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Ce livre confirme bien que David Trueba est un écrivain espagnol contemporain important. Sa façon d'écrire n'est plus classique mais sa modernité n'a rien de vulgaire comme c'est souvent le cas pour les écrivains d'aujourd'hui. Elle n'est pas ordinaire non plus. Et sa façon de dire des choses importantes, essentielles, avec un petit fond d'humour est sa marque de fabrique. Je n'ai pas lu les autres commentaires avant d'écrire le mien mais, je comprends que la moyenne des appréciations soit basse: le thème et le ton du roman est la tristesse. La peine et la douleur d'avoir été "plaqué", et le "qu'est-ce qu'on fait après"?, ce n'est guère porteur. Mais, ce livre me paraît essentiel dans l'écriture contemporaine, par sa pudeur masquée par des scènes ou des propos parfois un peu crus. L'auteur nous livre une analyse psychologique extrêmement fine et réaliste de ce que sont les rapports amoureux et du positionnement de chacun par rapport à l'autre. Il nous rappelle des leçons que seule la vie nous enseigne. On ne peut que regretter que ce ne soient pas nos parents ou nos professeurs qui nous les aient inculquées. Juste pour gagner du temps.
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Alors qu'il se trouve à Munich pour participer à une convention d'architectes paysagistes, Beto, arrivé la veille de Madrid avec sa femme Marta, reçoit de cette dernière un SMS qui ne lui est pas destiné. « le message disait : Je ne lui ai encore rien dit. C'est si difficile. Pff. Je t'aime ». Foudroyé par ce coup du sort inattendu, il décide de rester quelques jours en Allemagne, laissant son ex-compagne rentrer seule en Espagne. Déprimé, perdu, sans argent, il est recueilli par Helga, son interprète. Au lieu de passer la nuit à l'hôtel, elle lui propose sa chambre d'amis. Après quelques verres, ils finissent au lit. Problème, Helga a 63 ans et pourrait être sa mère…

Franchement, je l'ai adoré ce Beto ! Pensez donc, un pauvre gars plaqué par sa femme qui lui préfère « un chanteur uruguayen ». Un type lâche, faible, incapable d'assumer, de faire face, de se prendre en main. Un mec qui se ridiculise en public, qui jette ses principes aux orties après trois verres dans le nez, qui cède à la tentation dès que l'occasion se présente alors qu'il devrait être au trente-sixième dessous. Et tout ça en nous faisant marrer malgré lui, avec une sorte d'autodérision maladroite qui éloigne tout cynisme et toute geignardise. Et Helga est géniale aussi. Pas orgueilleuse pour deux sous, sans illusion, consciente que cette aventure d'un soir n'a pu avoir lieu que grâce à l'alcool, et lui lâchant le lendemain de leurs galipettes : « J'imagine que tu pourras classer ce qui s'est passé cette nuit dans le musée des horreurs de ta vie, vraiment. »

En filigrane, David Trueba dresse le portrait d'une jeunesse espagnole à la dérive, frappée de plein fouet par la crise. Beto imagine des projets de jardins qu'aucune commune ne peut plus financer et qui ne verront donc jamais le jour, mais il le fait avec passion parce qu'il a « toujours aimé avoir un métier inutile ». C'est à la fois tragique, désenchanté, drôle et touchant.

Seul reproche, le roman, présenté comme un journal intime censé couvrir une année de la vie de Beto, souffre d'un flagrant déséquilibre. le mois de janvier, celui où se déroule le congrès de Munich, occupe 125 des 160 pages. Les onze autres mois sont balayés bien trop rapidement, c'est franchement dommage.

Reste que j'ai beaucoup apprécié découvrir cet auteur, ses personnages attachants malgré leurs nombreux défauts (ou plutôt grâce à leurs nombreux défauts) et cette écriture à la fois très psychologique et très visuelle (David Trueba est aussi scénariste et réalisateur, cela se ressent dans sa narration). Une belle surprise !
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Avez-vous déjà reçu un SMS qui ne vous était pas destiné ? Sans doute s'agissait-il d'un inconnu ayant fait une erreur lors de l'envoi. Dans ce cas-là, ce n'est pas grave : on oublie ou bien on y repense en souriant... Mais comment auriez-vous réagi si vous connaissiez le destinataire et que le message vous concernait ? C'est ce qui est arrivé à Beto lorsque sa femme, Marta, a envoyé un texto prouvant qu'elle aime quelqu'un d'autre et qu'elle n'a encore rien dit à son mari... Je dois l'avouer, le début du roman partait vraiment bien ! J'aime beaucoup cette idée de SMS reçu par "erreur". (Mais n'était-ce pas un acte manqué comme le dit si bien Helga ?...) Cependant, mon enthousiasme est vite retombé...

Alors qu'ils étaient à Munich pour une convention d'architecture, Beto découvre un SMS qu'il n'aurait jamais dû recevoir... Marta le quitte et retourne en Espagne, laissant son ex-compagnon seul et désoeuvré... Perdant peu à peu la raison, le pauvre homme décide alors de rester un peu plus longtemps en Allemagne. Etant sans le sous, affamé et fatigué, il est recueilli par Helga, une bénévole de la convention. Très vite, le chagrin et la vodka font leur effet : Beto finit dans le lit d'Helga... Cette nuit bouleversera toute son existence.

