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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une version romancée de la relation entre le peintre Gustav Klimt et Adèle Bloch-Bauer, qui a été son modèle pour un tableau qui avait été dérobé par les nazis, pour finalement revenir dans les mains la nièce d'Adèle, 60 ans plus tard. Un livre intéressant pour son portrait de Klimt qu'il esquisse et pour le tableau qu'il brosse de la bourgeoisie et aussi des nécessiteux dans la Vienne survoltée du début du XXe siècle.

Valérie Trierwieler est journaliste à Paris Match. En août 2016, dans le cadre d'une série d'aventures romanesques liées à l'art, elle y publie un article intitulé « La dame en or » à propos du premier des deux portraits d'Adèle Bloch-Bauer peints par Klimt. Ce tableau avait défrayé la chronique suite à la longue lutte de la nièce d'Adèle, qui lui avait permis de reprendre possession en 2006 du tableau dont sa famille avait été spoliée par Göring.

C'est à sa relation avec François Hollande, que Valérie Tierwieler a consacré son premier livre, « Merci pour ce moment », en 2014. Je ne l'ai pas lu, je n'émettrai donc pas d'avis sur cet ouvrage qui a défrayé la chronique. S'étant prise d'une certaine passion pour Adèle Bloch-Bauer et Klimt, suite aux recherches effectuées pour son article, elle décide d'en faire le thème de son second livre. Dans une interview, elle déclare: « La campagne présidentielle s'annonçait, je ne voulais pas être amenée à la revivre malgré moi. J'ai hésité à partir six mois pour une mission humanitaire à l'étranger. Mais j'ai opté pour l'écriture. Deux de mes enfants vivent avec moi, même s'ils sont grands. Je mènerai ce projet humanitaire quand ils seront partis. Grâce à ce roman, j'ai pu suivre la campagne sereinement ». Et elle termine son livre en écrivant « Au moment où je referme le livre de sa vie, je remercie Adèle de m'avoir aidée à écrire une nouvelle page de la mienne », comprenez la page où elle se découvre, ou se confirme, comme écrivain.

Ma première impression était positive. L'écriture est fluide, le texte se lit agréablement, et comme je l'ai écrit en commençant, le tableau de société qu'il présente est intéressant. Mais à froid, j'ai commencé à déchanter. Car finalement, c'est un roman. Et j'ai senti monter en moi une certaine frustration à ne pas savoir où placer la frontière entre la réalité historique et la fiction. Quelle était réellement la nature de la relation entre Adèle et Klimt ? Que s'est-il réellement passé entre eux ? L'auteure ne donne aucune indication à ce sujet, se contentant d'écrire qu'elle « avait fouillé dans les informations que l'on pouvait trouver sur Adèle, en français, en anglais aussi, mais que les éléments sur sa personnalité et son intimité étaient rare ». Elle raconte comment elle a ensuite sillonné Vienne avec une chercheuse allemande, elle mentionne des lieux, mais rien qui laisserait penser qu'elle avait pu accumuler de nouvelles informations sur la personne d'Adèle.

Finalement, tout ceci importerait peu si elle avait écrit une belle histoire d'amour, qu'elle soit vraie ou pas. Mais quand on y pense, son histoire est un cliché: une jeune bourgeoise qui s'ennuie auprès d'un mari pourtant très attentionné découvre la passion grâce à un artiste qui vit en homme libre. Et puis, même si le texte se lit facilement, je ne dirais pas que l'on y sent le potentiel d'un grand écrivain.

Allez, je suis heureux d'avoir appris l'histoire de ce tableau, je suis heureux d'avoir eu un aperçu de la vie artistique et sociale à Vienne dans les années 1900, j'ai maintenant envie d'en savoir plus. Je vous souhaite le même plaisir si vous lisez ce livre. Mais je n'irais pas jusqu'à vous recommander de le placer au sommet de votre pile de livres à lire.

Au moment où j'écris cette critique, la critique qui avait été la plus appréciée pour ce livre était celle que Claire avait postée en juillet 2017. Je dédie celle-ci, ma centième, à sa mémoire.
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J'étais curieuse de lire cette autrice que je connais d'abord comme journaliste, puis comme (ex-)première dame et enfin comme membre des Grosses Têtes de RTL.
Le sujet m'intéressait, ayant apprécié le film La femme au tableau (2005) et admirant l'oeuvre du peintre Gustav Klimt.
Après ma lecture, je suis partagée.
C'est bien écrit et MMe VT a visiblement très travaillé sur le contexte pour créer cette atmosphère de la Vienne de fin du XIX°s et début du XX°s (cf. notamment la bibliographie à la fin de l'ouvrage). L'autrice s'est attachée à combler les "inconnus" dans la vie de Adèle Bloch-Bauer, muse du peintre Klimt et peut-être sa maîtresse. VT s'efforce de traduire de manière détaillée les possibles pensées et sentiments, la passion et les dilemmes d'Adèle, "coincée" entre son éducation et ses aspirations, ses devoirs matrimoniaux et les élans de son coeur, les conventions sociales de sa classe et ses envies d'un autre monde plus juste, le chagrin de ses deuils trop nombreux et sa passion interdite et adultère pour le peintre...
Le tout donne un ensemble qui se lit assez facilement mais:
- il y a pour moi des longueurs
- le style est très descriptif;
- dans le contenu : le narrateur extérieur m'a mise à distance de l'héroïne et les brèves incursions dans les pensées des autres personnages ne "parlent" que d'Adèle, ils n'existent pas par eux-mêmes ou si peu. Même Klimt n'a pas la "parole".... L'autrice se concentre sur les états-d'âme de son héroïne : trop de tergiversations, trop de mélancolie; malgré son ouverture vers les classes sociales moins aisées, Adèle a un côté femme-enfant capricieuse et gâtée "un peu" agaçant à mon goût. Une phrase m'a marquée : "ce n'était pas un chagrin d'amour mais un chagrin d'enfant" après sa rupture avec le peintre. Adèle ne m'a pas semblé changer d'un bout à l'autre du roman, elle ne grandit pas, ne devient pas adulte malgré les coups de canifs de la vie, elle vit tout comme une adolescente, dans l'extrême, cela semble pathologique : elle ne semble pas capable de résilience, elle s'enlise (se complaît un peu ? trop ? ) dans son chagrin, ressasse les deuils, la passion perdue ..., bref elle n'évolue pas, ce qui fait que je n'ai pas eu beaucoup d'empathie pour elle. Elle a des côtés @La princesse de Clèves et Sissi impératrice (la vraie, pas celle des films et séries rose bonbon ! ) qui font d'elle un personnage triste, même dans la passion. J'aurais apprécié que l'autrice développe par exemple son salon fréquenté par des figures de l'époque, artistes et intellectuels, pour ne pas en faire juste un (très triste et torturé) portrait sentimental.
-enfin, dans la mise en page, je regrette l'économie des alinéas à la fin des dialogues, le retour à la narration n'étant pas vraiment marqué par un simple retour à la ligne.

En bref : un roman qui se lit facilement, malgré un côté trop descriptif et quelques longueurs, une mise en page un peu piégeuse, pour une héroïne cependant trop triste, et le récit d'une passion douloureuse car interdite ...
Bien, mais sans plus !
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J'ai trouvé dommage que le livre s'arrête autant sur les sentiments de Adèle pour Gustav Klimt, et ne permettent pas de découvrir davantage les oeuvres de Klimt, la vie à Vienne à l'époque, les combats de Adèle...
Ces descriptions sont assez longues, et ne mettent pas vraiment en valeur cette femme, selon ma lecture.
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