Je ne veux pas qu'on nous juge au vu de certains éléments des années 1980, comme si c'était maintenant, martèle Huesca. Il n'y avait pas d'ordinateur, pas de fichier d'empreintes digitales ni génétiques, pas de police scientifique et pas de coordination entre les dossiers.
C'est la plus grande énigme criminelle française du dernier siècle. Pendant plus de trente ans, depuis l'assassinat, le 5 mai 1986, de Cécile Bloch, une fillette de 11 ans, les enquêteurs de la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres, sanctuaire de la police judiciaire à Paris, ont recherché sans relâche un tueur en série surnommé "le Grêlé". Aujourd'hui, ce cold case qui a rebondi au gré de multiples portraits-robots, fausses pistes et autres progrès de la police scientifique, vient enfin de trouver son épilogue.
"Contrairement à d'autres, on ne pouvait pas douter de lui." Irréprochable, sous une façade radieuse. "Toujours la banane à travers la figure, figée, dépeint un autre supérieur à Midi libre, on l'appelait Fernandel à cause des dents et du sourire."
Au 36 quai des Orfèvres, lundi 5 mai 1986, bureau 302 de la brigade criminelle, qui donne sur le Pont-Neuf, les 6 inspecteurs du groupe Pasqualini qui sont de permanence attendent de dérouiller.