Le problème, c'est que je n'ai pas cru à cette relation. Même si l'on voit les deux protagonistes se rapprocher ou apprendre à se connaître, je n'ai pas eu la sensation d'un amour naissant... Il faut dire que le personnage de Beto ne m'a pas plu... Certes, je comprends qu'il soit bouleversé par sa rupture, cependant je n'ai ni apprécié son humour, ni son caractère. Il est faible, incapable de s'assumer et cède aisément à ses pulsions. D'ailleurs, les scènes sexuelles (que ce soit la simple masturbation, la gâterie ou l'acte) m'ont laissées de marbre...
A l'inverse, Helga est un personnage attachant. Loin d'être orgueilleuse, elle profite de la vie et utilise l'auto dérision. Cette histoire, elle n'y croit pas : elle comprend que c'est l'alcool qui les a conduit à coucher ensemble. Les hommes ne l'avaient pas touchée depuis plus de douze ans... La faute à son corps qui, malheureusement, vieilli de jour en jour. Alors qu'est-ce qu'un petit jeune pourrait bien lui trouver ? Et bien une jolie personnalité ! Helga est douce et attentionnée. Elle rit aisément. le coeur sur la main, elle n'hésite pas à héberger un homme qu'elle connait à peine, elle lui fait faire le tour de Munich ou l'emmène à une table ronde pour lui changer les idées. Elle ne le brusque pas après l'acte, ne le juge pas méchamment et ne lui impose rien. Cette femme, c'est une personne en or ! Elle m'a beaucoup touchée.

Hélas, je ne me suis pas attachée au héros ni à la plume de David Trueba. Je m'attendais à plus de rebondissements et à du mystère autour de ce SMS. Finalement, la rupture se fait au bout de quelques pages. le roman porte plus sur Beto qui tente de ne pas sombrer et qui essaye de se reconstruire. Malgré ses dires et la honte du jugement d'autrui, il apprécie sincèrement Helga... le roman est construit comme un journal intime : chaque chapitre correspond à un mois de l'année. Une fois de plus, l'idée est bonne, cependant on remarque rapidement que le premier chapitre s'étale sur les trois quarts du livre (voire davantage). Les mois qui suivent sont courts (2/3 pages maximum) et s'enchaînent très vite. Peut-être est-ce pour signifier que Beto passe aisément à autre chose grâce à ce qu'il a vécu à Munich ? Ou bien est-ce parce que ces mois ne valent rien car Helga n'est pas là ? Comme le babeliote "Trust_me", j'ai trouvé cela dommage. J'aurais souhaité que les autres chapitres soient plus étoffés...

"Blitz" faisait partie de la nouvelle sélection du Club des lecteurs de la médiathèque. Malheureusement, je ressors assez déçue de cette lecture... En voyant les notes et les commentaires, je constate que je suis la seule (pour le moment) à ne pas avoir été séduite par ce récit... Hum... Il en faut pour tous les goûts ! E. C.
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Excellent roman qui donne bien à comprendre toute l'amertume, le désarroi et le mal-être de cette génération de la "Crise", qu'elle soit espagnole (en l'espèce) ou plus généralement européenne.

L'humour acide et en demi-teinte de l'auteur est absolument jouissif. Bon nombre de situations du personnage principal donnent à réfléchir et paraissent tellement réelles (qui n'a jamais éprouvé un mal aise irrationnel à s'exprimer en langue étrangère devant un large auditoire ?).

Nous lisons ici le journal intime d'un architecte pendant un an... un an c'est à la fois long et court, c'est personnel et subjectif. Les questions du temps et de la création sont ici centrales. Disons que le mois de janvier, de loin le plus long et le plus intense de l'année de cet architecte, est le plus réussi. Les onze autres mois sont comme des esquisses, des ébauches de plan d'architecte essoufflé, en panne d'inspiration. Malheureusement David Trueba signe un bel opus mais passe à côté du chef-d'oeuvre...
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Un jeune couple madrilène dans la vie civile et professionnelle, se rend pour un concours d'architecture paysagée à Munich quand le jeune homme reçoit un message de son épouse, qui ne lui est apparemment pas destiné…
Totalement anéanti par ce que lui révèle ce message, il se comporte comme le plus banal des ploucs, abasourdi par la nouvelle de la trahison de la jeune femme avec laquelle il se croyait en harmonie… Il est ramassé à la petite cuillère par l'hôtesse d'accueil du concours international, qui le retrouve en piteux état dans un jardin public après le départ de sa moitié. Cette femme à la retraite active, intelligente, comprend rapidement ce qui lui arrive et lui propose de l'héberger pour la nuit pour lui permettre de reprendre ses esprits…
J'aime cet écrivain, il a l'art de faire d'un sujet assez bateau, une étude de moeurs très intéressante, bien décortiquée et bien écrite.
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Ce livre nous plonge dans la vie de Beto dévastée après avoir reçu par erreur un message qui ne lui était pas destiné. Il était à Munich avec Marta pour présenter son projet d'architecture. Son monde s'effondre et c'est dans ce moment de dévastation que Helga va lui tendre la main. Beto est touchant même si parfois je trouvais ces réactions bizarres, il se reconstruit petit à petit. Il me paraît bien arrogant par moments et je n'ai pas aimé certaines de ses réactions. Néanmoins j'ai aimé la façon dont le sujet était traité. Beto se retrouve en proie à ses sentiments, il est dans le tourment. Il décide aussi de remettre en question son métier dans une Espagne où la crise touche une part importante de la population. Seule une aide extérieure peut lui permettre de se relever. Cela m'a rappelé comment une rupture peut être douloureuse et les phases qu'ils s'essuient entre amour et haine. D'un côté, impossible de vraiment m'attacher à ce personnage dont j'avais du mal à cerner. Ses pensées me semblent à la fois juste et parfois détestable, je ne sais pas vraiment ce que je dois en penser. de l'autre, il y avait ce sentiment de honte qui s'emparait de Beto comme si c'était anormal de ressentir des choses comme ça. J'ai l'impression que l'histoire restait en surface, pourtant il y a cette tendresse qui transparait au fil des pages.

