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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment devenir soi-même une bonne mère quand on a poussé de travers ?
Chrissie est une enfant seule, livrée à elle-même. Elle observe avec amertume les petites filles de son âge grandir dans des familles aimantes, alors que sa propre mère ne sait pas s'occuper d'elle. Chrissie s'immisce alors dans les familles des autres, pour avoir un peu d'attention, de chaleur, de nourriture, mais au fond d'elle, la colère gronde... et le premier jour du printemps, la petite fille de huit ans va commettre l'impensable.
Nancy Tucker signe un roman troublant sur la maternité et le déterminisme social. La lente résilience de Julia après une enfance cabossée m'a touchée.
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"Aujourd'hui j'ai tué un petit garçon. J'ai serré les mains autour de sa gorge, je sentais le sang qui battait fort sous mes doigts.  Il a gigoté, m'a flanqué des coups de pied et je me suis pris son genou dans le ventre, comme un lasso de douleur. J'ai serré plus fort...."

Voici comment débute ce roman dans lequel j'ai rencontré Chrissie avec cette confidence  glaçante. Comment une simple enfant peut-elle commettre de tels atrocités ?

Chrissie est une petite fille solitaire qui m'a mis mal à l'aise à plusieurs reprises au cours du roman. J'ai eu l'impression qu'elle prenait parfois beaucoup de plaisir à faire du mal et ce n'est pas du tout un comportement "normal" pour une enfant de 8 ans. J'ai eu beaucoup de mal à la comprendre et encore plus à m'attacher à elle dans ce début de lecture.

Nous la suivons en parallèle quinze ans plus tard, dans sa vie d'adulte. Elle tente d'être une bonne mère pour sa fille Molly, elle qui n'a jamais réellement reçu d'amour maternel et de cadre familial. 

L'autrice à  réussi a me faire ressentir de l'empathie pour Chrissie sur la fin de ma lecture. Vous vous demandez comment est-ce possible ? 

Et bien pour le comprendre il faudra le lire.

J'ai refermé ce livre en me disant qu'un enfant ne reste finalement qu'un enfant. Et que bien souvent, nous (parents) sommes responsables de ce que nos enfants deviennent.

Nancy Tucker (l'autrice) travaille au sein d'une unité de soins psychiatriques et maîtrise donc parfaitement son sujet. 

Au coeur de ce premier roman, elle nous plonge dans la noirceur des pensées et des comportements humains, nous montrant à quel point le manque d'affection peut avoir des conséquences désastreuses. 

Les thèmes de la rédemption et de la résilience sont aussi abordés avec beaucoup de justesse et d'humanité. 
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Le commentaire de Lynda : ♥ Coup de coeur ♥
Je suis sortie de ce roman, complètement bouleversée, à un tel point, que j'ai dû attendre quelques jours pour écrire ce commentaire, afin de laisser retomber mes émotions.
Première phrase du livre ‘'aujourd'hui, j'ai tué un enfant'', ce qui rend le tout bouleversant, c'est que cette phrase, c'est Chrissie, une petite fille de 8 ans qui le dit.
Et ce petit garçon de 2 ans, encore un bébé, sera la première victime de la petite fille.
Chrissie est toute seule, 8 ans, un père absent, et une mère qui ne fait absolument rien pour elle, Chrissie traîne dans les rues, quêtant un repas à droite et à gauche chez des amies, elle a faim, elle est misérable. La seule chose qui lui donne de l'importance, c'est de tuer, et c'est ce qu'elle fera.
Puis Chrissie grandit et devient Julia, après avoir purgé une peine, elle se retrouve en liberté, et à son tour elle va devenir maman, et elle se promet d'être une maman exemplaire pour la petite Molly.
Et les appels ont commencé, de mystérieux appels, qui viennent déterrer son lourd secret, et tout ce qu'elle tentait d'oublier refait surface, déstabilisant son fragile équilibre.
Julia vit constamment dans la peur qu'on lui enlève sa petite Molly, et encore plus, après un petit accident, où Molly sera légèrement blessée. Elle s'enfuit donc.
De retour dans son village natal, elle va essayer d'affronter ses démons, et surtout sa mère, et c'est à ce moment que les appels commencent!
À partir de ce moment, les chapitres alternent entre Julia et Chrissie.
Je n'en dirai pas plus sur cette histoire qui est loin d'être facile à lire, tout au long de l'histoire, j'étais déchirée entre la vilaine petite fille que l'on voit un peu comme un monstre, et la petite fille malheureuse qui voudrait tellement être aimée, elle ne demande que ça pourtant.
Nancy Tucker nous fait vivre une explosion d'émotions. J'ai pleuré, j'ai souffert, j'ai eu peur, et j'ai aussi aimé cette enfant, qui devient une enfant du système, qui doit vivre avec le fait d'avoir tué. Et qui tient à la seule chose qui lui est précieuse, sa petite fille, qui elle, l'a aimé dès le départ sans qu'on lui demande.
Chrissie, Julia et les autres noms n'existent plus, qu'un seul nom pour la représenter, c'est la maman de Molly.
Un roman qui fait mal, au coeur et à l'âme, Chrissie l'enfant mal aimée qui s'est transformée en monstre durant quelques années.
Une écriture assez visuelle, une histoire qui vient vous capturez pour vous libérer qu'à la toute fin du livre. Nancy Tucker vient jouer avec nos tripes, nos émotions, nos larmes.
Énorme coup de coeur, que je vous recommande, mais attention, gens sensibles, cette lecture pourrait vous choquer !
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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« Aujourd'hui, j'ai tué un petit garçon. » Voilà un incipit que je ne suis pas prête d'oublier et qui marque l'entrée en matière de cet incroyable premier roman.

