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Chrissie du haut de ses huit ans aime faire le poirier avec sa meilleure amie Linda, elle aime beaucoup les bonbons, manger chez ses amis, squatter chez ses amis, être partout sauf chez elle. Dans le quartier des pauvres, il y a la maison bleue de Chrissie, avec un trou dans le toit, des cloportes sur le plancher moisi, des poux sur l'oreiller, des draps constamment mouillés, une odeur pestilentielle, un frigo vide et une mère démissionnaire qui fera tout pour se débarrasser de sa fille. La faire adopter, lui refiler des somnifères,… Chrissie n'est pas aimée parce que sa mère, elle n'a pas été aimée elle non plus. Comment aimer quand on ne sait pas c'est quoi l'amour ?

À huit ans Chrissie tue un petit enfant. Et dans son ventre ça se remplit de papillons, elle a aimé.

Le roman se découpe selon deux époques: les huit ans de Chrissie et l'âge adulte de Chrissie devenue Julia et à son tour mère d'une petite Molly de cinq ans.

« Molly, créature esprit faite de chair déchirée, une plaie en forme de petite fille. »

Chrissie/Julia est terrifiée d'être une mauvaise mère et qu'on lui retire sa fille.

Les deux époques s'étirent pour se rejoindre comme un puzzle. On va suivre la misère de la petite Chrissie, affamée, délaissée, rejetée de tous. On va comprendre peu à peu ce qui a poussé cette gamine à devenir une meurtrière.

« Lorsque je me remémorais ma vie à l'âge de huit ans, je me souvenais de la faim qui me tenaillait les entrailles en tous sens, de la honte de me réveiller dans des draps mouillés, et du sentiment que personne au monde ne voulait de moi. »

Premier roman d'une auteure britannique, j'ai aimé cette histoire terrifiante qui m'a projetée en entière immersion dans le corps meurtri et la tête en souffrance de cette petite fille mal née, mal aimée.

Quelques bémols ont un rien entaché ma lecture. le livre aurait peut-être mérité d'être un peu allégé en terme de descriptions. Certains événements ordinaires prennent des pages et des pages. Ça peut aider à rentrer en totale immersion avec Chrissie ou pas.
J'ai aussi trouvé invraisemblable cette non-assistance face à la misère de Chrissie. Mais bon, la société est tellement pourrie que plus rien ne m'étonne au final.

En conclusion, Nancy Tucker signe un premier roman finement construit où la folie, la haine, la souffrance se disputent la première place d'une enfance mise jour après jour en lambeaux. Avec cette question en toile de fond : peut-on réussir la où les autres ont échoué ?

#LePremierJourduprintemps #NetGalleyFrance
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Le thème de ce roman risque fort de me hanter longtemps; C'est un sujet peu abordé, même dans la littérature la plus noire. C'est bouleversant et terriblement déstabilisant.

On est dans le coeur du sujet dès le premier chapitre. le plaisir, proche de la jouissance qu'éprouve cette petite fille de huit ans lorsqu'elle étrangle volontairement le petit frère d'une de ses camarades de classe, un bébé de deux ans, fait frémir.

Rapidement, on comprend ce qui a pu amener cette gamine à un tel acte, un père absent, une mère démissionnaire, incapable de prévoir ne serait-ce qu'un peu de vivres pour sa fille qui s'invite partout où elle peut pour quelques heures soulager sa faim, un raisonnement altéré et une inconscience des réalités de la vie et de la mort.

Ce qui est plus fort encore, c'est que l'on suivra le parcours de l'enfant qui finira pas être démasquée, et après avoir purgé sa peine, deviendra elle-même mère. Une mère sous haute surveillance, cela s'entend.

Le récit est écrit à hauteur d'enfant, avec ses lacunes grammaticales et ses approximations, ce qui induit, malgré l'horreur, une grande compassion pour cette petite, victime autant que coupable.

Premier roman éprouvant et marquant, et terriblement efficace.

#LePremierJourduprintemps #NetGalleyFrance

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On fait la connaissance de Chrissie, dont l'enfance est tout sauf joyeuse : son père constamment absent, a tel point qu'elle pense chaque fois qu'il est mort, tandis que sa mère ne s'occupe pas d'elle. Elle a une énorme carence affective car non seulement sa mère ne lui manifeste aucun intérêt, constamment au fond de son lit ou sortie, elle ne pense même pas à lui faire à manger.

