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Il paraît que la misère est moins pénible au soleil. Pourtant, dans ce quartier pauvre de Nice sans vue sur la mer, les immigrés italiens ont vécu chichement, même si, en rentrant au pays pour quelques jours de vacances d'été, ils pouvaient jouer celui ou celle qui a réussi en France. Il sent bon l'Italie votre nom. Oui, il sent bon l'exil, l'immigration. Ariane a été élevée par cette mère, femme de ménage sans affection mais alors que la mère devient âgée, Ariane tente un rapprochement. C'est alors que survient la maladie d'Alzheimer. C'est l'histoire d'un rendez-vous raté, d'une mère incapable d'aimer, d'une fille qui aime tout comme elle hait cette mère et qui tente de reconstituer sa vie et de découvrir ce qu'elle a été. Sa mère va devenir inaccessible du fait de la maladie alors Ariane va tenter de l'accompagner au mieux.
“Le vent s'élève à nouveau jusqu'à ce château de nuages au-dessus de nous. Dans cet espace céleste où sont restés perchés mes rêves de petite fille, quand je voyais ma mère danser sur un pavé d'étoiles”.
Cette citation donne un bref aperçu de la poésie de Laura Unolati.
Un roman intimiste, d'une belle écriture qui aborde avec pudeur les relations complexes entre mère et fille, les carences affectives, particulièrement lorsque vient l'heure de la dépendance.

Challenge ABC 2022.
Challenge multi-défis 2022.
Challenge Riquiqui 2022.
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Terminer un livre et se dire que les frissons qui nous dévorent lui sont dus. le refermer, le rouvrir, relire au hasard quelques lignes, les mâcher, les avaler puis reprendre et recommencer. Des mots en écho, une histoire qui résonne, une fille et une mère.
Ariane voudrait l'étreindre cette mère qui lui échappe murée dans les silences et toute la dignité de son corps dont elle colmate la déchéance de l'âge. L'esprit s'égare, les souvenirs lointains accrochés au présent, le quotidien oublié. La fille pallie les manques glanant entre deux mots et un regard vitreux quelques bribes de l'histoire de celle qui fut dure et qui ne l'aimait pas, cherchant à comprendre pour mieux pardonner, espérant une caresse, un sourire, toujours en quête d'une reconnaissance jamais obtenue.
Ce roman est d'une justesse époustouflante. L'écriture magnifique. Il est un plaisir des yeux et des oreilles lors d'extraits à lire à voix haute. Poétique. L'amour filial nous éclate au visage dans toute la complexité de l'histoire qui constitue chaque âme. Il trace l'espoir et l'attente. Il raconte la vieillesse, l'amour, les rêves brisés. Il parle d'une fille et d'une mère.
Il est un coup de coeur.

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Laura Ulonati dédie ce livre à sa grand-mère, qui est, ou pourrait être, l'héroïne de ce court roman. En peu de pages, l'auteure parvient à parler de l'exil avec la nostalgie refoulée du pays natal, du poids des traditions ancestrales, de la maternité, davantage subie que désirée, des rapports compliqués entre une mère et une fille dans un contexte de vie difficile, de l'homosexualité vécue au féminin, et pour finir, de la maladie d'Alzheimer survenue dans la vieillesse.
Un balayage de tous ces sujets forts en 150 pages, c'est assez réussi !
Par ailleurs sur la forme, l'écriture "coup de poing" et sans concession, ne manque ni de poésie dans l'évocation des lieux, ni de puissance émotionnelle.
une auteure à découvrir.
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Ariane, responsable du Musée archéologique de Nice, oeuvre à mettre en valeur ses collections antiques méconnues.

Ses parents ont émigré d'Italie dans les années soixante et se sont installés dans des bidonvilles puis dans des immeubles construits à la va vite à la périphérie de la ville. Son père est mort dans un accident de chantier et sa mère vit seule graduellement grignotée par la maladie d'Alzheimer qui lui ronge la mémoire mais fait remonter à la surface les souvenirs de sa vie en Italie qu'elle n'a jamais voulu évoquer auparavant.

A l'opposé des mammas italiennes, la mère d'Ariane n'a aucune fibre maternelle ; elle a scrupuleusement nettoyé les maisons de ses patronnes, leur accordant même des faveurs supplémentaires,selon les médisances.