Blitz est mot allemand signifiait éclair et ce n'est qu'à la fin que j'ai compris.
Lien : https://unehistoirede.wordpr..
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Hum, il est vraiment difficile d'esquisser l'histoire sans la dévoiler. le mieux est, donc, de s'en tenir au résumé ci-dessus.

Par contre, je voudrais souligner l'histoire de mon exemplaire: je l'ai acheté lors d'un weekend passé à Madrid où j'ai pris une belle claque quant à l'organisation d'une librairie digne de ce nom! Eh oui, la Central à Madrid classifie chaque auteur par sa langue d'origine... et chaque "origine" se voit, en plus des ouvrages en édition espagnole, dédier un ou plusieurs pan(s) de rayonnages dans cette langue (allemand, anglais, français, etc.). de plus, les ouvrages espagnols sont également disponibles dans diverses langues, raison pour laquelle j'ai donc acheté "local" en édition française. Bon, certes, je pense que j'aurais pu faire un meilleur choix mais voir autant de livres dans tant de langues différentes sous un même toit, cela me laisse encore pantoise.

Je disais donc que, malheureusement, je n'ai été convaincue ni par l'histoire, ni par le style de l'auteur. La seule chose que je lui concède (pages 102-103): "... des quatre tours de Madrid, qui avaient changé le profil de ma ville pour toujours...". A mes yeux, un vrai coup de poing dans le paysage.

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Pris au hasard à la bibli, c'est une chouette découverte ! En janvier à Munich, Helga sexagénaire allemande et interprète bénévole au Lebensgärten 2015 un congrès de jardiniers-paysagistes accueille à l'aéroport les participants dont Beto, architecte paysagiste espagnol, venu présenter son jardin-sabliers avec Marta, sa compagne et associée. Malheureusement Beto reçoit le texto que Marta destinait à son ex, un chanteur uruguayen. La séparation est immédiate, elle reprend l'avion vers Madrid, il décide de rester un peu sur place. Complètement abattu par cette mauvaise surprise et les poches vides, il traîne jusqu'à ce qu'il croise Helga qui l'invite à passer la nuit chez elle. Cette rencontre hasardeuse va bouleverser la vie de ce trentenaire qui, rentré dans une Espagne en crise, a bien dû mal à reprendre le cours de sa vie.

Découpé en 12 chapitres, un par mois de l'année chaotique de Beto. le premier, mois de janvier est le plus important, long, dense et riche en événements (125 sur les 166 pages). Les 11 autres sont malheureusement très courts et s'enchaînent, l'auteur ne s'attardant pas. Dommage, j'aurais aimé en savoir plus sur ce Beto que j'aimais bien. Un roman très agréable à lire, des personnages attachants, des situations plausibles, un thème intéressant. David Trueba, un auteur espagnol, scénariste et réalisateur dont je vais lire les romans précédents.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Ce n'est que bien écrit, mais c'est une histoire sans âme, qui a plus une chronique que des sentiments, ton tragi-comique, amer. La fin, au-delà de la coïncidence du phénomène météorologique-turbulence sentimentale, est mal finie et semble inachevée, pas même ouverte.

Néanmoins, le secret de David Trueba pour nous accrocher réside dans sa belle capacité à décrire des personnages très contemporains, tels Beto, avec sa mentalité de perdant, mais aussi des âmes secondaires comme Álex, le rival de Beto devant le jury de Munich, la séduisante Anabel, et la vieille Helga pleine de sensibilité.
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Blitz ou un éclair de lucidité dans la vie d'un trentenaire tout juste séparé. Une année pour changer de vie et d'idéaux, une année pour vivre un chassé-croisé amoureux et sensuel… Un roman court et lumineux, teinté de sensibilité.
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