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Citations sur Les Guerres précieuses (135)

Quand le présent est douloureux et le futur macabre, il est évident que l'on cherche en nous le chemin du passé, que l'on s'immobilise la conscience à rebours du temps qui passe. Ne demandez pas aux vieillards de se réjouir de la nuit qui tombe.
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Je bute contre la profonde, indicible, souterraine douleur d'une sœur perdant une sœur.
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Quand le présent est douloureux et le futur macabre, il est évident que l'on cherche en nous le chemin du passé, que l'on s'immobilise la conscience à rebours du temps qui passe. Ne demandez pas aux vieillards de se réjouir de la nuit qui tombe.
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J'ouvrais parfois son coffre à jouets, et je regardais, lentement, tout ce qui avait mené à la formation de son cerveau. Ses petites tocades et ses grandes passions, les bocaux à insectes ou subsistaient quelques brins d'herbe desséchés, les figurines en bois, les rubans tressés aux couleurs affadies, les talismans en châtaignes et les cahiers où s'étalaient minutieusement des croquis de scarabées rares. Il y avait, sous son lit, coincée dans la plinthe, une chaussette qu'elle avait perdue enfant. Je l'ai laissée là. On passe l'aspirateur autour, mais son petit pied dépareillé demeure sous le matelas vide. Elle y est encore, cette chaussette, au premier étage de la Maison ouverte au grand vent, rongée de vigne vierge, la façade affaissée de bois pourri, sans doute. Si j'y retournais, là, poussais la porte d'entrée, grimpais, péniblement, l'escalier en colimaçon en prenant garde aux deux marches effondrées, remontais le corridor au vitrail cassé, couvert de feuilles mortes, dans la lumière usée des murs craquelés, et entrais dans notre petite chambre, nos deux lits seraient encore collés contre la paroi, et la petite chaussette de Harriett encore coincée dans la plinthe. Je m'assiérais sur son lit, et elle s'assiérait à côté de moi, légère comme une aube, et je sentirais juste son sourire invisible danser contre mon épaule. J'écouterais le vent des arbres d'été siffler à travers le carreau cassé, rouler dans le corridor en faisant glisser les feuilles dans les coins. Harriet me dirait que c'est l'heure d'aller jouer, et son pas dans le mien me mènerait au bois, moi avec ma canne, elle perchée dans les cimes, riant de me voir si vieille.
Nous aurions dû vieillir ensemble dans la Maison, Harriett, et mourir chacune dans notre lit, gisants de marbre dans le tombeau plein de clarté de notre chambre.
Promis, j'aurais gardé ta petite main dans la mienne.
(p.99-100)
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Il faut toujours s'efforcer de voir les choses familières, de les voir vraiment. Il faut visiter son propre palais avec l'étonnement d'un ambassadeur étranger.
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J'ai assez aimé la Maison pour ne rien souhaiter d'autre, dans toute mon existence, que d'y demeurer, blottie au creux des choses familières, me laissant patiner par le temps exactement comme la rampe de l'escalier en colimaçon.
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Je vivais dans l'illusion d'une continuité de ma personne. Je n’avais pas encore compris que ce qu'on accumule toute la vie, les petites passions, les petites tocades, les goûts, la couleur préférée, les livres lus, les méthodes pour rempoter une plante, le secret pour une confiture réussie, tout cela disparaîtrait.
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Ce furent mes plus belles heures de lecture. Je me glissais le plus souvent sur la banquette du bow-window, dans le bureau de Petit Père, profitant de son absence. Ça sentait le cuir chaud, et le bureau d’acajou brillait sous un unique rai de soleil, pétillant tout doré comme une tranche de miel. Je me blottissais contre le verre tiède de la fenêtre, et mes cheveux se froissaient contre le bois du mur. Là, je lisais. Je lisais toujours à peu près le même livre, étant petite, ou du moins je le relisais tous les étés, car ses pages nourrissaient mes rêves et inspiraient mes élans de créativité...
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La Maison se vidait comme se retire la mer, et à la surface des meubles, des parquets, des visages, subsistait cette lumière intangible des derniers jours d'été. En filigrane demeurait, fine écume qui languit sur les sables dormants, l'été qui venait de s'écouler.
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On s'attarde moins sur des lieux qu'on doit quitter souvent, parce qu'on se force sans doute à moins s'y attacher, comme pour atténuer la rupture que chaque déménagement provoque.
Les déménagements nous brisent. On fiche dans les murs des morceaux de soi partout où l'on passe, et l'on se désagrège en partant.
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