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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce qui me reste de cette lecture, c'est cette solitude qui entoure chacun des personnages, et les moyens plus ou moins bancals pour s'en échapper.

Torkild et sa jeune soeur Doris se retrouvent séparés de leur frère Axel lors du divorce de leurs parents. Cela se passe en Norvège au début du vingtième siècle. Les deux enfants vivent alors avec une mère dépressive incapable de s'occuper d'eux lors de ses crises, mais une de ses amies, veuve, les accueille régulièrement auprès de sa fille, Rose, avec qui ils se lient tous les deux, Les quatre enfants, bien sûr, vont garder à jamais cette blessure de l'abandon.
Petit-à-petit, Torlkild va éprouver un amour fort et pur pour elle et ne s'en cachera pas; malheureusement pour Rose, il n'en est pas de même, et les deux jeunes adultes se fréquenteront pendant des années sous l'auspice de ce sentiment non partagé.

Dans ce roman, Sigrid Undset décrit avec minutie et psychologie les sentiments que ressentent Torkild mais aussi son frère Axel, revenu dans le giron familial et rapidement amoureux lui aussi de Rose. Quant à Rose, on assiste à son combat intérieur pour ne pas céder à cet amour qu'elle ne partage pas, puis à sa lassitude, finalement, sa volonté de croire que l'amour viendra avec l'abandon.
Enfin, on suit de loin en loin la déchéance de Doris, victime principale du divorce et de la maladie de sa mère, mais aussi de sa volonté précoce d'émancipation féminine.
La société scandinave des années 1900 est dépeinte à la fois dans l'oppression qui sévit encore sur les femmes et un nouvel air de liberté et de modernité qui gagne ces pays. J'ai été touchée par cette histoire d'amour si banale et si touchante, ces personnages si faibles et courageux à la fois, et j'ai, enfin, adoré la fraîcheur qui se dégage des descriptions que fait Undset de la nature norvégienne, sans oublier le personnage si frais, spontané et irritant mais touchant de Betzy qui se révélera être la plus clairvoyante de tous.
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Lire Printemps c'est un peu comme s'arrêter devant ces tableaux du siècle passé où des couples sont éternellement figés dans leur solitude et leur ennui. Une atmosphère hypnotique et glaçante à la fois. le regard est capté par le vide et le silence, des moments lourds d'anxiété, d'attentes et de désirs refoulés.
Texte de Sigrid Undset, prix Nobel de littérature, le récit prend place en Norvège au début du XXème siècle. L'écriture élégante nous immerge dans un monde morose de questionnements sans fin. Une dimension psychologique analysée et exploitée jusqu'à satiété.
Ce couple, c'était l'accomplissement d'une amitié d'enfance. Seul rayon de soleil après des années grises. Torkild s'était convaincu que Rose, plus indécise, était son destin. Les attentes du jeune époux, ses doutes continuels sur la réciprocité des sentiments, deviennent des injonctions intenables pour l'épouse. le malheur de leur intimité ne fera qu'exacerber les épreuves familiales douloureuses.
C'est l'époux qui raconte le lent repli du couple. Il a la parole car c'est lui l'auteur de cet échec. C'est lui le maillon faible qui déchire à son corps défendant ce qu'il a tant souhaité jusqu'à provoquer la rupture et le départ de Rose.
Rose tient bon, droite, le sentiment de l'honneur au-dessus de tout. La solitude et la maturité auront raison de ses velléités d'éloignement.
Le roman brasse plus largement une société en mouvement, entre travail des femmes et/ou mouvements de libération, place de la maternité, poids de l'hérédité et de la famille. L'analyse des sentiments est travaillée et demeure intemporelle, on pénètre finement dans les ressentis des personnages. On reste toutefois dubitatif sur une fin expéditive et consensuelle.
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Première fois que je lisais cet auteur, plutôt connue pour ses romans historiques.

Ce roman, printemps, est son deuxième roman. le style est déjà très beau, les descriptions très évocatrices et j'y ai trouvé déjà une belle analyse psychologique, une vraie compréhension de la nature humaine.