Chrissie crève de faim, dans tous les sens du terme, essayant de trouver quelques miettes dans le réfrigérateur ou les placards, s'invitant parfois chez les voisins ou à l'église s'il y a un buffet, sinon il ne lui reste plus qu'à jeûner ou aller chercher quelques bonbons chez la commerçante suspicieuse qui ne l'aime pas.

Elle se conduit parfois brutalement avec les copines d'école, verbalement ou physiquement prête à tout pour exister, être vue, ne plus être ignorée. Elle vit dans un quartier pauvre, mais il y a encore plus pauvre qu'elle. Un jour, le premier jour du printemps, alors qu'elle a huit ans elle va commettre l'irréparable : étrangler Steven, le petit frère de son amie, âgé de deux ans et laisser le corps dans une maison isolée.

On la retrouve des années plus tard : elle a une nouvelle identité, est devenue Julia et a une fille Molly. On a bien compris que la justice l'avait rattrapée, après une enquête compliquée, un passage par le Foyer de Haverleigh.

Nancy Tucker décortique avec minutie, détails, la manière dont la misère affective de cette petite fille, qui ne s'est jamais sentie aimée, ce qui peut la conduire à ce geste, certes odieux, mais en retraçant la souffrance de la petite fille qui ne se rend pas forcément compte de ce que représenta la mort, et surtout son côté inéluctable : comme son père est censé être mort pendant ses absences, elle pense que Steven va « revenir ».
On comprend aussi l'évolution de Chrissie devenue Julia en état mère à son tour : comment être une bonne mère quand on n'a pas été aimée par la sienne, durant l'enfance : sa mère a même cherché à la faire adopter ! mais Chrissie était trop grande, et comme chacun sait, la plupart du temps, les parents adoptifs préfèrent des bébés, donc encore un rejet !

J'ai aimé la manière dont l'auteure a structuré son récit, la petite fille qui devient mère, et se sent illégitime, redoutant toujours que les services sociaux lui enlèvent Molly, car elle n'est pas à la hauteur. Notamment lorsque cette dernière fait une chute, et sa casse le poignet et que mystérieusement le téléphone se met à sonner de manière intempestive. Elle ne peut évoquer que le pire : être accusée de maltraitance.

Nancy Tucker, qui travaille en unité psychiatrique, connaît suffisamment son sujet pour que son roman soit crédible, étoffé et durant la lecture, on ne juge jamais Chrissie, on essaie de comprendre le pourquoi du comment, en espérant qu'elle va s'en sortir : elle n'avait que huit ans, au moment des faits, elle a payé sa dette même si ce n'est jamais assez pour la famille des victimes, car la perte d'un enfant dépasse tout ce qu'on peut imaginer, il n'y a d'ailleurs pas de terme pour désigner cet état : on parle d'orphelin quand ce sont les parents qui décèdent mais curieusement il n'y a aucun mot pour un parent dont l'enfant est décédé.

L'auteure, aborde aussi la capacité de résilience de l'individu : ce n'est pas parce qu'on a commis un acte grave, qu'on n'est pas capable d'évoluer, de devenir quelqu'un de respectable. L'enfermement dans un Foyer ne conduit pas forcément à un comportement encore plus violent, la prison n'est pas forcément l'école du crime. L'auteure nous livre cette phrase ô combien significative sur le Foyer avec majuscule ou minuscule :

« Haverleigh était certes un « Foyer », mais du genre qui prend une majuscule et que borde une haute clôture – un endroit réservé aux enfants trop méchants pour qu'on les laisse dans leur « foyer » avec une minuscule… »

Ce roman, le premier de l'auteure, est bien écrit, les phrases sont percutantes, incisives (comme les actes des protagonistes), précises et il va rester longtemps dans ma mémoire car c'est un uppercut et c'est assez difficile de traduire en mots, toutes les émotions qui m'ont envahie. Vous l'aurez certainement compris, je pourrais en parler pendant des heures. J'espère vous avoir donné envie de le lire malgré la dureté du vécu de cette petite fille car ce livre est particulièrement réussi.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et la plume de son auteure qu'on retrouvera bientôt j'espère.

