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3,63

sur 337 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Voilà un beau roman d'amour !

Amour déclaré pour une Marie par un narrateur dont on ignore tout, au fil d'un récit imprévisible et tourmenté, mené tambour battant comme à l'habitude par Jean-Philippe Toussaint.

A la page 74: ... je ne me trompais jamais sur Marie, je savais en toute circonstance comment Marie se comportait, je savais comment Marie réagissait, je connaissais Marie d'instinct, j'avais d'elle une connaissance infuse, un savoir inné, l'intelligence absolue: je savais la vérité sur Marie.

La longue description (le quart du livre) de l'embarquement du pur-sang Zahir en avion, vrai moment de bonheur littéraire pour le lecteur carrément embarqué, prend une importance telle dans ce récit que l'on souhaite lui trouver sa justification. Peu avant ce départ, dans l'aéroport, le narrateur aperçoit Marie sur un escalator qui s'éloigne peut-être à jamais de lui. Les émotions qu'il doit vivre alors (tues par l'auteur) trouvent un écho sublime dans celles du cheval inquiet, effrayé et malade durant le décollage du 747 sous l'orage.

Un autre cheval paraît dans la dernière partie du récit: Marie a pris en affection la jument Nocciola qui appartenait à son père décédé. Après la mort de la jument dans un feu sur l'île d'Elbe, Marie décide de retrouver le lit de son amoureux. Un peu comme si cette perte définitive d'une part d'elle, la jument du père, cette autre fille du père, l'autorisait à revenir sereine et réconciliée vers son ami: ...Marie... devant moi dans le noir, se dépouillant de sa dimension imaginaire pour s'incarner dans le réel...
La liaison temporaire de Marie avec J-C de G. paraît comme l'épreuve qui lui a permis de trouver le chemin vers l'homme qui l'aime.


Avec cet ouvrage, Jean-Philippe Toussaint confirme la verve que nous lui connaissons depuis La salle de bain. Il est souvent dit que ses personnages se suffisent à eux-mêmes: ils donnent aussi l'occasion au lecteur de leur prêter les sentiments qui les animent au travers des scènes intenses éperdument étirées.

Et puisqu'il est question de chevaux, j'ai envie de comparer la lecture de ce livre à une chevauchée au trot et au galop. Peu d'écrivains réussissent à tenir un rythme aussi alerte sans que j'aie envie de lâcher les rênes. Ce sera ma vérité sur l'auteur.
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Je découvrais l'auteur avec ce roman, et j'ai envie de dire, c'est l'auteur qui me restera en mémoire, et pas du tout le propos du roman (hormis peut-être deux scènes d'"action": le cheval et l'incendie).
Un auteur, parce que je trouve que Jean-Philippe Toussaint a un vrai style, un style utilisant des phrases très descritpives, un vocabulaire précis et abondant. Ce livre s'écoute, s'écoule, le phrasé possède un rythme lancinant, répétitif, haché, harmonique.
Une lecture agréable, et suffisamment courte pour que l'expérience en vaille les 5 heures à y consacrer.

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L'amour lié au tragique, a la mort et au feu. L'absence qui est toujours une présence imparfaite. Et là où les yeux et les mains se révèlent. J'avais été déçu par la lecture de Fuir. J'ai aimé La vérité sur Marie. Dans une écriture très narrative, Toussaint décrit quelques scènes emblématiques de la vérité d'une femme, Marie, de la vérité d'un lien entre elle et le narrateur. Ces scènes - le cheval a l'aéroport, l'incendie, ... - entraînent le roman au-delà du strict réel, mais participent de la trajectoire sublime. J'espérais ce livre comme un signe, un appel, parce qu'il n'est pas arrivé entre mes mains par hasard...
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N°405 – Mars 2010
LA VÉRITÉ SUR MARIEJean-Philippe TOUSSAINT – Éditions de Minuit .

