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Critique de le_Bison


La crise économique sévit également au Japon. Saîto était steward sur un ferry, le Yoteimaru, permettant la traversée du détroit de Tsugaru, mais cette voie maritime est en passe de disparaître au profit d'une liaison ferroviaire reliant les deux principales îles du Nord du Japon. Nous sommes à Hakodate, au sud de l'île Hokkaido. Originaire de cette région, Saîto ne se voyait pas naviguer sur d'autres eaux. Il se reconvertit donc en gardien de prison au centre pénitentiaire de Hakodate même, qui propose en plus des cours d'entraînement naval aux prisonniers en vue de leur réinsertion.

Au moment où Saîto se sent le plus seul, où son esprit se replonge dans son passé avec la disparition de son père en pleine mer et les divers déboires et querelles de bistrot avec d'anciens coéquipiers du ferry prenant son changement de cap pour de la lâcheté et une suprême trahison, Saîto reconnait dans les nouveaux pensionnaires de la prison un ancien camarade de classe, Osamu Hanai.

Et les souvenirs lui remontent à la surface. Avec des airs de sainteté affichés en public, Hanai était en fait devenu un véritable tortionnaire envers Saîto, devenant chef de bande et montant tous ses camarades contre lui. le jour de la revanche semble être donc arrivé. Saîto va pouvoir se libérer du joug de son ancien bourreau, puisque les rôles sont maintenant inversés. Les humiliations subies sont encore bien ancrées au fond de son âme et l'heure de la vengeance semble avoir sonné. Mais est-ce que cela va être réellement le cas ? Saîto ne va cesser d'observer son ancien camarade, pour le prendre en défaut, pour le comprendre et enfin trouver la force qui lui manquait pour l'affronter. Il n'est pas aussi facile, même pour Saîto, devenu fort, musclé et respecté, d'afficher un ascendant moral sur son ancien camarade, détenu malingre et sans envergure.

La lumière du détroit devient, en toute simplicité, mon troisième roman de Hitonari Tsuji (après le bouddha blanc et L'arbre du voyageur). Et je ne compte pas m'arrêter en plein milieu de ce cheminement. La voie est tracée et le bout du chemin pas encore visible. Ses trois livres, tous différents mais tous empreints d'une même philosophie bouddhique, sont du style à être lus, une fois, deux fois voir même trois pour assimiler tous les sentiments cachés de ces préceptes orientales. Ils me font voyager, ils me font réfléchir et même penser (et ce n'est pas du luxe).

Qui est le plus libre, le gardien de prison ou le prisonnier même ?
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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