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Corinne Atlan (Traducteur)
EAN : 9782070314676
208 pages
Gallimard (01/12/2005)
3.61/5   75 notes
Résumé :
" Peu après son entrée en primaire, il avait tranquillement quitté la maison. "L'école, ça ne lui a jamais beaucoup plu", disait ma mère avec un sourire fataliste. Mon frère était donc parti sur un coup de tête, sans que rien laissât deviner cette intention. Ces escapades se renouvelèrent. Parfois il ne rentrait pas de toute une journée, voire deux. "
Mais, devenu adulte, Yûji finit par disparaître pour de bon, sans plus jamais donner de nouvelles. Dix ans pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Enfant silencieux et fugueur, Yûji a toujours considéré son frère comme un étranger, blessant cruellement cet enfant de 9 ans son cadet qui l'observait de loin, plein d'admiration. Et dès qu'il a été en âge de quitter la maison, Yûji est parti pour Tokyo, ne revenant que de loin en loin, surtout pour réclamer de l'argent à sa mère. Mais aujourd'hui, ses parents sont morts et son frère se lance à sa recherche. Après 10 ans sans avoir vu son aîné, le cadet arrive à Tokyo sur les traces d'un frère qui a quitté la place depuis des mois. Installé dans son appartement, rencontrant ses amis et ses petites amies, il apprend à connaître cet inconnu, à la fois aimé et craint, et peut-être à se connaître lui-même.

Yûji, absent, fantasmé, dont l'ombre continue d'étouffer son jeune frère qui n'a pas pu se construire, blessé depuis sa toute petite enfance par l'indifférence, le mépris et la cruauté de son aîné. D'où sa quête éperdue dans les rues de la tentaculaire Tokyo, à la recherche de son insaisissable frère. En côtoyant ses amis, il découvre un être fuyant, borderline, qui cherche lui aussi quelque chose, son moi profond, la preuve de son existence, son âme. Car au fil des ses souvenirs, se dessine le portrait d'un homme de l'ombre qui ne sait que laisser le vide derrière lui. En se glissant dans ses pas, en séduisant même une de ses petites amies, le cadet ''tue'' l'aîné comme on tue le père. Vivement conscient de la personnalité toxique de Yûki, son frère pourra-t-il cicatriser ses blessures et aller de l'avant ?
Un roman énigmatique, addictif, où Hitonari Tsuji décrit des êtres torturés, solitaires, sur le fil du rasoir, à la recherche d'une voie à suivre dans un monde sans repères. Beau et désespéré.
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Un coup de coeur... des plus imprévus, puisque ce petit roman japonais m'a été livré à la place d'un autre "arbre voyageur", celui de Claire Etcherelli, que j'avais commandé après avoir été convaincue par la critique excellente de l'amie PlumesdArbres...

Imprévu -cadeau... qui me fait rencontrer cet auteur japonais... (***mes excuses par avance, car j'ai eu à l'instant une coupure d'ordi... et j'ai perdu toute ma chronique !!!-Je dois tout recommencer)

un jeune homme de 19 ans perd ses deux parents... Il tente de contacter son frère aîné, Yûji, parti de la maison depuis dix années... pour leur enterrement. Mais pas de réponse...

Ce frère aîné tant admiré, qui le fascinait...faisait déjà tout jeune des fugues , à répétition... s'intéressait à la métempsychose..au bouddhisme, à l'Ame. Pour lui, la Famille ne représentait guère de liens affectifs !

Le cadet part donc à la recherche de Yûji, entreprend une véritable enquête... retrouve sa petite amie, puis une seconde, qu'il a quittées , sans donner la moindre explication. Yûji fascine, désarçonne, intrigue... Personnalité aussi exaspérante, qu'attachante.

le jeune frère part dans une sorte de quête initiatique à travers un Tokyo ultra-branché, avec ses lieux cultes...