Les deux personnages principaux, amis d'enfance, ont chacun leur parcours sentimental. La solitude et trop de complaisance à se regarder soi-même vont les amener dans les méandres d'une trop grande introspection. Ils se "ratent" l'un l'autre.

De belles réflexions sur ce qu'est l'amour, la fidélité, la loyauté à la parole donnée, et le mariage.

Bien que daté, j'ai apprécié ce roman qui prend son temps et qui nous décrit certains caractères passifs. La grande tristesse qui s'en dégage me laisse un goût de gâchis. le mythe du prince charmant existait déjà.
L'amie plus cartésienne me paraît finalement la plus sensée. Peut-on choisir d'être heureux?

Bref, un roman doux, qui peut faire réfléchir.
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Challenge Nobel 2013-2014
12/15

J'ai fait un rapide retour en arrière : ce roman est la seule véritable histoire d'amour que j'ai lu depuis longtemps. Et j'ai été conquise. Pourtant, entre Rose et Torkild (oui, cela se déroule en Norvège), rien n'était gagné. Torkild épouse enfin Rose, dont il est amoureux depuis l'adolescence. Cependant, il sent bien que c'est par dépit de sa part. Alors les doutes, la jalousie et la peur le rongent et détruisent tout ce qui aurait pu être. le divorce est demandé.
Si pour nous lecteurs de 2014 le propos semble banal, les actions, les paroles des personnages dérangeaient il y a pile un siècle. La réflexion autour de l'amour, du mariage, du foyer (jamais sans enfants) était en avance sur les moralités de l'époque ; sans pour autant être féministe. Pour Undset, l'épanouissement total de la femme passe par le foyer et le mariage. Ce sur quoi nous avons le droit de ne pas être d'accord. Pourtant, il ne faut pas oublier que les femmes travaillent (plus pour vivre que par choix, certes), voyagent, divorcent (le tout en faisant attention à leur respectabilité tout de même, faut pas déconner.)
Alors, oui sur certains "détails", les émancipées que nous sommes trouveront à redire, et nous n'accepterons pas tout (et c'est normal.) Malgré cela, les comportements, paroles, actions des personnages, le respect l'un pour l'autre, homme et femme sont en avance sur leur temps, en train d'entrer des deux pieds dans la modernité . Pour peut-être mieux se comprendre et pourquoi pas se retrouver. Après tout c'est une histoire d'amour.
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"Oui, vous êtes si bizarres tous les deux ; il faut, pour ainsi dire, que vous vous rendiez la vie compliquée et romantique."
En une phrase, l'amie résume l'intrigue entre Torkild et Rose. Nous sommes en Norvège au début du 20ème siècle, et les femmes aspirent à plus de liberté, plus d'épanouissement, plus de choix. Torkild aime Rose éperdument. Mais Rose, elle, souhaite s'éprendre romantiquement, d'un autre que de ce compagnon d'enfance qu'elle connaît trop bien…
J'ai été un petit peu déçue par ce roman de presque 400 pages, alors que l'énorme trilogie "Kristin Lavransdatter", elle, m'avait éblouie. On est ici bien loin du Moyen-Âge de Kristin ou de Vigdis la farouche, on découvre la vie quotidienne de la petite bourgeoisie norvégienne, de ces jeunes gens qui travaillent mais semblent avoir pas mal de loisirs consacrés à randonner l'été, à skier l'hiver ; une jeunesse qui s'habille chic, qui voyage, loue des chalets et se fait servir à manger… La peinture de ce milieu social ne m'a pas tant que ça intéressée, quant aux affres amoureuses entre Torkild et Rose, eh bien c'est se rendre "la vie compliquée et romantique" sans que l'on comprenne vraiment pourquoi ces deux-là se torturent ainsi.
Reste l'écriture raffinée de Sigrid Undset (qui n'a pas volé son Nobel) qui rend cette lecture agréable tout de même, mais pas inoubliable.
Traduction d'Elsa Cornet.
Challenge ABC 2022/2023
Challenge Nobel
LC thématique de janvier 2023 : "Entre 200 et 500 pages"
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L'histoire se passe en Norvège à Christiana (Oslo) dans les années 1910… (La ville s'appelait Christiana de 1624 à 1924).
Rose et Torkild se connaissent depuis l'enfance.
Torkild Christiansen a cruellement manqué d'attention et d'affection de la part de ses parents, d'autant plus quand son père les quitte pour une jeune femme. le jeune garçon se retrouve seul avec sa mère dépressive et sa petite soeur dans un quartier où règne la pauvreté.
Rose rejoint à son tour cette rue misérable avec sa mère, suite au décès de son père. La maman de Rose est l'inverse de celle de Torkild, elle est affectueuse et très présente. Trop peut-être…
Torkild passe la plus grande partie de son temps chez Rose accompagné de sa petite soeur Doris. Ils trouvent chez Mme Wegner l'amour qui manque dans leur foyer. Peu à peu l'amour prend aussi un autre sens pour le jeune homme qui tombe amoureux de Rose au point d'y consacrer toute son énergie. Mais qu'en est-il de Rose ?

