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Citations sur Baltiques : Oeuvres complètes 1954-2004 (176)

Las de tous ceux qui viennent avec des mots, des mots mais pas de langage,
je partis pour l'île recouverte de neige.
L'indomptable n'a pas de mot.
Ses pages blanches s'étalent dans tous les sens !
Je tombe sur les traces de pattes d'un cerf dans la neige.
Pas des mots, mais un langage.

(EN MARS)
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En voici encore un qui a quitté l'enceinte des pierres
avides de la lourde cité. Et l'eau est limpide et salée
lorsqu'elle s'abat sur la tête des vrais exilés.

(CINQ STROPHES A THOREAU)
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CARILLON (extrait)

Je suis couché sur mon lit les bras en croix.
Je suis une ancre confortablement enfouie qui retient l'ombre profonde au-dessus d'elle,
cette grande inconnue dont je participe et qui est certainement plus importante que moi.

("La place sauvage, 1983)
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Tempête

Soudain, le randonneur croise là un vieux
chêne géant, pareil à un élan de pierre dont
la couronne large de plusieurs lieues fait face à la
citadelle verdâtre de l'océan de septembre.

Tempête du nord. C’est alors que les grappes
de sorbe mûrissent. Éveillé, dans le noir, on entend
les constellations piaffer dans leurs stalles bien au-dessus
des arbres.
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Je vous ai écrit une lettre si sèche. Mais ce que je n'ai pu écrire s'est gonflé et gonflé comme autrefois les dirigeables pour finalement partir dans le ciel de la nuit.
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Le temps n'est pas une distance en ligne droite, mais plutôt un labyrinthe, et quand on s'appuie au mur, au bon endroit, on peut entendre des pas précipités et des voix, on peut s'entendre passer, là, de l'autre côté.
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AIR MAIL


À la recherche d'une boîte aux lettres
je portais l'enveloppe par la ville.
Ce papillon égaré voletait
dans l'immense forêt de pierre et de béton.

Le tapis volant du timbre-poste
les lettres titubantes de l'adresse
tout comme ma vérité cachetée
planaient à présent au-dessus de l'océan.

L'Atlantique argenté et reptile.
Les barrières de nuages. Le bateau de pêcheurs
tel un noyau d'olive qu'on recrache.
Et la cicatrice blafarde du sillage.

Le travail avance lentement ici-bas.
Je lorgne souvent du côté de l'horloge.
Dans le silence cupide
les ombres des arbres sont des chiffres obscurs.

La vérité repose par terre
mais personne n'ose la prendre.
La vérité est dans la rue.
Et personne ne la fait sienne.

p.292-293
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Il y a des jours où la Baltique est un toit immobile, infini.
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A deux heures du matin : clair de lune. Le train s’est arrêté
au milieu de la plaine. Au loin, les points de lumière d’une ville
qui scintillent froidement aux confins du regard.

C’est comme quand un homme va si loin dans le rêve
qu’il n’arrive à se souvenir qu’il y a demeuré
lorsqu’il retourne dans sa chambre.

Et comme quand quelqu’un va si loin dans la maladie
que l’essence des jours se mue en étincelles, essaim
insignifiant et froid aux confins du regard.

Le train est parfaitement immobile.
Deux heures : un clair de lune intense. Et de rares étoiles.



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Il y a des jours d’hiver sans neige où l’océan est parent
d’un pays de montagne, tapi dans sa parure de plumes grises,
un court instant en bleu, de longues heures avec des vagues comme des lynx
pâles, cherchant vainement un appui sur le gravier des plages.
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