Le cadet , dans cette quête, veut retrouver son frère tant admiré mais en même temps, on a l'impression très vive que cette recherche est vitale pour qu'il puisse enfin comprendre toute l'histoire familiale mais aussi finir de se construire comme "adulte"... Un vrai suspens est créé....qui nous tient en haleine. Je ne dévoilerai rien des rebondissements et des surprises...attendant le lecteur.
Notre jeune protagoniste...au lieu du très classique du "meurtre symbolique du père " devra d'une certaine manière "tuer le frère ", tant idolâtré, vénéré, aussi adoré qu'il était inaccessible et si différent du reste du cercle familial !

"Découvrir mon frère, l'étudier, le comprendre, furent des facteurs essentiels pour façonner ma vie encore à l'état d'ébauche. Plus tard, l'existence de ce mystérieux absent, mille fois plus attirante que celle de mes parents, de mes professeurs ou des autres adultes qui m'entouraient, m'aida à donner un sens à mon existence, au même titre que les oeuvres d'André Gide ou de Jean Grenier dans lesquelles le lycéen que j'étais aimait à se plonger. (p. 11)"

Dans la prolongation de ce tout premier contact avec l'univers très singulier de cet écrivain japonais...je vais poursuivre avec..."Le Bouddha blanc" et "la Lumière du détroit "...une erreur de commande qui se révèle être un beau cadeau-surprise ,au final...!!!

Je ne peux résister à ajouter une dernière parenthèse accompagnée d'une citation...explicitant joliment le titre choisi :
"-"Dis,qu'est-ce que c'est cette plante ?"
Il s'essuya le front de la manche et répondit :"l'arbre du voyageur "
(...)
"Ce nom vient d'une particularité : l'eau s'accumule dans cette partie, tu vois,expliqua Yasuda en désignant la base du pétiole. Les voyageurs assoiffés coupent la tige à cet endroit et se désaltèrent avec l'eau qu'elle contient, c'est pour cela qu'on l'appelle arbre du voyageur.C'est une plante-chameau,en quelque sorte".(p.105)
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Le narrateur, dont j'ignore le nom, se présente toujours comme le frère cadet de Yûji, il a neuf ans de moins. Yûji a toujours été un fugueur, dès l'école primaire il disparaissait parfois plusieurs jours. Après le décès de ses parents, le narrateur décide de partir à la recherche de son aîné, il n'a plus eu de ses nouvelles depuis plusieurs années. Arrivé à l'appartement de Yûji, déserté depuis plusieurs mois, il découvre la photo et l'adresse d'une jeune femme, Hisami Shinoda, qui le renseigne sur son frère. Sur le répondeur téléphonique, il entend des messages d'autres jeunes femmes qu'il contacte. La recherche de Yûji, ce qu'il apprend sur lui et ses souvenirs forment la trame du roman. Yûji possède une personnalité étrange et mystérieuse. Lors de cette quête désespérée, le narrateur découvre Tokyo qu'Hitonari Tsuji décrit très bien. Yûji sera-t-il retrouvé ?
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La métempsycose, cela vous parle certainement. Thème récurent chez Hitonari Tsuji, il était également présent dans « le Bouddha Blanc », précédent roman de l'auteur qui a eu mes faveurs. Mais n'ayez pas peur d'une prise de tête sur ce vaste sujet ambitieux ; ici, il ne sert que prétexte à expliquer la cause du départ de Yûji, frère aîné de la famille. Dix ans plus tard, suite au décès de ses parents, son jeune frère décide de partir à sa recherche dans un Tokyo ultra-branché...

Un grand frère qu'il a toujours idéalisé, mais dont il ignore tout. Tel un détective privé, il va sillonner les rues de Tokyo, visiter son ancien appartement, fréquenter ses ex-petites amies, ses collègues de bureau, pour tenter de résoudre le mystère de sa disparition. Mais Yûji n'a pas que disparu de sa famille, il semble s'être là-aussi totalement volatiliser. Personne ne semble l'avoir vu depuis plusieurs mois. Est-il mort ?