#LePremierJourduprintemps #NetGalleyFrance
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Coup de coeur pour ce premier roman que je n'aurais probablement jamais lu sans un challenge...
Le sujet me faisait peur, au niveau social et politique , mais la façon de le traiter est telle, que ça n'a été qu'une partie de plaisir.
C'est un roman sur la culpabilité, la rédemption, et sur la parentalité, les mauvais parents, et ceux qui essaient d'être bon de toutes leurs forces, vu à travers les yeux d'une gamine de huit ans, puis de ce personnage devenu adulte et mère à son tour.

Chrissie vit dans une banlieue pauvre de Londres. On se sait pas en quelle année, mais les portables n'existaient pas, les ordinateurs et jeux vidéos, non plus...
Son père fait des allers-retours dans sa vie, ponctués d'arrêts fréquents au bar du coin. sa mère lui a laissé entendre qu'il était mort, alors pour elle la mort, ça s'en va et ça revient, comme son père ...
Ce n'est pas une enfant mal aimée, c'est une enfant pas aimée du tout : pas regardée, pas écoutée, pas instruite, pas surveillée, pas lavée, pas coiffée, pas nourrie. Depuis qu'elle est née...
Alors, elle traine dans le quartier, et un jour , elle tue.
Un enfant.
Comme elle.
C'est extrêmement rare, et c'est inimaginable.
Mais tout le long du roman, elle s'exprime .
Et le pire, c'est qu'on s'attache drôlement à ce petit bout de fille, dont personne ne s'occupe, à part quelques voisines . on la plaint, on aimerait que les services sociaux se bougent le popotin, mais rien.
Quelques années plus tard, sortie du foyer où elle avait été placée, elle est libre, elle est mère et elle aime comme personne ne l'a jamais aimée. Elle essaie de faire les choses bien. Comme on lui a appris au foyer.
Elle réfléchit sur sa vie. Analyse, regrets, culpabilité, rédemption.
Christine, Chrissie, Lucie, Julia. Toute une vie.
Une triste vie. du gâchis, si vous voulez mon avis...
Elle était si intelligente, elle avait tant besoin d'être aimée.
Cela aurait pu n'être qu'une complainte, une histoire sordide,un roman social, mais c'est bien plus que cela, et c'est la surprise !
C'est lumineux, aussi. Grace à la personnalité de la petite Chrissie et de son monde déroulé sous nos yeux. C'est qu'elle est dégourdie et futée , la gamine, un sens de la répartie inouî. Une candeur , une innocence, une naïveté matinée de causticité.
Et si on sait dés le départ qu'elle va tuer, on ne saura qu'à la fin, comment ce fut découvert. C'est aussi un des enjeux de ce roman à suspens, au coupable si jeune...
Un cocktail détonnant et un roman qui l'est tout autant.
J'ai adoré, là où je pensais abandonner très vite , vu le sujet plombant.
Un coup de coeur , vous-dis-je !
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Attention, âmes sensibles, évitez ce roman car il est difficile à lire. J'ai survolé à deux moments des passages car ce qui était décrit était trop horrible. Je remercie en tout cas les Editions Les Escales et Netgalley d'avoir pu découvrir cette histoire.

Le roman fait entendre deux personnes, du moins le croit-on : il s'agit en fait de la même personne, Chrissie -encore dans l'enfance- et Julia devenue mère. Les deux voix s'entrecroisent, on assite à la dérive de Chrissie qui ira jusqu'au meurtre d'enfants puis on la retrouve adulte sous un faux nom tentant d'élever sa fille, terrorisée à l'idée qu'on la lui retire. Comment en est-elle arrivée à tuer ? Comment peut-on se reconstruire après une telle tragédie ? Comment donner de l'amour quand on n'en a jamais reçu ? L'enfance de Chrissie est atroce entre un père qui surgit de temps en temps et une mère incapable de s'occuper d'elle, qui en oublie même de la nourrir. Elle essaie même par deux fois de se débarrasser d'elle ! Chrissie a soif d'attention, d'amour, aussi elle erre dans son quartier, cherchant par tous les moyens à rester chez les autres pour un peu de nourriture et de sollicitude. Mais la vie est dure dans ce quartier et personne ne voit l'abandon de Chrissie. Il faudra qu'elle tue pour qu'enfin on la regarde et qu'on s'occupe d'elle. Paradoxalement c'est ce qui va la sauver. Quand on la retrouve, elle travaille et s'efforce de s'occuper de sa fille. On aimerait la détester mais quand on la voit avec sa fille ou qu'on l'entend s'interroger sur ses capacités de mère, on a envie de lui parler, de lui dire qu'elle est une bonne mère et qu'elle a le droit de de s'accorder enfin la possibilité d'être heureuse avec sa fille. Une lecture que je n'oublierai pas.

