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EAN : 9782081377769
165 pages
Flammarion (03/02/2016)
2.84/5   16 notes
Résumé :
"Le message disait : "je ne lui ai encore rien dit. c'est si difficile. " Mais il ne m'était pas destiné. La vie change quand les messages d'amour ne nous sont pas destinés. Celui-ci, qui arriva comme un éclair, inattendu et foudroyant, changea ma vie. "
La foudre s'abat sur Beto Sanz, jeune architecte paysagiste espagnol, sous la forme d'un SMS. Désormais seul à Munich, il doit repenser sa vie et sa vocation. C'est dans ce monde apparemment hostile qu'une r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre confirme bien que David Trueba est un écrivain espagnol contemporain important. Sa façon d'écrire n'est plus classique mais sa modernité n'a rien de vulgaire comme c'est souvent le cas pour les écrivains d'aujourd'hui. Elle n'est pas ordinaire non plus. Et sa façon de dire des choses importantes, essentielles, avec un petit fond d'humour est sa marque de fabrique. Je n'ai pas lu les autres commentaires avant d'écrire le mien mais, je comprends que la moyenne des appréciations soit basse: le thème et le ton du roman est la tristesse. La peine et la douleur d'avoir été "plaqué", et le "qu'est-ce qu'on fait après"?, ce n'est guère porteur. Mais, ce livre me paraît essentiel dans l'écriture contemporaine, par sa pudeur masquée par des scènes ou des propos parfois un peu crus. L'auteur nous livre une analyse psychologique extrêmement fine et réaliste de ce que sont les rapports amoureux et du positionnement de chacun par rapport à l'autre. Il nous rappelle des leçons que seule la vie nous enseigne. On ne peut que regretter que ce ne soient pas nos parents ou nos professeurs qui nous les aient inculquées. Juste pour gagner du temps.
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Alors qu'il se trouve à Munich pour participer à une convention d'architectes paysagistes, Beto, arrivé la veille de Madrid avec sa femme Marta, reçoit de cette dernière un SMS qui ne lui est pas destiné. « le message disait : Je ne lui ai encore rien dit. C'est si difficile. Pff. Je t'aime ». Foudroyé par ce coup du sort inattendu, il décide de rester quelques jours en Allemagne, laissant son ex-compagne rentrer seule en Espagne. Déprimé, perdu, sans argent, il est recueilli par Helga, son interprète. Au lieu de passer la nuit à l'hôtel, elle lui propose sa chambre d'amis. Après quelques verres, ils finissent au lit. Problème, Helga a 63 ans et pourrait être sa mère…

Franchement, je l'ai adoré ce Beto ! Pensez donc, un pauvre gars plaqué par sa femme qui lui préfère « un chanteur uruguayen ». Un type lâche, faible, incapable d'assumer, de faire face, de se prendre en main. Un mec qui se ridiculise en public, qui jette ses principes aux orties après trois verres dans le nez, qui cède à la tentation dès que l'occasion se présente alors qu'il devrait être au trente-sixième dessous. Et tout ça en nous faisant marrer malgré lui, avec une sorte d'autodérision maladroite qui éloigne tout cynisme et toute geignardise. Et Helga est géniale aussi. Pas orgueilleuse pour deux sous, sans illusion, consciente que cette aventure d'un soir n'a pu avoir lieu que grâce à l'alcool, et lui lâchant le lendemain de leurs galipettes : « J'imagine que tu pourras classer ce qui s'est passé cette nuit dans le musée des horreurs de ta vie, vraiment. »

En filigrane, David Trueba dresse le portrait d'une jeunesse espagnole à la dérive, frappée de plein fouet par la crise. Beto imagine des projets de jardins qu'aucune commune ne peut plus financer et qui ne verront donc jamais le jour, mais il le fait avec passion parce qu'il a « toujours aimé avoir un métier inutile ». C'est à la fois tragique, désenchanté, drôle et touchant.

Seul reproche, le roman, présenté comme un journal intime censé couvrir une année de la vie de Beto, souffre d'un flagrant déséquilibre. le mois de janvier, celui où se déroule le congrès de Munich, occupe 125 des 160 pages. Les onze autres mois sont balayés bien trop rapidement, c'est franchement dommage.

