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Qui dit lettre U du Challenge ABC dit bien souvent Sigrid Undset pour moi. Cette année, j'ai opté pour Printemps, un roman publié en 1914, après Jenny que j'avais adoré et Kristin Lavransdatter que je me promets de lire prochainement.
Nous sommes en Norvège, fin XIXème - début XXème siècle. le jeune Torkild assiste, impuissant, à la destruction de sa famille sur fond de divorce et de consommation de toxiques. Pour lui, la lumière dans cette enfance sombre est représentée par Mme Wegner qui, devenue pauvre suite au décès de son mari, n'en a pas moins un grand talent pour cultiver un foyer où, malgré le dénuement, la tendresse et mille attentions égayent les journées. Avec Mme Wegner, il y a sa fille Rose dont le jeune homme va tomber éperdument amoureux.
Hélas, Rose attend l'amour, le vrai, le grand, la passion qui emporte tout. Elle se figure que l'eros est l'objectif ultime, qu'elle ne pourra pas se donner à un homme sans cela. Par conséquent, Torkild, avec son adoration de toujours, semble bien pâle. Ce n'est finalement qu'un hasard s'ils finissent par se marier ; il le sait et cela le ronge. Rose Wegner, comme Jenny Winge, aura le courage de prendre sa vie en main, d'aller contre les conventions pourvu de pouvoir vivre en accord avec sa conscience. Les paroles de Doris expriment cela à merveille : "J'aimais papa... aussi parce qu'il avait le courage de vivre à sa guise... sans égards pour les autres. Je trouve que c'est un devoir sacré pour chacun de vivre sa vie." En revanche, pour elle, point de fin tragique comme la pauvre Jenny.

Si, dans ce roman, Sigrid Undset dépeint fréquemment le foyer comme le meilleur moyen d'accomplissement des femmes, elle n'en expose pas moins des idées étonnamment modernes pour l'époque. J'ai été particulièrement marquée par la lettre que Rose adresse à Torkild après leur séparation, dans laquelle elle indique qu'elle n'acceptera de sa part le versement d'une pension que le temps de trouver un emploi. On est indépendante ou on ne l'est pas. Ce n'est pas pour rien que Sigrid Undset est considérée comme une grande écrivaine féministe. Quand on lit cela en 2023, cela donne à méditer...
Le style est très fluide, agréable à lire. J'avais du mal à décrocher quand venait l'heure d'éteindre la lumière le soir. J'ai beaucoup aimé ce roman, tant pour l'écriture que par le message transmis.

Challenge ABC 2023/2024
Challenge XXème siècle 2023
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Torkild et Rose sont amis d'enfance. Torkild aime Rose depuis toujours mais elle ne l'aime pas et attend le grand amour qui la transportera et qu'elle ne doute pas de reconnaître quand il se présentera. Finalement ce grand amour n'arrive pas et, lassée d'attendre, elle se persuade qu'elle aime Torkild et finit par l'épouser. Leur premier enfant est mort-né et Torkild se fait la promesse de ne jamais en avoir d'autre, il est persuadé qu'il ne peut avoir de descendance saine et qu'il doit expier une faute de jeunesse. Sans raconter l'intrigue jusqu'à la fin, le rythme est très lent et on pourrait avoir l'impression qu'il ne se passe rien, tant la narration est vouée à l'introspection, aux sentiments, aux émotions des personnages principaux, amoureux, mais jamais réciproquement. Pour finir, c'est Betzly, la brave fille de la campagne, mariée sans amour mais heureuse de sa vie familiale qui, sous ses airs dévergondés, formule les avis les plus sages.
Cela dit, les aléas vécus par le couple principal, m'ont parfois donné l'impression que l'auteur les traitait avec une grande distance, voire de l'ironie, mais je pense que c'est plutôt une interprétation de ma part due au côté "tout ça pour ça" qui m'a parfois contrariée dans cette lecture. Je ne suis pas toujours sensible au romantisme lorsqu'il se présente.
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Une écriture classique et agréable, une narration un peu surprenante dans sa construction, pour une histoire d'amour-étude de moeurs : une époque (1900...), un pays (Norvège), un homme né dans une famille malheureuse, une femme élevée dans une famille monoparentale et leur couple, amical d'abord, puis marital, puis divorcé... et d'autres personnages qui permettent à l'autrice d'explorer la condition féminine, le célibat, l'enfantement.
Une prix Nobel de la littérature qui mérite de ne pas rester dans l'ombre.
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Roman écrit en 1914 par Sigrid Undset, auteure norvégienne, prix Nobel de Littérature 1928.