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En se glissant dans la peau d'une enfant maltraitée qui commet l'irréparable puis dans celle de la mère qu'elle devient des années plus tard, Nancy Tucker écrit le roman de la repentance, de la maternité gâchée puis sublimée, de l'amour pur et sans borne. Grâce à une alternance narrative, la primo-romancière s'attache à dépeindre la lente reconstruction, le cheminement d'une vie miséreuse et misérable à une vie honorable. Sincère et déchirant (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/03/16/le-premier-jour-du-printemps-nancy-tucker/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Coup de coeur
Chrissie, huit ans, vient de tuer Steven, un petit garçon de trois ans, le premier jour du printemps. Délaissée par une mère qui ne l'aime pas, - se plaignant de sa présence ou lui reprochant de s'éloigner, la laissant plusieurs jours seule et sans alimentation -, Chrissie s'est construite sans amour et sans preuves d'affection ou d'attachement, à en devenir amorale, insensible notamment avec Lucy sa meilleure amie, la dénigrant constamment. Et puis il y a Julia, dix-sept ans plus tard, mère célibataire qui doute de sa capacité à aimer et protéger Molly, sa fille de cinq ans...
Deux époques pour une seule et même personne, Julia était Chrissie, mais après le meurtre et un passage dans un centre pour adolescent, elle a dû changer d'identité; son passé va se rappeler à elle quand elle reçoit des appels téléphoniques qui la replongent à l'époque du drame.

Le premier jour du printemps alterne le récit de Chrissie et Julia, une même personne à dix-sept ans d'écart et elle dissèque les événements qui ont conduit à ce que la première commette un acte monstrueux et la deuxième cherche la rédemption en devenant mère, essayant de protéger sa fille et se reconstruire avec elle.
S'inspirant d'un fait divers qui s'est déroulé en 1968 à Newcastle (l'affaire Mary Bell), Nancy Tucker réussit avec beaucoup de finesse à basculer dans la tête de la jeune Chrissie, une petite fille intelligente mais qui a manqué cruellement d'amour, la laissant exempte de toute empathie et qui va commettre l'irréparable dans une sorte de transe nécessaire pour combler son manque d'amour...
Les interrogations de Julia, dix-sept ans plus tard, malgré un cheminement chaotique, sont analysées avec tout autant d'intelligence par l'auteure pour permettre à l'adulte qu'est devenue Chrissie, de prendre conscience de l'horreur de l'acte commis, une prise de conscience nécessaire pour affronter ses démons.
Le premier jour du printemps, un récit très dur car touchant à l'infanticide, mais un vrai coup de coeur tant sur la difficulté du sujet que sur son traitement. Je découvre Nancy Tucker et espère que ce premier roman ouvrira la voie à d'autres récits tout aussi forts.
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Difficile de faire une critique quand on ne sait pas si on a aimé ou pas le roman.

La première phrase du livre est horrible : Aujourd'hui, j'ai tué un petit garçon. Et c'est une petite fille de 8 ans qui raconte ça.

Cette petite fille, j'ai eu du mal à avoir de l'empathie pour elle. Elle est délaissée par ses géniteurs ( ils méritent même pas le nom de parents). Là, où elle aurait pu avoir un minimum d'affection auprès de ses amies, elle les frappe, se moque d'elles. Je n'ai pas compris cette attitude.

J'ai nettement plus apprécié les chapitres où Chrissie est adulte que ceux qui parlent de son enfance malheureuse. Je me suis un peu plus attachée à elle quand elle essaie de s'occuper au mieux de sa fille et qui a peur que les services sociaux lui prennent sa petite Molly.
Sa fille, qui est quelque part une 2ème chance dans sa vie, un nouveau départ.

