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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman a été vu et revu. Je ne peux que confirmer l'incroyable talent de cette jeune autrice de 24 ans. Elle a su transformer sa propre expérience de perte d'une maison familiale et de la nostalgie qui en a découlé, en une minutieuse exploration de ce sentiment, prêté avec beaucoup de justesse à une vieille dame (!!!) obligée  par la force des choses,  d'abandonner sa Maison maladivement aimée et réduite à fouiller sa mémoire pour en revivre les saisons de l'enfance à la vieillesse !

L'écriture est magnifique, puissante, précise, poétique, avec une intelligence du détail fabuleuse, détails retranscrits de façon minutieuse, quasi proustienne, donnant à vivre au lecteur une expérience sensorielle enrichissante.
"Il faut toujours toujours s'efforcer de voir les choses familières, de les voir vraiment. Il faut visiter son propre palais avec l'étonnement d'un ambassadeur étranger."

Pourtant il m'a fallu un certain temps pour mettre des mots sur le malaise que j'ai ressenti à  cette lecture. Il venait tout simplement de de cette narratrice pour laquelle je n'ai ressenti aucune empathie, que j'ai carrément détestée tant je l'ai trouvée égocentrique,  orgueilleuse et aigrie. Seul son amour pour sa jeune soeur trop tôt disparue  a adouci un peu cette image. Et encore, même cette relation n'était pas équilibrée...
Sa soeur aînée lui dit , a un moment donné, qu'elle était "malsaine, accrochée au passé, accrochée à une enfance [..] idéalisée."

Ce ressenti, très personnel semble-t-il puisqu'aucun lecteur n'a exprimé ce genre de sentiments,  a tenu l'émotion à  distance et s'il n'y avait eu cette plume superbe, je n'aurais pas aimé ce roman.

Mais la maturité et la qualité de l'écriture ont largement compensé ce ressenti-là.

Retenez bien ce nom, Perrine Tripier, une autrice à suivre attentivement !
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Un roman sombre, poignant.

📚 Tout le récit est incarné par Isadora Aberfletch depuis la maison de retraite qu'elle a dû se résoudre à intégrer n'étant plus en mesure d'entretenir sa maison.
Isadora une personne particulière qui a été en incapacité de quitter cette maison, elle a renoncé à ses études en ville, à une demande en mariage pour y rester.
Sa maison, sa vie.
Elle finira par se l'approprier entièrement, égoïstement, en tolérant de moins en moins la présence des autres. Elle en fera une véritable forteresse, une prison, sa prison.
Elle s'est construite dans le souvenir et la nostalgie de son enfance et y est restée "enfermée".
Elle a certainement édulcorée cette période puisque sa soeur Louise en dépeint une version plus sombre.
Isadora finira dans une extrême solitude.

📙 Ce roman est un voyage à travers les saisons qui s'égrènent dans cette maison de campagne.
Le lecteur fera la connaissance de la famille d'Isadora et des liens qui les unissent.

📗 L'auteure est âgée de 24 ans et fait preuve d'une grande maturité dans l'écriture.
Les descriptions sont poétiques, la plume est superbe.
Une narration contemplative qui permet au lecteur d'être imprégné de l'ambiance qui régnait dans cette maison.
Un récit sombre qui change de mes lectures habituelles.
Une belle découverte.
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Un roman poétique, délicieux que j'ai découvert dans la sélection finale du prix Orange du livre. Perrine Tripier dont c'est le premier roman évoque avec une justesse incroyable la vie de la narratrice retirée dans une maison de retraite après avoir passé sa vie entière dans la maison familiale. Maison idéalisée au point qu'elle ne s'est jamais mariée de peur qu'un conjoint la lui fasse abandonner.
Au fil des saisons, nous suivons cet amour inconditionnel. Je suis admirative devant cette si jeune autrice qui sait nous partager les sentiments de cette vieille dame. Son enfance dans laquelle beaucoup se reconnaîtront surtout les plus âgés. Les images sont lumineuses, nostalgiques et m'ont fait penser à Giono.
Puis vient l'automne avec sa part d'ombre et enfin l'hiver avant que ne revienne le printemps. Chaque saison rythme cette vie de solitude et Perrine Tripier nous les décrit comme si elle-même s'y était déjà confrontée.
Un texte magnifique de beauté, de nostalgie, de délicatesse, ciselé comme un bijou.
Et on ne peut retenir ses larmes.
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Tripier, les guerres précieuses

