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Critique de Sarindar


On est loin de la légende, avec Jean Tulard : à se demander si, pour faire un bon travail d'historien, il ne faudrait pas d'abord avoir cette capacité à savoir prendre la distance voulue, pour juger froidement et sans passion l'oeuvre d'un homme ; écrire parce qu'on aime le personnage dont on fait la biographie n'est pas forcément la meilleure manière de faire, et le lyrisme cache parfois une faiblesse d'analyse.
Jean Tulard est sans concession avec Napoléon : il ne cache pas ses erreurs et ne craint pas de dire que sa légende repose au moins autant sur le sens de la propagande - une forme de propagande orchestrée par le général Bonaparte puis par l'Empereur et enfin par l'exilé de Sainte-Hélène à travers des Bulletins militaires auto-glorificateurs, une presse laudatrice et des Mémoires qui devaient entretenir à jamais le mythe - que sur un réel savoir-faire militaire et un authentique génie politique.
Mais l'aventure dura seulement quelques années, de 1799 à 1815. Au sortir de cette courte période, la France était affaiblie. Ramenée à ses frontières d'avant les conquêtes napoléoniennes, elle vit revenir une monarchie qui ne sut pas comprendre tout ce qui avait changé dans notre pays depuis 1789.
Du coup, Napoléon passa plus ou moins pour l'Empereur libéral qu'il prétendait être devenu lors des Cent Jours en 1815, et on se prit à éprouver une certaine nostalgie en souvenir d'une époque dont la mémoire collective ne voulut finalement retenir que le meilleur, en oubliant les pages sombres de cette histoire.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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