Ariane, qui lui a sacrifié sa carrière et sa propre vie, l'accompagne dans sa decrépitude et découvre ainsi les souvenirs enfouis,l'enfance italienne heureuse jusqu'à l'accident qui a brisé sa vie, son mariage sans amour ni désir, sa vie imposée en France.

Un roman sensible et doux, sur l'amour filial, l'exil, la maladie, la solitude.

Encore une fois, mes challenges de lecture (ABC, ici), mont permis de redécouvrir un auteur !
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Dans le bleu de la Méditerranée, dans quelques paroles d'une chanson de Celentano se dissolvent peu à peu le regard flou et le passé de la mère de la narratrice.
Directrice d'un musée d'archéologie à Nice, la narratrice porte, malgré elle, le poids de l'exil de sa famille sur ses épaules. Les espoirs d'une vie meilleure, plus facile de sa mère, rigide et distante, se perdent dans une démence sans fin.
Dans ce court récit à la première personne, se jouent autant la violence silencieuse qui sépare la mère de sa fille, que celle ressentie par cette dernière comme transfuge de classe mais aussi celle exprimée par sa mère ravagée par la maladie d'Alzheimer, que la force inaltérable de l'histoire. Celle qui se transmet à travers les générations, celle qui est conservée dans les musées et surtout, celle indicible que l'on ressent face au bleu de la mare nostrum
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Ariane part à la recherche de sa mère alors que celle-ci commence à se perdre, touchée par la maladie d'Alzheimer. Ironiquement, c'est au moment où la mémoire de sa mère s'égare, qu'Ariane va découvrir les secrets de son passé.

L'histoire de la mère d'Ariane, c'est l'histoire de tous ces italiens qui ont immigré à Nice dans les années 1960. C'est aussi l'histoire d'une femme qui a vécu toute sa vie en cachant une partie de sa jeunesse et surtout d'elle-même.

L'écriture est très belle. J'ai relu de nombreux passages plusieurs fois pour en savourer toute la poésie. Laura Ulonati retranscrit les sentiments des personnages avec finesse et sensibilité. Mais, sans remettre en cause les qualités de ce roman, une scène malsaine me met très mal à l'aise, je ne sais quoi en penser.

Un roman délicat sur la perte de ses racines, les filtres de la mémoire, les secrets difficiles à assumer, la recherche de l'amour maternel et la complexité des relations familiales.
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Un petit livre plein d'amour non-dit ! L'histoire d'une fille italienne et de sa mère, immigrées, qui se retrouvent près de Nice. Elles vivent dans des conditions assez déplorables. le père, ouvrier d'usine, est décédé. La mère fait des ménages. Quand Ariane qui a pu faire des études d'archéologie devient directrice d'un Musée, elle s'intéresse à la vie de sa mère à Montebello. Mais sa mère est très évasive, elle ne parle même plus l'italien. C'est seulement quand elle souffrira d'Alzheimer qu'Ariane apprendra tous ses secrets. Émouvant ! Et quelle belle écriture ! HS
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Dans ce roman, il est question d'une mère âgée et de sa fille unique, la narratrice. de cette dernière, on ne sait pas grand-chose sinon qu'elle est très seule, qu'elle n'a jamais pu s'attacher longtemps à un homme. de la mère, on connait le cheminement, celui d'une immigrée italienne pauvre qui a fait sa vie à Nice un peu contre son gré. le moins que l'on en puisse dire, c'est que cette mère n'a rien d'une mamma italienne telle qu'on se l'imagine. C'est une femme assez inclassable, froide, fuyante et désagréable, peu aimante et conciliante avec sa fille. On découvre peu à peu qu'elle a laissé beaucoup d'elle-même dans sa jeunesse italienne et qu'elle a caché un lourd secret qui a pesé sur sa vie et qui a ruiné sa relation avec sa mari décédé et sa fille.

Le style de Laura Ulonati est très littéraire, recherché mais accessible (sauf certains passages trop travaillés et un peu obscurs). Cet auteur est indéniablement doué et nous gratifie de magnifiques extraits, notamment quand la narratrice porte son regard lucide et désabusé sur sa génitrice si peu amène et maternelle. Certaines scènes où la fille est en demande d'amour sont poignantes, d'autres très crues.

