Citations sur La fille dragon, tome 4 : Les jumeaux de Kuma (12)
Gillian avala une autre gorgée de tisane. Sofia la regarda, émue. Alors, il était possible de rester. Il était possible d'aimer un monstre et de le protéger, même de soi. Il était possible de ne pas fuir et de combattre la peur. Elle voua soudain une admiration sans bornes à cette femme.
La lutte était bien sûr inégale, les coups n'égratignaient même pas les robustes carapaces. Sofia se dit qu'il y avait quelque chose de grandiose dans cette femme en chemise de nuit qui se battait pour son fils. Elle n'était qu'un être humain, tout ce qu'il y a de plus ordinaire, qui, sans l'aide d'un quelconque pouvoir, presque à mains nues, se dressait contre une force dont elle ne pouvait même pas imaginer l'amplitude. Sofia la trouvait magnifique et terrible à la fois.
Elle venait à peine d'en franchir le seuil qu'une musique somptueuse l'enveloppa. Sofia sentit vibrer le sol et tout l'espace environnant : les trois nefs, séparées par de lourdes colonnes, les voûtes sillonnées d'épaisses nervures, les immenses vitraux, tout semblait résonner. Elle resta bouche bée, plantée devant la nef centrale. Il lui semblait que la musique transfigurait toute chose et la transportait dans un monde où ni la mission ni la peur n'existait, où tout n'était que joie et mélodies merveilleuses.
Il est bon de montrer ses faiblesses de temps en temps : c'est humain. Aujourd'hui je pleure toute l'angoisse et le désespoir de ces jours-ci, et demain, je serai de nouveau prête à frapper quiconque osera faire du mal à mes enfants.
Cette fois, elle n'avait pas besoin d'être forte, cette fois, elle pouvait se permettre toute la faiblesse qu'elle voulait. Elle estimait même qu'elle le méritait....
elle se sentait seule comme jamais auparavant : seule avec ses échecs, avec toutes les responsabilités qui lui tombaient dessus à l'improviste. Elle aurait voulu disparaître que son lit soit des sables mouvants qui l'avalent lentement et sans douleur.
J'en ai marre de vous tous et de la manière dont vous me traitez. Je suis toujours trop faible, trop stupide, trop moi-même. Vous ne m'acceptez pas telle que je suis. Or, je ne suis pas forte, je ne suis pas un leader. Je suis une fille remplie de doutes et de craintes, morte de peur devant la moindre chose, et je voudrais que pour une fois, quelqu'un m'aime telle que je suis.
Seul celui que tu es en ce moment m'intéresse, et ce que tu as fait pour moi.
Il est bon de montrer ses faiblesses de temps en temps : c'est humain.
Une fois accomplie, la vengeance avait un goût amer, et toute la colère disparaissait.
Ce n'est que de la peur, Sofia, réfléchis. Et la peur ne peut rien te faire si tu ne lui ouvres pas la voie.