Cette recherche va s'avérer pour le frère cadet comme une véritable quête initiatique où ce dernier tentera de comprendre son frère, ses émotions, ses motivations et ses pensées. Il s'accaparera un peu les amis de son grand frère pour s'immiscer dans sa vie, une vie bizarre et marginale au premier abord, mais avec plus de réflexion juste et toujours intègre. Pourtant, il semble si différent de son frère aîné, du moins au début...

Pas une seconde d'ennui dans cette quête, les pages défilent à la vitesse d'un Shinkansen lancée à toute allure. Je me mets facilement à la place de ce cadet, et tente avec lui de comprendre ce qui a pu advenir de ce grand frère. Les hypothèses sont là : mort, disparition voulue et choisie, monde parallèle... Les images de Tokyo sont bien présentes, je n'ai aucun mal à me représenter, anonyme parmi la foule, debout devant la célèbre statue du chien Hachikô de Shibuya. Pour s'imprégner de quelques odeurs du Tokyo moderne, pour baigner les doigts de pieds dans un onsen fumant en réfléchissant de loin à la métempsycose, pour apercevoir le majestueux Mont Fuji au sommet d'un gratte-ciel de Shinjuku, « L'Arbre du Voyageur » est un roman idéal et un peu magique.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Après l'excellent La lumière du détroit, je replonge avec plaisir dans l'oeuvre d'Hitonari Tsuji. Avec l'arbre du voyageur, l'auteur continue à explorer la nature humaine.

On y suit le parcours d'un jeune homme qui, à la mort de ses parents, part à la recherche de son grand frère Yûji. Il n'a plus de nouvelles depuis 10 ans de ce frère à la personnalité étrange et fascinante qu'il a tant admiré lors de son enfance.
Celui-ci n'est pas venu à l'enterrement de ses parents, son téléphone n'est plus en service, son appartement à Tokyo est vide.
Notre jeune héros va alors se rendre dans cette grande ville afin de mener son enquête à la recherche de son frère et de lui même.

Comme dans La lumière du détroit, l'auteur utilise la première personne pour nous plonger dans la vie de ce jeune frère. On ne connait pas son nom, celui-ci n'a pas d'importance. Il a perdu son individualité dans sa fascination et son admiration sans borne pour son aîné qui l'a pourtant perpétuellement rejeté.
Le personnage principal est donc incontestablement Yûji, le grand frère terrible. Il est absent, mais on observe au fil des pages l'influence qu'il a pu avoir sur les différentes personnes qu'il a croisées.

La progression de l'enquête ressemble à un plongeon dans un gouffre de désespoir pour ce jeune frère. Il perd peu à peu ses derniers repères, peinant à réagir.

« Des vieillards assis au bord de l'étang nourrissaient les carpes ; des étudiants dessinaient les cerisiers en fleur dans leurs carnets de croquis ; sur les bancs, des couples déjeunaient d'un repas froid préparé à la maison ; des époux en jogging faisant leur parcours au pas de course ; des dames ramassaient les crottes de chien, des familles entières se promenaient. Toutes ces petites scènes entraient dans notre champ de vision, composant un tableau plein de béatitude. On aurait dit des figures de cire exposées dans un pavillon intitulé précisément Maison du bonheur.
Cependant, étrangement, plus ce qui nous entourait semblait représenter une image fidèle du bonheur, plus je sentais monter en moi une tristesse sans raison qui menaçait de me faire perdre l'équilibre, comme si j'avais à porter non seulement mon propre malheur, mais aussi celui des autres.»


On ne peut s'empêcher de remarquer l'absurdité du comportement de ce jeune frère qui s'obstine à mimer son aîné. Celui-ci est fascinant, on ne peut pas le nier, mais il dégage une noirceur profonde.

Les personnages sont très poignants, et l'auteur réussit parfaitement à nous transmettre leurs sentiments. Ils nous apparaissent tous brisés par le passage de Yûji. le charisme de ce dernier apparaît comme irrésistible et destructeur.

«Était-ce parce que nous ne faisions rien d'autre que chercher la trace d'un disparu, elle en moi et moi en elle ? En nous dénudant tout les deux, nous cherchions à nous laver de l'empreinte laissée par Yûji. En nous enlaçant, nous cherchions à nous délivrer de son absence.»