Chrissie, petite fille de huit ans, vit dans une grande misère avec des parents soit absent soit défaillant. Elle est livrée à elle-même la plus grande majorité du temps et n'a pas de parent qui l'attend à la maison le soir ou qui pense à acheter des provisions. Non, Chrissie doit survivre seule. Tout le temps et tous les jours. Alors elle tente de trouver de quoi survivre chez ses amies : de quoi manger, un peu d'attention et parfois si c'est un bon jour : de vieux habits que ses amies ne portent plus.

Cette enfance joue pour beaucoup dans le comportement de Chrissie. Elle n'est pas une enfant calme et gentille. Non, elle doit plutôt faire face à de violentes émotions : la jalousie, la solitude, la peur, l'envie… Ce qui la pousse parfois à avoir de terribles comportements avec les autres enfants du quartier. Jusqu'à commettre l'inimaginable.

Comment une enfant peut-elle en venir à tuer un autre enfant ? Peut-on pardonner cet acte tout en ayant connaissance de la grande précarité de cette petite fille ? Peut-elle continuer à vivre normalement une fois arrivée à l'âge adulte ? Et, comment survivre après avoir commis un tel acte ?

C'est un coup de coeur total pour ce roman qui n'a, à mes yeux, aucun défaut et qui est d'une finesse psychologique rare. Marquant.
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Un roman d'une rare intensité sur un sujet peu abordé dans la littérature.
Chrissie, 8 ans, vit dans une misère sociale et affective extrème. La jalousie, le besoin d'exister ou la simple curiosité lui font commettre l'irréparable en donnant la mort à son petit voisin. Après tout, la mort, c'est pas pour toujours, alors c'est pas si grave, non ?
Ce geste fait-il d'elle un monstre pour tout le reste de sa vie ?
Pourra-telle un jour être une bonne mère ? A-t-elle seulement le droit d'être mère alors qu'elle a privé des parents de leur enfant ?
Devenue Julia à l'âge adulte, elle fait du mieux qu'elle peut pour s'occuper de Molly, sa fille adorée. Mais comment faire quand on a rien reçu ?
L'originalité et la force de ce roman tienne dans l'alternance des deux voix d'une même personne à des âges différents.
Divers thématiques sont abordées : la question du bien et du mal, les conséquences psychologiques sur un adulte d'un acte commis dans l'enfance, la possibilité de la rédemption.
Une belle réussite pour ce premier roman émouvant et sensible.
Merci aux éditions Les Escales pour cette lecture
#LePremierJourduprintemps #NetGalleyFrance
#LesEscales
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Coup de coeur pour ce premier roman que je n'aurais probablement jamais lu sans un challenge...
Le sujet me faisait peur, au niveau social et politique , mais la façon de le traiter est telle, que ça n'a été qu'une partie de plaisir.
C'est un roman sur la culpabilité, la rédemption, et sur la parentalité, les mauvais parents, et ceux qui essaient d'être bon de toutes leurs forces, vu à travers les yeux d'une gamine de huit ans, puis de ce personnage devenu adulte et mère à son tour.