Reste que j'ai beaucoup apprécié découvrir cet auteur, ses personnages attachants malgré leurs nombreux défauts (ou plutôt grâce à leurs nombreux défauts) et cette écriture à la fois très psychologique et très visuelle (David Trueba est aussi scénariste et réalisateur, cela se ressent dans sa narration). Une belle surprise !
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Avez-vous déjà reçu un SMS qui ne vous était pas destiné ? Sans doute s'agissait-il d'un inconnu ayant fait une erreur lors de l'envoi. Dans ce cas-là, ce n'est pas grave : on oublie ou bien on y repense en souriant... Mais comment auriez-vous réagi si vous connaissiez le destinataire et que le message vous concernait ? C'est ce qui est arrivé à Beto lorsque sa femme, Marta, a envoyé un texto prouvant qu'elle aime quelqu'un d'autre et qu'elle n'a encore rien dit à son mari... Je dois l'avouer, le début du roman partait vraiment bien ! J'aime beaucoup cette idée de SMS reçu par "erreur". (Mais n'était-ce pas un acte manqué comme le dit si bien Helga ?...) Cependant, mon enthousiasme est vite retombé...

Alors qu'ils étaient à Munich pour une convention d'architecture, Beto découvre un SMS qu'il n'aurait jamais dû recevoir... Marta le quitte et retourne en Espagne, laissant son ex-compagnon seul et désoeuvré... Perdant peu à peu la raison, le pauvre homme décide alors de rester un peu plus longtemps en Allemagne. Etant sans le sous, affamé et fatigué, il est recueilli par Helga, une bénévole de la convention. Très vite, le chagrin et la vodka font leur effet : Beto finit dans le lit d'Helga... Cette nuit bouleversera toute son existence.

Le problème, c'est que je n'ai pas cru à cette relation. Même si l'on voit les deux protagonistes se rapprocher ou apprendre à se connaître, je n'ai pas eu la sensation d'un amour naissant... Il faut dire que le personnage de Beto ne m'a pas plu... Certes, je comprends qu'il soit bouleversé par sa rupture, cependant je n'ai ni apprécié son humour, ni son caractère. Il est faible, incapable de s'assumer et cède aisément à ses pulsions. D'ailleurs, les scènes sexuelles (que ce soit la simple masturbation, la gâterie ou l'acte) m'ont laissées de marbre...
A l'inverse, Helga est un personnage attachant. Loin d'être orgueilleuse, elle profite de la vie et utilise l'auto dérision. Cette histoire, elle n'y croit pas : elle comprend que c'est l'alcool qui les a conduit à coucher ensemble. Les hommes ne l'avaient pas touchée depuis plus de douze ans... La faute à son corps qui, malheureusement, vieilli de jour en jour. Alors qu'est-ce qu'un petit jeune pourrait bien lui trouver ? Et bien une jolie personnalité ! Helga est douce et attentionnée. Elle rit aisément. le coeur sur la main, elle n'hésite pas à héberger un homme qu'elle connait à peine, elle lui fait faire le tour de Munich ou l'emmène à une table ronde pour lui changer les idées. Elle ne le brusque pas après l'acte, ne le juge pas méchamment et ne lui impose rien. Cette femme, c'est une personne en or ! Elle m'a beaucoup touchée.

Hélas, je ne me suis pas attachée au héros ni à la plume de David Trueba. Je m'attendais à plus de rebondissements et à du mystère autour de ce SMS. Finalement, la rupture se fait au bout de quelques pages. le roman porte plus sur Beto qui tente de ne pas sombrer et qui essaye de se reconstruire. Malgré ses dires et la honte du jugement d'autrui, il apprécie sincèrement Helga... le roman est construit comme un journal intime : chaque chapitre correspond à un mois de l'année. Une fois de plus, l'idée est bonne, cependant on remarque rapidement que le premier chapitre s'étale sur les trois quarts du livre (voire davantage). Les mois qui suivent sont courts (2/3 pages maximum) et s'enchaînent très vite. Peut-être est-ce pour signifier que Beto passe aisément à autre chose grâce à ce qu'il a vécu à Munich ? Ou bien est-ce parce que ces mois ne valent rien car Helga n'est pas là ? Comme le babeliote "Trust_me", j'ai trouvé cela dommage. J'aurais souhaité que les autres chapitres soient plus étoffés...

"Blitz" faisait partie de la nouvelle sélection du Club des lecteurs de la médiathèque. Malheureusement, je ressors assez déçue de cette lecture... En voyant les notes et les commentaires, je constate que je suis la seule (pour le moment) à ne pas avoir été séduite par ce récit... Hum... Il en faut pour tous les goûts ! E. C.
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Excellent roman qui donne bien à comprendre toute l'amertume, le désarroi et le mal-être de cette génération de la "Crise", qu'elle soit espagnole (en l'espèce) ou plus généralement européenne.

