui envoûte, c'est de la haute couture cousue de "f'irgules" d'or, c'est un restaurant étoilé où l'on déguste une biscotte... Non ! une madeleine.
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Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur

J’ai beaucoup aimé ces premières aventure du « gentleman-cambrioleur »!



Les intrigues sont captivantes et j’ai pris plaisir à tenter de les résoudre! Lupin est à la fois drôle et d’une certaine manière touchant. J’ai passé un très bon moment et vais donc continuer l’aventure avec notre cher protagoniste de génie !





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La Rabouilleuse (Un ménage de garçon)

Ce roman est intéressant à plusieurs titres. D'abord, il relate ce qu'on appellerait aujourd'hui une saga familiale. L'action commence vers 1792 en pleine Révolution, se poursuit sous l'Empire pour s'achever vers 1835. Ensuite, c'est un roman sur la question épineuse des successions. Comment certains s'emploient à déshériter une personne en toute légalité et comment faire pour détourner une succession. Et puis, c'est un roman qui s'intègre parfaitement dans la Comédie Humaine par les nombreuses interactions avec "le colonel Chabert", "le père Goriot" ou "Illusions Perdues".



Mais je commencerais bien par une anecdote personnelle sur Issoudun, sous-préfecture de l'Indre, où se déroule une partie du roman. J'avais lu et beaucoup apprécié ce roman vers l'adolescence. En particulier j'avais bien aimé la description de la ville d'Issoudun d'un point de vue historique et humain. Mais ne me souvenais plus de certains détails. Il y a peut-être une quinzaine d'années, j'avais rencontré des gens, qui étaient originaires d'Issoudun. Et je m'étais écrié : "ah, mais je connais Issoudun à cause du roman de Balzac" ! Et ma remarque avait fait un flop magistral qui m'avait un peu surpris. Et en relisant le roman, j'ai bien rigolé car je ne me souvenais plus, en fait, de la férocité de Balzac en décrivant les habitants (pas arriérés mais presque, pas avares mais pas loin) d'Issoudun …



Comme très souvent chez Balzac, on voit l'écrivain louvoyer entre son attachement à la royauté restaurée (avait-il bien le choix s'il voulait satisfaire quelques petites ambitions ou simplement réussir à être publié ?) et une admiration sinon un respect pour l'Empire et les personnages issus de cette période. En effet, ici, Balzac nous décrit diverses personnes parmi les anciennes gloires des campagnes de Napoléon qui ont refusé d'intégrer les armées royales et qui vivotent avec une demi-solde. Ceux-là complotent entre eux ou traficotent pour s'en sortir. C'est le cas de Philippe, le fils de la famille Bridau à Paris mais aussi de Max à Issoudun. Mais, d'autres personnages issus de cette période ne manquent pas d'intérêt comme le père de Philippe qui fut un fonctionnaire dévoué de l'administration mise en place par Napoléon.



Le cœur du roman, c'est le tableau familial centré sur la mère, Agathe Bridau née Rouget, d'origine issoldunoise, que le père Rouget avait déshéritée en l'expédiant à Paris. Agathe et ses deux fils Philippe et Joseph. Philippe est son préféré malgré son ingratitude, son cynisme et ses habitudes de soudard. Joseph est le personnage que Balzac bichonne. Il respecte sa mère et lui porte assistance. Il a du cœur. Surtout, c'est un travailleur forcené et cherche douloureusement à percer à travers son métier de peintre. Il y parvient peu à peu à la force du poignet grâce à des amis fidèles et à une reconnaissance de son talent : Balzac est en train de parler de lui-même…



Et la Rabouilleuse alors ? Eh bien, c'est le fil rouge du roman. Il s'agit d'une fillette récupérée par le grand-père Rouget dans les marais en train de "rabouiller" l'eau du marais pour faire sortir le poisson de son gîte. Avare, il la prend à son service pour une poignée d'écus. Il se trouve qu'elle devient belle en grandissant ; elle prendra peu à peu conscience de son ascendant, se rendant ainsi indispensable aux vieux grigous qui l'emploient. Elle devient surtout un enjeu dans le débat des successions qui agite la famille sous le regard intéressé et narquois de la bonne bourgeoisie d'Issoudun. De Rabouilleuse elle deviendra même comtesse, mais là, je ne veux pas en dire plus.



La Rabouilleuse est un excellent roman, bien balzacien, où ce n'est pas souvent les gens honnêtes qui remportent la mise. Il se lit d'autant plus agréablement que Balzac laisse éclater une belle ironie tout au long de l'histoire. D'ailleurs je terminerai bien par une des dernières phrases du roman qui témoignent d'un (léger mais certain) persifflage de l'ami Balzac.



"Les bons comtes ont les bons habits"
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