Chrissie vit dans une banlieue pauvre de Londres. On se sait pas en quelle année, mais les portables n'existaient pas, les ordinateurs et jeux vidéos, non plus...
Son père fait des allers-retours dans sa vie, ponctués d'arrêts fréquents au bar du coin. sa mère lui a laissé entendre qu'il était mort, alors pour elle la mort, ça s'en va et ça revient, comme son père ...
Ce n'est pas une enfant mal aimée, c'est une enfant pas aimée du tout : pas regardée, pas écoutée, pas instruite, pas surveillée, pas lavée, pas coiffée, pas nourrie. Depuis qu'elle est née...
Alors, elle traine dans le quartier, et un jour , elle tue.
Un enfant.
Comme elle.
C'est extrêmement rare, et c'est inimaginable.
Mais tout le long du roman, elle s'exprime .
Et le pire, c'est qu'on s'attache drôlement à ce petit bout de fille, dont personne ne s'occupe, à part quelques voisines . on la plaint, on aimerait que les services sociaux se bougent le popotin, mais rien.
Quelques années plus tard, sortie du foyer où elle avait été placée, elle est libre, elle est mère et elle aime comme personne ne l'a jamais aimée. Elle essaie de faire les choses bien. Comme on lui a appris au foyer.
Elle réfléchit sur sa vie. Analyse, regrets, culpabilité, rédemption.
Christine, Chrissie, Lucie, Julia. Toute une vie.
Une triste vie. du gâchis, si vous voulez mon avis...
Elle était si intelligente, elle avait tant besoin d'être aimée.
Cela aurait pu n'être qu'une complainte, une histoire sordide,un roman social, mais c'est bien plus que cela, et c'est la surprise !
C'est lumineux, aussi. Grace à la personnalité de la petite Chrissie et de son monde déroulé sous nos yeux. C'est qu'elle est dégourdie et futée , la gamine, un sens de la répartie inouî. Une candeur , une innocence, une naïveté matinée de causticité.
Et si on sait dés le départ qu'elle va tuer, on ne saura qu'à la fin, comment ce fut découvert. C'est aussi un des enjeux de ce roman à suspens, au coupable si jeune...
Un cocktail détonnant et un roman qui l'est tout autant.
J'ai adoré, là où je pensais abandonner très vite , vu le sujet plombant.
Un coup de coeur , vous-dis-je !
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Ce roman est tout simplement magnifique !

Chrissie est une petite fille de 8 ans assez particulière qui aime se mettre en avant et qui ne supporte pas que les autres la dirigent. Elle est autoritaire avec les autres enfants, jusqu'à en devenir parfois méchante et désagréable. Mais ce caractère cache un secret, une douleur insoutenable pour la jeune fille : son père est toujours absent et sa mère ne s'occupe pas d'elle. Elle est malheureuse, elle aimerait tellement être aimée qu'elle en devient agressive avec tout le monde, même avec sa meilleure amie... Une affection tant espérée !

Un jour, sous une pulsion qu'elle ne peut expliquer, elle tue un petit garçon sans que personne ne la voit...

Tout le village est apeuré, les parents ne cessent de se plaindre de la sécurité et n'osent plus laisser leurs enfants sortir seuls. La police cherche le tueur, en vain. Petit à petit, les soupçons se tournent vers quelques personnes, mais Chrissie reste dans l'ombre, sans que personne ne la soupçonne. Et elle, de son côté, elle donne de fausses pistes.

Ce roman à deux voix est bouleversant ! La deuxième voix, c'est celle de Julia. Et Julia, c'est Chrissie, quinze ans après le drame. Elle a changé de vie, elle est devenue maman et tente tant bien que mal de ne pas être reconnue et de sauver sa relation avec sa fille.

Est-il possible d'oublier ? de pardonner ? Peut-on réellement construire une deuxième vie lorsque l'on a gâché la première ? C'est ce que Chrissie va découvrir au fil des pages. le lecteur est emporté dans une histoire déchirante, très émotive, parfois insupportable. Difficile de s'attacher à Chrissie, elle a tout de même tué ! Et pourtant...

J'ai adoré cette petite fille que la vie n'a pas aidée. Bien évidemment, c'est monstrueux ce qu'elle a fait, mais est-on en droit de la juger ou bien de juger plutôt ses parents et leur horrible éducation ? Cette petite fille de 8 ans a vécu des choses tellement difficiles que j'avais envie de la protéger et de l'aider. Mais mon instinct de mère a également voulu la blesser, la tuer également ! Bref, des sentiments contradictoires tout au long du récit...