Le roman est un peu long. Les personnages principaux sont Rose et Torkild. Torkild est follement épris de Rose mais elle le connaît depuis l'enfance et n'est pas amoureuse de lui. Elle finira par l'épouser, un peu par dépit, n'ayant pas rencontrer LE grand amour et, après quelques années de mariage, c'est une tentative de divorce qui lui fera comprendre que ses sentiments sont plus forts que ce qu'elle croyait.

L'auteure décortique avec beaucoup de finesse les sentiments du jeune couple. Tout d'abord, de leur enfance jusqu'à leur mariage. Ensuite, dans un deuxième temps, durant leur mariage et les difficultés qu'ils y rencontrent.

L'auteure n'a pas peur de mettre beaucoup de dialogues, elle maîtrise aussi bien la parole de l'épouse que celle de l'époux. Les pensées de l'un et de l'autre. C'est pourquoi, malgré la longueur, j'ai quand même apprécié le livre. Il y a ainsi un dialogue extrêmement poignant dans lequel Rose tente d'expliquer au frère de son mari pourquoi elle paraissait si malheureuse après la perte de son bébé mort-né.

J'ai aussi aimé le rôle joué par les personnages secondaires : Axel, le frère de Torkild et les différentes amies de Rose. Ils font plus de mal que de bien au jeune couple et là aussi, les dialogues sont réussis, très réalistes.

Enfin, j'ai aimé comment l'auteure explique le caractère de Rose et celui de Torkild, ainsi que leurs besoins affectifs différents, du fait de leur histoire familiale. Ils ont tous les deux vécu une enfance difficile, mais pas pour les mêmes raisons. Torkild en sort plus blessé que Rose.

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Une petite pépite ! J'ai mis un peu de temps à rentrer dedans mais une fois lancé, quelle superbe histoire ! Triste mais belle. Une plongée en Norvège au début du XX ème siècle, avec une histoire d'amour/d'amitié. Les sentiments sont superbement décrits. Les personnages sont attachants. Un superbe moment.
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Défi ABC 2017-2018
Petit déception que ce Printemps, après la lecture de l'immense Kristin Lavransdatter de Sigrid. J'ai eu du mal à entrer dans ce roman, véritable histoire d'amour comme on en lit bien rarement. Un jeune homme amoureux depuis toujours, une jeune femme indécise, des enfances ballottées pour des raisons différentes. Il reste les paysages de Norvège, dépeints si bien par Sigrid Undset, un personnage de femme indépendante, autonome, décidant de son avenir : n'oublions pas que le livre est paru en 1914 et que la première édition en France dornetate de 1930, après le Nobel de l'auteure (autrice?).
Traduction Elsa C
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Avec Printemps, nous ne sommes pas tout à faite dans les oeuvres majeures de l'auteure telles que Christine Lavransdatter ou Olav audunson qui avaient constitué pour moi un véritable découverte d'une auteure majeure de la littérature mondiale. Ne boudons cependant pas notre plaisir, c'est quand même un roman de Sigrid Undset avec tout ce que cela comporte comme talent de plume.

Comme dans tous ses romans, la complexité psychologique des personnages est poussée à son maximum et leurs sentiments sont décortiqués au scalpel avec beaucoup de finesse d'analyse.

Cette histoire est celle d'un couple qui permet de se poser des questions intemporelles : dans une histoire d'amour, les sentiments partagés sont-ils d'une égale intensité ? Quelle modifications vient apporter la maternité ou la paterinté dans une relation de couple ? Quel est le poide des amitiés amoureuses dans la vie spychologique et sentimentale de chacun d'entre nous ?