Nancy Tucker a écrit un premier roman éprouvant.
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À huit ans, Chrissie a tué un petit garçon de deux ans. Elle a ensuite rejoint son amie Linda, avec qui elle est montée sur la colline où elles ont fait des poiriers contre le mur. Lorsque le flot de mamans s'est déversé dans la rue, les deux petites se sont mêlées à la foule. L'une savait ce qu'il se passait, l'autre l'ignorait.


Chrissie a longtemps réussi à conserver son secret qui lui faisait des papillons dans le ventre. Elle a envoyé les gendarmes dans toutes les directions, s'amusant du pouvoir qu'elle détenait sur eux. Elle, elle attendait que Steven revienne à la vie, comme le faisait régulièrement son papa. En effet, sa maman lui disait que son père était mort pour elles, mais de temps en temps, il rendait visite à Chrissie. Dans la ville, cette dernière était considérée comme de la mauvaise graine. Elle le savait et elle multipliait les bêtises pour être à la hauteur de sa réputation. En réalité, elle était une enfant malheureuse, délaissée par sa mère. Elle passait ses journées dans la rue et elle s'invitait chez les parents de ses copines pour avoir un repas. Souvent, elle n'était pas la bienvenue. le seul avantage qu'elle trouvait à l'école était la cantine, même si l'institutrice ne l'aimait pas. Cette petite avait faim.


Mais elle a tué. Son acte révolte et la haine s'empare de nous. Mais qui est réellement responsable de ce qu'elle a fait ? Sa mère qui ne s'occupait pas d'elle ? Les voisins qui ne lui tendaient pas la main et l'enfermaient dans son rôle de mauvaise fille ? Les institutions qui n'ont pas réagi ?


Chrissie ne s'est jamais posé ces questions. Elle a admis qu'elle était mauvaise. Quinze ans plus tard, elle a changé de nom. Elle est maintenant Julia et elle est la maman d'une petite fille de cinq ans. Autour de son enfant, elle instaure des rituels, tant elle a peur d'être une mauvaise mère. Leurs journées sont minutées, car elle craint de manquer à ses devoirs, de ne pas apporter à Molly ce dont elle a besoin. Elle est remplie d'inquiétudes, d'autant plus que des appels téléphoniques lui font craindre que son passé soit révélé et que la garde de sa fille lui soit retirée.


Peut-on être une bonne mère lorsque l'on a commis l'irréparable ?


Le crime perpétré par Chrissie est horrible. J'ai été effarée par son acte, mais aussi par son attitude nonchalante à ce sujet. Puis, au fil des révélations sur son quotidien, sur son manque de repères et sur le fait qu'elle a grandi seule, j'ai été bouleversée par son enfance malheureuse. Elle a poussé comme de la « mauvaise graine », sans tuteur pour lui enseigner le mal et le bien. Personne n'a jamais pris soin d'elle, même ses besoins vitaux n'ont pas été comblés ; elle s'est élevée seule, en étant affamée. Aussi, ce roman nous emmène sur deux versants : celui du rejet de celle qui a tué et celui de la compassion envers la meurtrière, la petite fille qui a été maltraitée ; sans jamais oublier la famille de sa victime. J'ai été tiraillée par les douleurs opposées. Je me suis, également, questionnée sur la possibilité du pardon, face à un geste aussi atroce, alors que la coupable est une enfant qui a subi, elle-même, de la violence psychologique. Julia ne s'accorde pas cette clémence et cela accentue notre attachement à elle.


Le premier jour du printemps est un roman perturbant et bouleversant. Il m'a énormément émue et je l'ai adoré.


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On a beau dire que c'est de la fiction ( heureusement) même si la romancière s'est Inspirée de l'affaire Mary Bellon sait que ce genre d'histoire d'enfance maltraitée existe bel et bien Qu'il fait froid dans le dos ce roman de Nancy Tucker.
Il faut dire qu'il s'ouvre par une phrase glaçante, monstrueuse : « Aujourd'hui, j'ai tué un petit garçon. » ainsi va se déployer le parcours si difficile de de la jeune Chrissie, 8 ans héroine du premier jour du printemps de Nancy Tucker
Cette histoire qui n'évite pas toujours la complaisance et le misérabilisme, interroge sur la rédemption et la résilience.

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