Cela commence plutôt bien «  Plus tard, en repensant aux heures sombres de cette nuit caniculaire, je me suis rendu compte que nous avions fait l'amour au même moment, Marie et moi, mais pas ensemble ». Je me suis dit qu'avec cette première phrase, j'étais en présence d'un écrivain comme je les aime, de ceux qui captent l'attention, de leur lecteur dès le début du roman et qui ne l'abandonnent qu'à la fin, sans que l'ennui se soit installé dans la lecture.
On comprend vite aussi que l'histoire parallèle de ces deux ex-amants (Le narrateur et Marie) qui se retrouvent par hasard dans la touffeur d'une nuit d'été autour d'un mort, va vite devenir passionnante. Ils avaient vécu ensemble de nombreuses années dans ce petit appartement maintenant occupé par Marie puis s'étaient séparés, voici six ans, parce qu'ils en avaient décidé ainsi et ils vivaient une vie sentimentale indépendamment l'un de l'autre. Pourtant, parce que son dernier amant, Jean-Christophe de Ganay, trouve chez elle la mort par crise cardiaque, Marie appelle le narrateur au secours. Ce dernier, malgré la présence d'une autre femme dans son lit cette nuit-là, accourt vers son ancienne maîtresse. Dès lors, les choses reviennent à leur vraie place, celle qui avait été bousculée quelques années avant. C'est, entre eux, la même valse-hésitation entre l'envie, le rejet, la tentative d'étreintes et la volonté de fuite et Marie se remet à «  détester passionnément » le narrateur, comme avant.
Les évocations de cette nuit d'orage ne sont pas sans rappeler les relations tendues qui président à leurs retrouvailles comme elles existaient auparavant et la fuite effrénée d'un cheval, dont est propriétaire Jean Christophe de Ganay, sur le tarmac d'un aéroport ajoute à cette impression un peu délétère. Les éléments se répondent d'ailleurs comme cette nuit parisienne et caniculaire où l'orage couve, celle de l'île d'Elbe partagée jadis par le narrateur et Marie où le feu frappa aussi. La crise cardiaque c'est aussi une forme de foudre et Marie est aussi déroutante qu'un cheval désemparé et perdu, comme l'est le narrateur sans doute quand il s'éloigne de la présence de cette maîtresse de plus en plus incontournable.

Il y a aussi la silhouette énigmatique de Jean-Christophe (ou Jean-Baptiste de G.), le dernier amant de Marie, homme d'affaires et propriétaire d'un pur-sang. de cet homme on ne sait rien mais, petit à petit, il se révèle au lecteur. Entre les rares certitudes de la vie de cet homme, le narrateur tente d'en savoir davantage, et ce qu'il ne sait pas, il l'imagine et comble les blancs! Sa mort prématurée et énigmatique épaissit le mystère autour de lui. Pourtant, même si on en apprend un peu sur lui au cours du récit, il n'en reste pas moins un personnage secondaire, presque inexistant au regard des relations qui existent toujours entre le narrateur et Marie, deux éternels amants. Ce qui est original aussi dans ces retrouvailles c'est que le narrateur joue alternativement le rôle de l'amant de Marie et celui de l'écrivain,

Le titre « La vérité sur Marie » porte en lui-même sa charge de suspens. Son simple énoncé implique qu'on ne sait pas tout d'elle ou que ce que l'on sait est faux. Si j'en juge par la 4° de couverture, ce roman serait « le prolongement » de « Faire l'amour »(2002) et « Fuir » (Prix Médicis 2005). Malheureusement pour moi, j'aborde ici et pour la première fois cet auteur sans avoir lu ses précédents romans.

Pour autant, j'ai apprécié le style, évocateur et plein de descriptions poético-érotiques, j'ai aimé ces relations parfois tendues parfois complices et sensuelles des deux personnages qui deviennent petit à petit les uniques protagonistes de ce récit.

Quelle est donc, le livre refermé, cette vérité sur Marie? J'y ai lu l'incarnation d'un amour à la fois sensuel et distant, irréel et peut-être impossible qu'elle distille pour un narrateur très épris d'elle. Cela illustre sans doute une des facettes de la conditions humaine, l'éternelle hésitation entre « être et ne pas être », entre amour et désamour.


