Citations sur Les Couilles sur la table (48)
Les femmes ne sont pas violées par des extraterrestres, par des fantômes ou des monstres : elles le sont par des hommes
Je me concentrerai sur trois pistes de travail principal – la sexualité, l’éducation, et la question de l’engagement proféministe des hommes –, et sur la dimension individuelle des actions à mener. Car, même s’il apparaît clairement que la domination masculine, et les dominations de classe et de race, ne pourront être abolies sans de profonds bouleversements politiques, nous n’allons pas attendre les bras croisés que la révolution arrive
On voit se développer des discours réactionnaires, racistes et essentialistes sur la masculinité. En France, ces idées ont notamment été répandues par un polémiste d'extrême droite dans un ouvrage qui a rencontré un grand succès [Eric Zemmour avec "Le Premier Sexe"], où ce triste personnage assène par exemple que l'homme "est par nature un prédateur sexuel usant de violence", déplore que l'homme "ait perdu ses repères", soit "castré", frappé d' "un immense désarroi", "interdit de parole" et "interdit d'existence". Pourquoi ? A cause des femmes et du féminisme, bien sûr.
[p46]
Coline Grando défend évidemment le droit total des femmes à décider toutes seules si elles veulent ou non un avortement. Ce n'est plus à ce moment-là que doit intervenir le choix de l'homme, car, même si elle reconnaît que " C'est très violent pour un homme de devenir père alors qu'il n'a pas décidé, les hommes devraient prendre conscience que le moment du choix, pour eux, c'est le rapport sexuel ; et il faut bien qu'ils l'aient en tête au moment où ils font l'amour à une femme sans qu'il y ait de protection, ou sans qu'ils se soient préoccupés de la contraception."
[p142-143]
Étymologiquement, "testicule" vient de testis, e, latin "les témoins" : ces organes sont les témoins de la virilité.
Être la norme, c'est un privilège. Être la norme, c'est ne jamais avoir à se remettre en question. C'est naître et vivre avec un sentiment de légitimité tranquille. C'est évaluer le monde selon sa propre perspective et la croire toujours objective…
... la solution passe nécessairement par la prise de conscience des privilèges que confère un monde construit au masculin-neutre. Comme pour la ville, comme pour la construction des objets, si on ne prend pas en compte dans le monde du travail le point de vue, les besoins, les spécificités des personnes qui ne sont pas des hommes blancs hétéros valides, elles continueront à en être mécaniquement exclues. On ne peut pas attendre passivement que la situation s'équilibre….
Comme le résume parfaitement la militante afro-américaine bell hooks : « Les hommes ne sont ni exploités ni opprimés par le sexisme, mais ils souffrent de certaines façons des conséquences de celui-ci. Cette souffrance ne devrait pas être ignorée. Et si elle ne minimise en rien la gravité des violences masculines et de l'oppression des femmes ni ne nie la responsabilité masculine dans les actes d'exploitation, la souffrance vécue par les hommes peut servir de catalyseur pour attirer l'attention sur la nécessité de changement.»
Mais être un garçon, ce n'est pas juste "ne pas être une fille" : c'est être "mieux" qu'une fille. À la différenciation des genres se superpose une hiérarchisation. [...] Ce qu'on apprend aujourd'hui aux garçons, c'est qu'ils se dévaloriseraient en adoptant des activités perçues comme féminines.
Il me semble important que les hommes comprennent comment, même s’ils sont irréprochables dans leur comportement, s’ils n’ont jamais exclu, harcelé ni agressé personne, ils bénéficient du privilège masculin, sans rien faire. Juste en existant.