Autour de ces questions, Sigrid Undset bâtit un grand roman dans lequel on se plait à suivre les démelés des personnages et qui ne connaît pas une fin aussi tragique que certaines de ses autres oeuvres.

Des romans comme celui ci, on en redemande !
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C'est un roman d'une autre époque, début 20ème. Un point de vue féminin puissamment contemporain. Un roman qui bouscule, qui pourfend les institutions et en particulier celle du mariage. Sigrid Undset adopte la position d'un observateur détaché, mais incisive. Elle cisèle les personnages et les relations qui les lient avec une finesse psychologique rare. Rose est un peu une Madame Bovary à la sauce Norvégienne qui, à l'opposé de l'héroïne de Flaubert, - est résolue, franche, déterminée à assumer ses choix. Elle le fait comme d'un devoir irrémédiable, ce qui teint son union à Thorkfield d'un voile nauséeux. Ce Thorkfield qui est un peu un Charles français mais plus ambitieux dans la poursuite de ses désirs et un peu plus conscient de son incapacité à être véritablement aimé. Mais le portrait n'est pas si parfait. On sent au travers de chacune de ses paroles, de ses gestes le dégoût latent qu'elle ressent pour son mari. Une aversion qu'elle nie elle même, s'efforçant de faire peser sur son mari l'échec de cette vie conjugale. Après avoir résisté longtemps à cette union, elle y cède par faiblesse ? par solitude ? par le besoin d'être admirée, vénérée ? C'est un peu tous ces éléments qui se mélangent. On pourrait voir au début un manifeste féministe puissant. Ce n'est pas si évident. Certes, on a en effet un personnage féminin fort et aux résolutions affirmées qui tranche avec un mari qui se débat avec ses susceptibilités, son sentiment de ne pas être aimé. Bref, un personnage un peu lâche et fade mais qui en même temps semble esclave des sentiments qu'il éprouve. Un personnage finalement qui manque de confiance et qui doute de sa capacité à être aimé. La subtilité de la narration nous entraine à considérer chaque personnage sous différents prismes. Ainsi, Thorkfield est à la fois un stratège nauséabond qui a cherché à enferrer rose dans les liens du mariage mais aussi une victime de l'adoration qu'il a pour sa femme ...à moins que ce sentiment soit celui du désir de conquérir une femme qui lui résiste ou encore des causes qui sont celles de sa propre fragilité, son manque de confiance. Sigrid Undset s'infiltre dans les complexités de l'âme humaine avec réussite. En tout cas cela a fait mouche pour moi et on ne peut s'empêcher d'y voir un miroir de nos propres existences contrariées.
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Les descriptions merveilleusement fraîches et poétiques d'une petite ville de Norvège, la splendeur du printemps, les jeux capricieux de la lumière hivernale, la griserie du vent glacé, l'aventure, la joie, l'amour qui fait battre le coeur avec une imagination débordante, la vie érotique problème commun aux deux sexes. La vie des jeunes femmes peintes avec sympathie. Prix Nobel Littérature 1928
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Une belle écriture d'une écrivaine dont j'ai envie de lire son oeuvre.Les descriptions de la nature et paysages sont très belles. Elles me font penser à celles de Robert Walser
Et puis enfin un livre où l'amour a sa place et où on ne prend pas le moindre prétexte pour s'envoyer en l'air à la moindre contrariété.Certes c'était il y a un siècle. Aujourd'hui c'est la recherche du Graal ramené à l'orgasme .Que de la sexualité,on a qu'une vie il faut en profiter,penser à soi avant tout et tant pis pour le reste etc. .. bref toujours les mêmes salades.Alors c'est vrai que même si cela date,que c'est un peu long, pour autant l'écrivaine ne veut pas choisir entre morale et amour.Et toute féministe qu'elle est pense que les deux sont compatibles.Non nécessaires..
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