Bien d'accord pour reconnaître les qualités littéraires de ce premier roman, avec toutefois deux interrogations :
La première tient aux choix du point de vue. Difficile pour une jeune fille de s'identifier à une personne âgée qui vit de ses souvenirs ; de même le lecteur risque d'être en décalage avec cette optique :
« J'avais compris que le passé était la seule chose qui était valait la peine que ma vie soit vécue. Moi, la Maison, et nos souvenirs, nous ferions de grandes choses. Car les choses familières ne sauraient mourir »
Enfin l' écriture peut paraître d'un autre âge : le choix des mots, le rythme des phrases, les métaphores, et cette attitude désenchantée, n'est elle pas nourrie de souvenirs évidents De Chateaubriand et Proust :
« Les émois du printemps se floutaient dans la chaleur écrasante à la lisière des bois ; je devenais tranquille. Je demeurais avec ma famille, m'habituant de nouveau à leurs marottes particulières, à leur visage du matin, à leur voix rauque du soir. Je me retrouvais en eux et dans les murs frais de la Maison. Je collectais patiemment les morceaux de moi que j'avais égarés pendant l'année étudiante, je reprenais mes lectures à la fenêtre, mes rêveries sans conséquence »
Enlevons les deux derniers mots (« sans conséquence ») et nous sommes au XIXe siècle.
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Isadora Aberfletch est âgée et vit désormais en maison de retraite. Il ne lui reste plus que ses souvenirs et plus particulièrement ceux de son enfance. Elle a toujours vécu jusqu'à son placement dans une grande maison de campagne. Ce lieu a rassemblé de beaux moments familiaux mais aussi plus tard des instants de solitude et d'évocations douloureuses. À l'aube de sa vieillesse, Isadora nous conte son histoire et celle de la Maison à travers les différentes saisons passées.

"Les guerres précieuses" est un roman d'ambiance où les sensations olfactives et visuelles sont sollicitées.

L'histoire est intemporelle et insituable. Nous ne savons pas précisément à quelle époque cela se passe ni où. La narratrice nous indiquant seulement que La Maison est isolée dans un village et qu'on se rend à La Ville en train. Il en ressort alors un lieu au charme un peu désuet.

Le récit commence en été. La narratrice Isadora nous présente le domaine et sa famille proche qui s'élargit à cette saison avec la venue de son oncle, de sa tante et des cousins et cousines. Isadora est aussi proche de sa petite soeur Harriett qu'elle est différente de sa grande soeur Louisa. Harriett est son petit lutin facétieux avec qui elle partage sa chambre. Avec son frère aîné Klaus c'est une relation pudique qui se développera.
Au fur et à mesure que les saisons sont égrénées par la narratrice, les souvenirs sont douloureux et l'atmosphère devient lugubre. Isadora tente de s'accrocher à un passé qui n'existe plus.

Pour un premier roman, la plume de Perrine Tripier est habitée et de toute beauté. Elle signe à 24 ans un roman d'une grande maturité.
Le vocabulaire très descriptif m'a permis de m'immerger complètement dans cette grande demeure qui apparaît comme le second personnage principal du roman.

Je n'ai malheureusement pas réussi à m'attacher à Isadora que j'ai trouvé égoïste, oisive, névrosée et parfois acariâtre.
Isadora est très attachée à La Maison, à un point qu'elle en parle comme une entité et la nomme avec un article défini. J'ai trouvé cela très troublant voire malaisant. Je suis quand même parvenue à la trouver touchante sur certains moments.

Le roman tire un peu en longueur à partir de sa deuxième moitié. Isadora se répète dans ses pensées. Cela amoindrit la portée émotionnelle du propos tout en montrant l'obsession pour un temps et un lieu révolus.

Une belle découverte et une si belle plume que je vous conseille.

"Le café dans la tasse est froid comme mon coeur. Qu'on le boive, qu'on en finisse."
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Une façade. Blanche. Un escalier en colimaçon.
Un parquet. Qui grince. Parfois.
Un grenier. de rires et de passage. Une forêt. Un lac.
Une Maison.
Celle qu'Isadora est profondément attachée. Une connexion mystique qui l'empêchera de vivre ailleurs.
Toute sa vie.
À l'aube de sa mort, Isadora se souvient, au gré des saisons, des événements, des membres qui ont peuplés sa Maison.
Elle nous tend ses souvenirs.