La mère est le personnage principal de ce livre et quel personnage ! Avec l'âge et la maladie, son comportement est de plus en plus fantasque et illisible.
Quand la fille comprend enfin le secret de sa mère, elle en use pour tenter se rapprocher d'elle dans une scène surprenante, très dérangeante au point qu'elle est susceptible de heurter le lecteur.

Au final, un livre déroutant, très bien écrit qui laisse beaucoup d'amertume au lecteur. le terrible portrait de la mère ne peut laisser indifférent, pas plus que le triste sort de la fille solitaire et mal aimée.
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Ce texte dense et fort expose avec grande lucidité les relations distendues entre une fille et sa mère.
Ariane a tout sacrifié, carrière, amour et convivialité pour rester proche de sa mère qui vit dans un quartier pauvre à la périphérie de Nice. Cette dernière voit sa santé décliner mais reste distante et amère face à sa fille.
Malgré tout, Ariane s'accroche et accompagne sa mère jusqu'au bout, hantée par le désir de décoder les souvenirs fugitifs, de connaître les non-dits et les secrets de famille pour mieux la comprendre.
Le récit de Laura ULONATI est à la fois percutant dans la description des rapports entre les personnages et d'une grande sensibilité. L'autrice charentaise nous propose une langue très travaillée, à la fois rythmée et poétique.
Il est l'occasion de connaître la vie des déracinés, immigrés italiens, installés au sud de la France et qui n'ont connu de l'exil que les déconvenues et les infâmes dépréciations.
L'éden rêvé n'a pas permis aux immigrés de vivre dans des conditions de vie décentes et de découvrir le Bonheur. Tous ont souffert : eux qui voulaient s'intégrer à tout prix en se tuant à la tâche dans des emplois subalternes pour faire vivre les leurs et les enfants, se sentant coupables d'avoir pu faire des études et s'élever socialement.
Ce roman est un éloge formidable aux femmes, aux filles qui cherchent désespérément l'amour de leurs proches. C'est également une quête de ses racines et de son histoire pour mieux vivre le temps présent.
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L'écriture des premières pages m'a fait un vrai choc : très poétique, avec une structuration syntaxique hyper travaillée, je me suis dit, "quel bijou !". Mais l'extrême homogénéité de l'ensemble pousse finalement à l'ennui : c'est un long monologue, un huis clos où deux personnages s'affrontent, s'aiment, se détestent, se cherchent, cohabitent dans les fluctuations émotionnelles dûes au passé et à la maladie qui prend de plus en plus de place. La narratrice souffre de carences affectives depuis toujours, sa mère, mariée en hâte avant d'immigrer en France, n'a jamais voulu d'elle. de ses racines italiennes, de cette vie passée, Ariane se sait rien : quelques prénoms peut être, Alba la mystérieuse, Gianni... Elle cherche une reconnaissance pour pouvoir enfin démarrer sa vie, que sa mère la regarde, la prenne dans ses bras, enfin, lui dise qu'elle l'aime. L'état de sa mère se dégrade : Ariane fait au mieux pour la maintenir à domicile, jusqu'au moment où il faut se résoudre à la mettre en ehpad. Mais ce qui s'y passe (vols, maltraitance) la pousse finalement à reprendre sa mère et à partir à la découverte de ce passé enfoui, puisque la maladie d'Alzheimer a le mérite de faire des tranches du passé sans les filtres sociaux que sa mère s'était jusque là imposé. C'est donc l'histoire d'une lente descente aux enfers, pour l'une comme pour l'autre, jusqu'à la fin attendue (mais qui arrive à être poétique elle aussi !). Aparté, c'est la toute première fois que ça m'arrive d'être choquée en lisant un livre, vraiment choquée, devant quelque chose que fait Ariane à sa mère, - et que je ne dirai pas ;-).
Remarque : tous les livres que je lis et qui ont pour thématique alzheimer ne parlent que de femmes atteintes... Par exemple, le dernier, "La nuit introuvable" de Gabrielle Tuloup, raconte, même thématique, l'histoire d'un fils qui va partir à la rencontre de sa mère alors qu'elle est au point final de sa maladie (et il est dans la même recherche d'amour qu'Ariane dans celui-ci). Les hommes y échappent-ils, à Alzheimer ???
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