Si
Sartre avait vécu dans les années 1990, voilà typiquement le genre de livre qu'il n'aurait pas écrit. Que dire de cette autobiographie un peu vaseuse, au titre pourtant alléchant, mais qui se révèle, comme d'ailleurs la plupart des récits de ce genre, complètement inintéressante ? Certes, l'analyse proposée des années 1990, avec la montée du terrorisme, l'augmentation du chômage et l'arrivée de la crise, est assez fine, menée avec beaucoup de lucidité et de recul, certes, l'auteur parsème son récit de quelques pointes d'humour désabusé, comme autant de saillies dans le récit sombre et souvent fumeux qu'il nous propose, mais les personnages secondaires manquent réellement de corps, ils ne sont qu'à peine esquissés (ce qui est tout de même dommage pour une population faite apparemment d'artistes), voire caricaturés, et l'intrigue est minimaliste, nous conduisant à un dénouement déceptif qui frise l'arnaque. le récit est très bref, avec de nombreuses pages qui ne contiennent que quatre ou cinq lignes, le style heurté, haché, pas déplaisant sans être transcendant, et l'ensemble reste facile à lire. Néanmoins, l'oeuvre demeure souvent obscure, on ne voit pas vraiment où l'auteur veut en venir, et on se demande finalement si ce livre n'est pas davantage un règlement de comptes envers une mère enfermée dans un militantisme dépassé qu'un témoignage sur la dérive d'une génération perdue et abandonnée.
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