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Critique de Sarindar


Un homme cohérent, égal et fidêle à lui-même, tel est Jean Tulard, qui ne change pas d'opinion et ne varie pas d'approche depuis Napoléon ou le mythe du Sauveur jusqu'à ce livre : Marengo ou l'étrange victoire de Bonaparte, publié en 2021, à l'occasion de l'ultime épisode du Bicentenaire, celui de la mort de Napoléon en 1821.
Nous sommes en 1800, année décisive pour Bonaparte, Premier Consul, qui revient en Italie trois ans après ses premiers grands exploits, ses premiers grands triomphes.
Mais si l'on oublie comment l'histoire a été revisitée par lui-même et par ceux qui ont cru à la légende, que se passa-t-il en réalité ?
Dès le franchissement des Alpes, au col du Grand Saint-Bernard, on voit un voyageur à dos de mule, accompagné par un guide qui lui évite la chute et peut-être la mort, et non pas un époustouflant général monté sur un fringant cheval, l'air assuré comme s'il contrôlait toute la situation, comme l'a dépeint le peintre David dans un célèbre tableau gravé en nos mémoires et censé représenter la réalité.
Tout va de travers d'entrée de jeu. Bonaparte est censé prêter la main à Masséna bloqué dans Gênes, mais Masséna a rendu la place sans attendre Bonaparte. Et puis, il y a le général autrichien Melas, qui va vouloir vaincre le général français dès le début. Et voici que la bataille qui va s'engager le 14 juin n'est pas le succès annoncé dans les premiers temps, mais pourrait déboucher sur une sévère défaite, à laquelle il va bien falloir se résouvre si la situation tourne à l'avantage de l'ennemi. Et c'est un fait que si Desaix n'était pas arrivé à temps, en se guidant au bruit du canon et si Kellermann n'avait pas lancé sa décisive charge de cavalerie, nul n'aurait pu dire ce qu'aurait été l'issue de la bataille et si Bonaparte n'aurait pas vu s'écrouler d'un seul coup ses rêves de gloire et de conquête.
Jean Tulard pointe les mensonges et les libertés prises avec la réalités par un Bonaparte soucieux de s'attribuer tous les mérites et de passer pour un génie militaire servi par une chance inouïe.
Ne nous Laissons pas abuser par tout ces artifices. Et disons-nous que Bonaparte a eu ce jour-là une veine de tous les diables.
En lisant ce magnifique petit livre vous en saurez plus sur le sacrifice de Desaix qui contribua à donner la victoire à Bonaparte, sur le fameux poulet Marengo, sur le lieu où se trouvait Stendhal le jour de la bataille, sur le rapport qu'il y a à établir entre ces événements et la création musicale de l'opéra Tosca de G. Puccini, inspirée par le retour des Français dans la péninsule italienne, entre autres questions traitées.

François Sarindar
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