Un magnifique roman à côté duquel il ne faut pas passer !
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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"Aujourd'hui, j'ai tué un petit garçon."
Le roman s'ouvre sur cet aveu glaçant : c'est le premier jour du printemps et Chrissie, 8 ans, vient de tuer un petit garçon.
C'est son secret et elle s'en délecte : rien que d'y penser, elle a des papillons dans le ventre et ça l'aide à oublier la faim et la dureté de son quotidien dans sa banlieue sordide anglaise.
Chrissie a grandi, elle est devenue Julia, après avoir purgé sa peine, et est maman d'une petite Molly âgée de 5 ans. Elle s'efforce de faire du mieux qu'elle peut pour Molly, mais elle est confrontée à chaque instant à ses carences... Elle redoute plus que tout que son passé ne la rattrape et que Molly ne lui soit retirée.
"Le premier jour du printemps" est le premier roman de Nancy Tucker, et c'est un coup de maître.
On alterne entre les voix de Chrissie et de Julia : bien sûr, le premier chapître n'a pas été facile (comment ne pas penser à My Absolute Darling) mais rapidement, on est en empathie avec elles, et on cherche quel sera le point de non-retour.
"Le premier jour du printemps" est un roman qui secoue et questionne : Chrissie est-elle responsable? Doit-elle payer à jamais pour ce qu'elle a fait? Comment peut-elle vivre avec ce poids sur sa conscience? J'ai été bousculée dans mes certitudes et Nancy Tucker m'a donné une belle leçon d'humanité.
Bien que les thèmes abordés soient lourds et délicats, j'ai trouvé qu'il y avait malgré tout un rayon de lumière fragile, qui réchauffe un peu le coeur, comme un premier jour de printemps.
Bref, on ne sort pas indemne de cette lecture et je peux dire sans hésiter que Chrissie a rejoint le podium des héroïnes qui m'ont bouleversé, aux côtés de Turtle et Betty.

A noter que l'histoire de Chrissie est très largement inspirée de l'affaire Mary Bel, qui a marqué au fer rouge l'inconscient collectif anglais.
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On fait la connaissance de Chrissie, dont l'enfance est tout sauf joyeuse : son père constamment absent, a tel point qu'elle pense chaque fois qu'il est mort, tandis que sa mère ne s'occupe pas d'elle. Elle a une énorme carence affective car non seulement sa mère ne lui manifeste aucun intérêt, constamment au fond de son lit ou sortie, elle ne pense même pas à lui faire à manger.

Chrissie crève de faim, dans tous les sens du terme, essayant de trouver quelques miettes dans le réfrigérateur ou les placards, s'invitant parfois chez les voisins ou à l'église s'il y a un buffet, sinon il ne lui reste plus qu'à jeûner ou aller chercher quelques bonbons chez la commerçante suspicieuse qui ne l'aime pas.

Elle se conduit parfois brutalement avec les copines d'école, verbalement ou physiquement prête à tout pour exister, être vue, ne plus être ignorée. Elle vit dans un quartier pauvre, mais il y a encore plus pauvre qu'elle. Un jour, le premier jour du printemps, alors qu'elle a huit ans elle va commettre l'irréparable : étrangler Steven, le petit frère de son amie, âgé de deux ans et laisser le corps dans une maison isolée.

On la retrouve des années plus tard : elle a une nouvelle identité, est devenue Julia et a une fille Molly. On a bien compris que la justice l'avait rattrapée, après une enquête compliquée, un passage par le Foyer de Haverleigh.

Nancy Tucker décortique avec minutie, détails, la manière dont la misère affective de cette petite fille, qui ne s'est jamais sentie aimée, ce qui peut la conduire à ce geste, certes odieux, mais en retraçant la souffrance de la petite fille qui ne se rend pas forcément compte de ce que représenta la mort, et surtout son côté inéluctable : comme son père est censé être mort pendant ses absences, elle pense que Steven va « revenir ».
On comprend aussi l'évolution de Chrissie devenue Julia en état mère à son tour : comment être une bonne mère quand on n'a pas été aimée par la sienne, durant l'enfance : sa mère a même cherché à la faire adopter ! mais Chrissie était trop grande, et comme chacun sait, la plupart du temps, les parents adoptifs préfèrent des bébés, donc encore un rejet !