L'humour acide et en demi-teinte de l'auteur est absolument jouissif. Bon nombre de situations du personnage principal donnent à réfléchir et paraissent tellement réelles (qui n'a jamais éprouvé un mal aise irrationnel à s'exprimer en langue étrangère devant un large auditoire ?).

Nous lisons ici le journal intime d'un architecte pendant un an... un an c'est à la fois long et court, c'est personnel et subjectif. Les questions du temps et de la création sont ici centrales. Disons que le mois de janvier, de loin le plus long et le plus intense de l'année de cet architecte, est le plus réussi. Les onze autres mois sont comme des esquisses, des ébauches de plan d'architecte essoufflé, en panne d'inspiration. Malheureusement David Trueba signe un bel opus mais passe à côté du chef-d'oeuvre...
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Un jeune couple madrilène dans la vie civile et professionnelle, se rend pour un concours d'architecture paysagée à Munich quand le jeune homme reçoit un message de son épouse, qui ne lui est apparemment pas destiné…
Totalement anéanti par ce que lui révèle ce message, il se comporte comme le plus banal des ploucs, abasourdi par la nouvelle de la trahison de la jeune femme avec laquelle il se croyait en harmonie… Il est ramassé à la petite cuillère par l'hôtesse d'accueil du concours international, qui le retrouve en piteux état dans un jardin public après le départ de sa moitié. Cette femme à la retraite active, intelligente, comprend rapidement ce qui lui arrive et lui propose de l'héberger pour la nuit pour lui permettre de reprendre ses esprits…
J'aime cet écrivain, il a l'art de faire d'un sujet assez bateau, une étude de moeurs très intéressante, bien décortiquée et bien écrite.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Au cours de la soirée , Helga m'avait raconté que le choc de la séparation nous conduit toujours à idéaliser l'autre , à le rendre plus consciencieusement plus parfait , plus désirable , plus irremplaçable . On fait ça , m'avait - elle dit , pour se faire encore plus de mal . Cet idéal nous accable , c'est une insulte à nous - mêmes , qui pendant des mois ou des années nous empêche d'aimer quelqu'un d'autre et nous fait regarder les hommes et les femmes comme de lamentables pastiches de l'être irremplaçable qu'on vient de perdre . Un jour on découvre que notre souvenir devient plus précis et plus juste et , à ce moment , on peut à nouveau penser à être moins malheureux . Voilà ce que m'avait dit Helga , assise dans le canapé , avec une conviction qui m'avait séduit .
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Elle avait dû être très jolie quand elle était jeune , et cette pensée me sembla insultante . C'est une expression malheureuse , m'avait corrigé un jour un professeur d'université lors d'une conversation informelle . Quand on est jeune , on est jeune , la beauté passe par une autre voie . Ou devrait passer par une autre voie , m'avait - il expliqué .
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L'amour familial, comme tout ce qu'on possède sans l'avoir conquis, nous paraît superflu, n'entre jamais dans nos plans de sauvegarde les plus urgents, alors qu'il s'ouvre pour nous comme un parachute et freine notre effondrement avec sa puissance de poutre maîtresse.
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Au cours de la nuit, Helga m'avait dit que le traumatisme de l'abandon te conduit à idéaliser l'autre, à le rendre, en conscience, plus parfait, plus humain, plus désirable, plus irremplaçable. Nous le faisons, me dit-elle, pour nous faire davantage de mal. Cet idéal nous accable, c'est une insulte envers nous-mêmes, qui durant des mois ou des années nous empêche d'aimer personne d'autre et nous fait regarder les hommes et les femmes comme des pastiches lamentables de l'être irremplaçable que nous venons de perdre.
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Je comprends, lui dis-je, tu dois obéir à ton coeur, autre phrase toute faite pour les moments de rupture dont on ne sait pas faire l'économie. J'ai seulement trébuché avec la rancoeur facile lorsque, malgré sa moue négative, je lui jetai au visage qu'il n'était pas possible pour moi de ne pas être convaincu que pendant toutes ces années où nous étions ensemble, elle lavait continué à l'aimer.
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Video de David Trueba (1) Voir plusAjouter une vidéo
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"Il est facile de vivre les yeux fermés" (film 2013)
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