© Hervé GAUTIER – Mars 2010.











Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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C'est léché, ça parle de grands thèmes: l'amour, la mort, le sexe, avec de grands éléments, l'orage, l'ouragan, la fougue animale. Mais franchement, pour moi, ça n'a pas pris. C'est juste une histoire d'amour sans intérêt, dont les personnages sont juste snob et surtout vides, entrecoupée de scènes où la nature se déchaine. Wouah! quelle belle métaphore des sentiments! Non vraiment, dommage...
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La vérité sur Marie continue l'ensemble romanesque débuté par Faire l'amour et suivi par Fuir. Même si Jean-Philippe Toussaint parle plutôt d'un "prolongement".
Nous retrouvons donc les mêmes personnages, et toujours cette relation avec Marie, qui malgré le style toujours aussi plaisant, les phrases aussi bien construites, et l'humour aussi latent ; devient monotone. Malgré cette nuit d'orage si bien décrite, cette scène équestre et épique écrite à l'aéroport, la beauté de l' île d'Elbe, je me suis parfois ennuyée. A quand un nouveau thème?
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La vérité sur Marie se résume à trois événements, le malaise de Jean Christophe, l'échappée de l'étalon Zahir sur l'aéroport de Tokyo, et l'incendie qui cerne la maison de Marie à l'île d'Elbe. Ces moments sont criant de vérité, le lecteur est à chaque fois emporté par le narrateur, le style précis, vif nous transforme soit en voyeur de la mort, soit en spectateur amusé de l'escapade du cheval qui paralyse l'aéroport Narita, soit en touriste inquiet cerné par le feu. Mais on a l'impression que le livre est construit que pour aller de l'un à l'autre de ces événements. C'est un bon roman, mais qui ne m'a pas totalement emballé.
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Ce troisième roman m'a paru bien plus entraînant que le précédent. Les trois tableaux que l'auteur nous offre, cette fois, éveillent plus l'attention. J'ai beaucoup aimé le premier, celui de Paris, d'ailleurs.

A travers des bribes de mémoires, des souvenirs de faits racontés et l'imagination du personnage, Jean-Philippe Toussaint nous entraîne à nouveau dans la vie de ce couple au moyen de son écriture effrénée et toujours si riche en détails.
J'aime la façon dont le narrateur parvient à nous livrer le récit de scènes auxquelles il n'a jamais assisté. le réel se mélange ainsi aux fantasmes de celui-ci. C'est cet aspect qui m'avait tant plu dans Faire l'amour et que j'avais, à regret, moins retrouvé dans Fuir.
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Voilà un livre descriptif, précis, à l'action lente. Je connaissais surtout les romans drôles et absurdes de Jean-Philippe Toussaint, donc cela m'a un peu déroutée. On m'avait pourtant prévenue que ce livre n'avait rien à voir avec des romans comme «Monsieur» et «La salle de bains». J'ai apprécié le style clair, précis et poétique du roman. J'ai moins aimé cette lenteur dans les actions et les événements. Cela peut paraître paradoxal.

Le narrateur réagit de manière inattendue: il aime une femme qui ne l'aime plus, alors, il imagine ce qu'elle fait, sa soirée avant qu'elle ne l'appelle, et même les derniers mois de celui avec qui elle était. C'est assez original et déconcertant à la fois. J'avoue avoir eu du mal à comprendre pourquoi il faisait cela, au début.
[...]
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Bof...bof...je me suis vraiment accroché pour aller jusqu'au bout. Et lire pour souffrir, où va le monde du lecteur ? Parvenu au long épisode du cheval, quelque chose s'est réveillé puis éteint dans les fumées de l'incendie final. Allez, 33 pages à sauver sur 205...ça ne fait pas lourd pour une virée pesante dans le monde ambulancier, celui des courses de chevaux et des effleurements de peaux au milieu des tiroirs ouverts, des valises ouvertes, des sacs ouverts, des portes ouvertes sur les pesants aéroports du vide.
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