J'ai aimé la manière dont l'auteure a structuré son récit, la petite fille qui devient mère, et se sent illégitime, redoutant toujours que les services sociaux lui enlèvent Molly, car elle n'est pas à la hauteur. Notamment lorsque cette dernière fait une chute, et sa casse le poignet et que mystérieusement le téléphone se met à sonner de manière intempestive. Elle ne peut évoquer que le pire : être accusée de maltraitance.

Nancy Tucker, qui travaille en unité psychiatrique, connaît suffisamment son sujet pour que son roman soit crédible, étoffé et durant la lecture, on ne juge jamais Chrissie, on essaie de comprendre le pourquoi du comment, en espérant qu'elle va s'en sortir : elle n'avait que huit ans, au moment des faits, elle a payé sa dette même si ce n'est jamais assez pour la famille des victimes, car la perte d'un enfant dépasse tout ce qu'on peut imaginer, il n'y a d'ailleurs pas de terme pour désigner cet état : on parle d'orphelin quand ce sont les parents qui décèdent mais curieusement il n'y a aucun mot pour un parent dont l'enfant est décédé.

L'auteure, aborde aussi la capacité de résilience de l'individu : ce n'est pas parce qu'on a commis un acte grave, qu'on n'est pas capable d'évoluer, de devenir quelqu'un de respectable. L'enfermement dans un Foyer ne conduit pas forcément à un comportement encore plus violent, la prison n'est pas forcément l'école du crime. L'auteure nous livre cette phrase ô combien significative sur le Foyer avec majuscule ou minuscule :

« Haverleigh était certes un « Foyer », mais du genre qui prend une majuscule et que borde une haute clôture – un endroit réservé aux enfants trop méchants pour qu'on les laisse dans leur « foyer » avec une minuscule… »

Ce roman, le premier de l'auteure, est bien écrit, les phrases sont percutantes, incisives (comme les actes des protagonistes), précises et il va rester longtemps dans ma mémoire car c'est un uppercut et c'est assez difficile de traduire en mots, toutes les émotions qui m'ont envahie. Vous l'aurez certainement compris, je pourrais en parler pendant des heures. J'espère vous avoir donné envie de le lire malgré la dureté du vécu de cette petite fille car ce livre est particulièrement réussi.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et la plume de son auteure qu'on retrouvera bientôt j'espère.

#LePremierJourduprintemps #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Attention, âmes sensibles, évitez ce roman car il est difficile à lire. J'ai survolé à deux moments des passages car ce qui était décrit était trop horrible. Je remercie en tout cas les Editions Les Escales et Netgalley d'avoir pu découvrir cette histoire.

Le roman fait entendre deux personnes, du moins le croit-on : il s'agit en fait de la même personne, Chrissie -encore dans l'enfance- et Julia devenue mère. Les deux voix s'entrecroisent, on assite à la dérive de Chrissie qui ira jusqu'au meurtre d'enfants puis on la retrouve adulte sous un faux nom tentant d'élever sa fille, terrorisée à l'idée qu'on la lui retire. Comment en est-elle arrivée à tuer ? Comment peut-on se reconstruire après une telle tragédie ? Comment donner de l'amour quand on n'en a jamais reçu ? L'enfance de Chrissie est atroce entre un père qui surgit de temps en temps et une mère incapable de s'occuper d'elle, qui en oublie même de la nourrir. Elle essaie même par deux fois de se débarrasser d'elle ! Chrissie a soif d'attention, d'amour, aussi elle erre dans son quartier, cherchant par tous les moyens à rester chez les autres pour un peu de nourriture et de sollicitude. Mais la vie est dure dans ce quartier et personne ne voit l'abandon de Chrissie. Il faudra qu'elle tue pour qu'enfin on la regarde et qu'on s'occupe d'elle. Paradoxalement c'est ce qui va la sauver. Quand on la retrouve, elle travaille et s'efforce de s'occuper de sa fille. On aimerait la détester mais quand on la voit avec sa fille ou qu'on l'entend s'interroger sur ses capacités de mère, on a envie de lui parler, de lui dire qu'elle est une bonne mère et qu'elle a le droit de de s'accorder enfin la possibilité d'être heureuse avec sa fille. Une lecture que je n'oublierai pas.

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