Hitonari Tsuji exprime magnifiquement ce désespoir ambiant d'une plume douce et poétique. Encore une fois, j'ai été complètement séduit par cet auteur. C'est intense, c'est beau !

«Je me sentais comme un papillon sorti de sa chrysalide, déployant ses ailes dans le ciel, mon corps était bien plus léger qu'une semaine plus tôt. Riant sous cape sans même savoir pourquoi à l'évocation de mes souvenirs, j'allai me promener dans les allées du parc situé juste à coté de l'appartement de mon frère. Les branches tordues des cerisiers dissimulaient le ciel. A leur extrémité, des boutons prêts à s'épanouir se tendaient comme des seins de jeune femme enceinte. J'attrapai une branche à ma hauteur et en cassai sans raison un morceau d'une trentaine de centimètres. Dans un craquement, le coeur tendre et rosé apparut sous l'écorce brune. Un tressaillement me parcourut, comme si j'avais blessé un être vivant. Je léchai l'intérieur de la branche, cela me laissa un goût amer sur le bout de la langue.»

L'arbre du voyageur est un livre poignant et poétique. Un roman à ne rater sous aucun prétexte !

Note : 8/10

Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
"Mé...métempsychose ?
- Oui. Rappelle toi ce mot-là. Le moment viendra où tu comprendras, toi aussi."(...)
"Tout d'abord, imagine l'âme et le corps comme deux choses séparées. Le corps est l'embarcation qui nous relie à la Terre. Une barque, ça a une durée limitée : quand elle est complètement usée, c'est la mort...Mais l'âme, elle, ne meurt pas. Elle passe simplement de corps en corps...C'est ça la métempsychose."(...)
"Autrement dit, toi et moi, nous sommes frères sur le plan physique, mais sur le plan de l'âme nous sommes des étrangers. Nous sommes juste des passagers embarqués par hasard sur le même navire."
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-"Dis,qu'est-ce que c'est cette plante ?"
Il s'essuya le front de la manche et répondit :"l'arbre du voyageur "
(...)
"Ce nom vient d'une particularité : l'eau s'accumule dans cette partie, tu vois,expliqua Yasuda en désignant la base du pétiole. Les voyageurs assoiffés coupent la tige à cet endroit et se désaltèrent avec l'eau qu'elle contient, c'est pour cela qu'on l'appelle arbre du voyageur.C'est une plante-chameau,en quelque sorte.(p.105)
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— À l'origine, karma signifie “acte” en sanskrit. C'est ce qui est connu sous de nom de gô dans la terminologie bouddhique japonaise. Pour les bouddhistes, gô veut dire que les actes commis avec nos corps, les paroles prononcées par nos bouches, les pensées qui occupent notre conscience, ces trois choses réunies sont causes d'actes qui entraînent des conséquences et construisent notre futur.
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Des viellards assis au bord de l'étang nourrissaient les carpes ; des étudiants dessinaient les cerisiers en fleur dans leurs carnets de croquis ; sur les bancs, des couples déjeunaient d'un repas froid préparé à la maison ; des époux en jogging faisant leur parcours au pas de course ; des dames ramassaient les crottes de chien, des familles entières se promenaient. Toutes ces petites scènes entraient dans notre champ de vision, composant un tableau plein de béatitude. On aurait dit des figures de cire exposées dans un pavillon intitulé précisément Maison du bonheur.
Cependant, étrangement, plus ce qui nous entourait semblait représenter une image fidèle du bonheur, plus je sentais monter en moi une tristesse sans raison qui menaçait de me faire perdre l'équilibre, comme si j'avais à porter non seulement mon propre malheur, mais aussi celui des autres.
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Je le sentais s'effacer graduellement de ma vie. C'était un événement révolutionnaire, étant donné qu'il avait été mon point de repère et mon idéal depuis l'âge le plus tendre.(..)
Le fantôme de mon frère avait disparu.,mais il avait emporté avec lui toute l'énergie qui me restait.(p.141)
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