Mon enfer, c’est de ne pas pouvoir écrire un roman rien qu’à moi ; mon purgatoire, c’est de le savoir, et mon pauvre ciel, c’est d’en avoir écrit trente-trois qui ont rendu heureux d’autres que moi. J’ai suggéré à Paco d’allier les deux, le roman policier et le sien. Quel est le rapport entre les chevaliers errants et Cervantès ? m’a-t-il répondu. Moi je ne suis pas Cervantès et, pour faire ce que tu demandes, il faudrait être un génie, ce que je ne suis pas davantage. Ni moi ni personne. Les romans policiers sont cérébraux, alors que le roman procède de la vie, pas d’une équation. Il y a eu de très grands auteurs policiers, mais le messie du genre est encore à naître. (p.290-291)
Dans les romans de crime parfait, tout commence en général par la découverte inattendue d'un cadavre, puis il faut enquêter pour savoir de qui il s'agit, et qui est l'assassin. Nous, il nous est arrivé l'inverse: nous sommes tombés sur un cadavre à la fin des A.C.P., et en plus, c'était quelqu'un que nous connaissions tous. Il y avait des années que nous cherchions en alchimistes un crime véritablement parfait. En vain. Et maintenant que nous en avons un, il ne nous sert à rien, parce que nous ne pouvons pas faire participer les autres à notre découverte. (p.362)
L'assassinat d'un assassin peut nous réjouir, mais il ne profite à personne, de même que le monde n'est pas meilleur parce qu'il y a un rat de moins.