Avec un maniement poétique des mots, l'autrice explore nos souvenirs, peut-être anodins mais qui nous structurent. Ces souvenirs qui retracent les parcours de vie, la nostalgie du temps passé et le temps qui file trop vite.
C'est un premier roman d'une étonnante maturité. Perturbé au début par une construction du récit "non classique" (n'attendez pas d'élément déclencheur etc), je me suis finalement laissé emporter par ce roman d'ambiance.
Un livre que je n'aurais pas lu si on ne me l'avait pas envoyé alors je vous conseille de vous laisser surprendre, vous aussi, par ce premier roman de cette autrice à suivre. Et lauréate du prix Aznavour 2023.
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Isadora vit dans dans un monde qui n'existe plus. Elle a passé sa vie dans le souvenir des moments heureux de l'enfance. A cause de son impossibilité à quitter ce monde là, lié à la grande maison où elle a partagé jeux, joies, aventures avec son frère et ses soeurs (surtout sa jeune soeur décédée prématurément dans un accident) elle ne se résoudra jamais à quitter cette maison. Elle finira par y vivre seule pleine de ses souvenirs, de ses regrets. La narratrice, Isadora, a classé sa vie par saison et nous la narre à travers ce roman très bien écrit avec même parfois un vocabulaire recherché. Ce livre se lit bien et il est étonnant que ce soit une jeune femme de 24 ans qui raconte si bien et si juste les affres de la maturité et de la vieillesse. Il mérite largement de figurer dans la liste des premiers romans.
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Souvenirs nostalgiques des moments passés dans la Maison familiale d'une vieille dame, Isadora Aberfletch, maison qu'elle a dû quitter contrainte par l'âge.
La narratrice s'ennuie entre les 4 murs jaunes de sa chambre d'hospice, elle préfère replonger dans son passé heureux.
Toute la famille Aberfletch a pris l'habitude de ce retrouver tous les étés dans cette grande Maison avec forêt, vallée et mare … tout est réuni pour réaliser le film d'une vie.
La Maison est le personnage central de ce roman construit en 5 parties dont 4 correspondent aux 4 saisons.
Sans situer ni l'endroit, ni l'époque Perrine Tripier nous transporte dans cette maison où le lecteur devient spectateur d'une vie, des adieux d'un lieu où une famille a passé toute sa vie et les souvenirs avec.

D'habitude la contemplation n'est pas ce que je préfère mais l'écriture de ce roman m'a bluffée et j'ai beaucoup aimé, c'est doux poétique émouvant
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Une vieille dame, Isadora, se retrouve en maison de retraite. Elle se remémore sa maison où elle a vécu toute sa vie et qu'elle a quittée avec regrets. Les souvenirs d'enfance affluent, saison après saison, avec la nature changeante. La Maison avec un M majuscule est un personnage à part entière. Une certaine nostalgie est présente tout au long du roman. J'ai ressenti aussi la solitude du personnage, la difficulté de vieillir et de ne plus pouvoir être autonome. le livre se déroule dans une certaine lenteur, avec quelques questions en suspens notamment sur sa famille, dont le lecteur aura les réponses avant les dernières pages. Il y a un passage sur la lecture et la littérature qui plaira aux amateurs de livres.
Avec une très belle écriture, douce et poétique, Perrine Tripier fait appel à nos sens en décrivant la vie de cette femme. On se demande comment une si jeune autrice réussit à se projeter avec justesse dans le corps et les pensées d'une personne âgée. C'est là tout le pouvoir de la littérature.
Voici donc une jeune écrivaine prometteuse. Avec ce premier roman, elle fait partie des 5 finalistes du Prix Orange du livre 2023.
J'ai relevé de nombreux passages de toute beauté, à retrouver dans les citations.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Un premier roman d'une jeune auteure de vingt quatre ans qui se met dans la peau d'une femme très âgée en maison de retraite. Ce roman est surprenant et a su souvent retenir mon attention, sans pour autant être un coup de coeur.

Les quatre saisons vont permettre à Isadora Abberfletch, cette vieille femme en fin de vie de faire revivre sa Maison. Chaque saison lui a apporté son lot de joie et de souffrances. la Maison avec ce M majuscule est le personnage central du roman. Isadora, croit lors de sa jeunesse que cet endroit est indispensable à sa propre vie. Elle ne peut s'en détacher , elle y a toujours vécu, avec sa famille puis qu'avec son père et enfin seule jusqu'à ce qu'elle comprenne, enfin, que sa Maison la tuera si elle y reste encore un an de plus.. Elle y a connu les moments les plus heureux de son enfance avec sa petite soeur Harriet et son frère Klaus. Les rapports avec Louisa, la soeur aînée de la narratrice sont plus compliqués on comprendra pourquoi lors de la scène importante du printemps. Chaque saison, même si elles ont été des moments heureux de sa vie se terminent par une catastrophe, l'été verra la mort de sa mère, l'automne celui de la mort d'Harriet sa petite soeur, l'hiver celui où elle se décide à partir en maison de retraite et le printemps celui où Louisa lui montrera l'envers du décorde qu'elle ne voulait pas voir.

J'ai beaucoup aimé la description de l'attachement à la maison d'enfance, l'autrice sait exactement de quoi elle parle car elle encore proche de sa propre maison d'enfance , en revanche son personnage d'Isadora est peu incarnée et on a beaucoup de mal à l'imaginer mais Perrine Tripier a beaucoup de talent , elle vieillira, elle aussi et saura peut-être mieux comprendre le détachement progressif aux biens de ce monde qui sont l'apanage de la vieillesse.
Lien : http://luocine.fr/?p=16551
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