Citations sur Ce qu'elles disent (67)
"Mais j'aimerais soulever une autre question. Elle concerne les passages de la Bible qui exhortent les femmes à obéir à leurs maris, à se soumettre à eux. Comment quitter nos maris tout en restant de bonnes épouses? demande-t-elle. Ne s'agit-il pas d'une forme de désobéissance ?"
"Peters, a affirmé que ces hommes, les agresseurs, étaient l,incarnation du mal, mais c'est faux. C'est la soif de pouvoir, celle de Peters, des anciens et des fondateurs de Moloschna, qui est responsable de ces attaques parce que, pour assouvir leur soif de pouvoir, ils ont besoin de gens sur qui l'exercer. Nous, en l'occurence. Et ils ont inculqué ce mode d'exercice du pouvoir aux garçons et aux hommes de Moloschna, et les garçons et les hommes de Moloschna ont été d'excellents élèves."
"Nous ne sommes pas des membres de Molotschana, répète-t-elle. Nous sommes les femmes de Molotschana. La colonie tout entière repose sur le patriarcat .... et nous, les femmes, ne sommes que des servantes muettes, soumises et dociles. Des animaux. Des garçons de quatorze ans ont le droit de nous donner des ordres, de décider de notre destin, de voter notre excommunication, de prendre la parole aux funérailles de nos bébés tandis que nous sommes condamnées au silence, d'interpréter la Bible pour nous, de diriger nos prières, de nous punir! Nous ne sommes membres de rien, Mariche. Nous sommes de simples biens marchands."
" La liberté est une bonne chose, dit-elle. Préférable à l'esclavage. Et le pardon est une bonne chose, préférable à la vengeance. Et l'espoir qu'engendre l'inconnu est une bonne chose, préférable à la haine du familier."
............ "Et la sécurité, le foyer et la famille? Et l'inviolabilité du mariage, l'obéissance, l'amour? "
"À Molotschna, la chance n'existe pas. Il est péché d'y croire. il est homteux de pleurer. Comme tout est voulu par Dieu, rien, dans Sa création, n'est laissé au hasard. "
"La foi est notre patrie"
"Tu laisses entendre que les femmes devraient rester à Molotschna au lieu de partir? Que les "couches supérieures" de la mer Noire représentent les hommes de la colonie, et les "couches inférieures", les femmes qui, mystérieusement, s'épanouissent malgré les pressions écrasantes et hostiles à toute vie exercées par les hommes ?"
" Le plautdietsch est une langue médiévale non écrite, moribonde, méli-mélo d'allemand, de néerlandais, de poméranien et de frison. Le monde compte très peu de locuteurs du plautdietsch, et tous sont mennonites. Si je raconte cela, c'est parce que, pour rédiger le procès-verbal des réunions, je dois traduire les propos des femmes en anglais (au vol, dans ma tête) avant de les coucher sur le papier."
" J'ai songé à lui expliquer les hémisphères, lui raconter que nous avons l'obligation de partager le soleil avec d'autres régions du monde, qu'une personne observant la Terre depuis l'espace verrait jusqu'à quinze levers et couchers de soleil en une seule journée - et qu'en partageant le soleil, l'humanité pourrait apprendre à tout mettre en commun, apprendre que tout appartientà tous le monde!"
Rien n'est cru avec autant de ténacité que ce que nous connaissons le moins. (Montaigne)