AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Couilles sur la table (48)

Dans le cadre d’une cour de récré, poursuit Kevin Diter, déclarer qu’on est amoureux devient une transgression de genre : ceux qui le font risquent des rappels à l’ordre de la part des autres garçons : ils se feront traiter de « bébé », de « fleur bleue », de « fillette », voire de « pédé »… (…) Dans le même temps, les enfants apprennent aussi que la norme, c’est l’hétérosexualité : les adultes romantisent volontiers les relations hétérosexuelles que les enfants entretiennent (…) Quand on assemble cette obligation à l’hétérosexualité et l’infériorisation du féminin, on comprend ce paradoxe tragique : on apprend aux garçons qu’ils doivent désirer ce qu’on leur a d’abord appris à mépriser.
En résumé, la masculinité n’est pas un propriété immuable, qui serait identique depuis la nuit des temps et partout sur la planète. C’est une construction (historique, sociale et culturelle), en perpétuelle reconfiguration, c’est un processus relationnel (on le construit non pas tout seul, mais en relation avec les autres), c’est une relation hiérarchique (le masculin toujours supérieur au féminin), et une performance : on performe son identité masculine comme un acteur qui joue un rôle, par ses paroles, ses attitudes, ses gestes. (p. 34)
Commenter  J’apprécie          00
Au delà des réflexions sur la masculinité, la pratique et les réflexions féministes me semblent ouvrir de nouveaux horizons, une révolution de notre manière d'envisager toutes nos façons d'être en relation les un.es avec les autres. Nous invitent à comprendre que faire preuve de sollicitude, de tendresse, d'empathie, ne devrait pas être réservé à un genre. À faire explorer la rigidité de nos catégories relationnelles, entre hétérosexualité/homosexualité, amour/amitié, ou... Légitime-couple-amoureux d'un côté et méprisables-plans-culs de l'autre. Cette expression m'a toujours semblée atroce ; comme si la tendresse, l'intimité, et même l'amour ne pouvaient être vécus qu'en couple. Comme si on pouvait vraiment caresser la peau d'un.e inconnu.e sans être un peu ému.e. Comme si le sexe avec quelqu'un avec qui on ne veut pas s'engager ne pouvait impliquer aucun véritable respect. Parfois je me dis qu'on manque terriblement de modèles relationnels vivables ; qu'on appelle amour n'importe quoi (la jalousie, la possession, la violence) et qu'on refuse de reconnaître l'amour là où il est.
Commenter  J’apprécie          00
Si l'irresponsabilité masculine individuelle quant à la contraception et à la grossesse est [ainsi] culturellement encouragée, certains se sentent pourtant des plus légitimes quand il s'agit de collectivement restreindre les droits des femmes à la contraception et à l'avortement... Et de décider quelles femmes auront ou pas le droit de se reproduire.
Commenter  J’apprécie          00
Je comprends que quand les privilèges sont nommés et identifiés, cela provoque des réactions de déni outré, de colère, de peur, et d'opposition. Parce que la reconnaissance du privilège fait naître des questionnements sur sa propre histoire : ai-je vraiment mérité la place que j'occupe, où est-ce que tout un système de hiérarchisation a fait en sorte que je sois favorisé.e, juste parce que je suis né homme, parce que je suis né.e blanc.he, parce que je suis né.e dans une famille bourgeoise et pas d'ouvriers ? Des questionnements sur sa valeur morale : si je bénéficie de privilèges sans activement combattre le système qui le permet, est-ce que cela fait de moi « une mauvaise personne » ? Parce que si on pense que cet ordre est injuste, alors on ne peut plus, sans être incohérent, ne pas essayer de le combattre. Et c'est cela, à mon avis, que beaucoup veulent s'épargner - trop d'efforts, trop de changements, trop de questionnements, trop de troubles.
Commenter  J’apprécie          00
La domination masculine, le système pratiarcal et hétérosexiste, génère en effet d'énormes coûts et souffrances : collectivement, combien de temps, d'argent, d'énergie consacrons-nous, dans le monde, à gérer les conséquences de cette masculinité souveraine et violente - criminalité, violences sexuelles, féminicides, violences conjugales, accidents de la route... ?
Commenter  J’apprécie          00
Et quand on assemble cette obligation à l'hétérosexualité et l'infériorisation du féminin, on comprend ce paradoxe tragique : on apprend aux garçons qu'ils doivent désirer ce qu'on leur a d'abord appris à mépriser.
Commenter  J’apprécie          00
Toutes les autres pratiques étant soit taboues (pénétrer les hommes), soit reléguées dans la catégorie de « préliminaires », comme s’il ne s’agissait que d’un simple apéritif précédant l’acte sexuel le plus important
Commenter  J’apprécie          00
Autre mythe sur le viol : le problème viendrait des femmes qui ne savent pas communiquer clairement qu'elles ne désirent pas le rapport sexuel. Mais il ne suffit pas de dire non : des études montrent que le problème n'est pas que les hommes ne comprennent pas le "non" féminin, mais qu'ils ne l'acceptent pas.

[p170]
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (1240) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    855 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}