Challenge ABC 2014-2015
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Qui dit lettre U du Challenge ABC dit bien souvent Sigrid Undset pour moi. Cette année, j'ai opté pour Printemps, un roman publié en 1914, après Jenny que j'avais adoré et Kristin Lavransdatter que je me promets de lire prochainement.
Nous sommes en Norvège, fin XIXème - début XXème siècle. le jeune Torkild assiste, impuissant, à la destruction de sa famille sur fond de divorce et de consommation de toxiques. Pour lui, la lumière dans cette enfance sombre est représentée par Mme Wegner qui, devenue pauvre suite au décès de son mari, n'en a pas moins un grand talent pour cultiver un foyer où, malgré le dénuement, la tendresse et mille attentions égayent les journées. Avec Mme Wegner, il y a sa fille Rose dont le jeune homme va tomber éperdument amoureux.
Hélas, Rose attend l'amour, le vrai, le grand, la passion qui emporte tout. Elle se figure que l'eros est l'objectif ultime, qu'elle ne pourra pas se donner à un homme sans cela. Par conséquent, Torkild, avec son adoration de toujours, semble bien pâle. Ce n'est finalement qu'un hasard s'ils finissent par se marier ; il le sait et cela le ronge. Rose Wegner, comme Jenny Winge, aura le courage de prendre sa vie en main, d'aller contre les conventions pourvu de pouvoir vivre en accord avec sa conscience. Les paroles de Doris expriment cela à merveille : "J'aimais papa... aussi parce qu'il avait le courage de vivre à sa guise... sans égards pour les autres. Je trouve que c'est un devoir sacré pour chacun de vivre sa vie." En revanche, pour elle, point de fin tragique comme la pauvre Jenny.

Si, dans ce roman, Sigrid Undset dépeint fréquemment le foyer comme le meilleur moyen d'accomplissement des femmes, elle n'en expose pas moins des idées étonnamment modernes pour l'époque. J'ai été particulièrement marquée par la lettre que Rose adresse à Torkild après leur séparation, dans laquelle elle indique qu'elle n'acceptera de sa part le versement d'une pension que le temps de trouver un emploi. On est indépendante ou on ne l'est pas. Ce n'est pas pour rien que Sigrid Undset est considérée comme une grande écrivaine féministe. Quand on lit cela en 2023, cela donne à méditer...
Le style est très fluide, agréable à lire. J'avais du mal à décrocher quand venait l'heure d'éteindre la lumière le soir. J'ai beaucoup aimé ce roman, tant pour l'écriture que par le message transmis.

Challenge ABC 2023/2024
Challenge XXème siècle 2023
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Torkild et Rose sont amis d'enfance. Torkild aime Rose depuis toujours mais elle ne l'aime pas et attend le grand amour qui la transportera et qu'elle ne doute pas de reconnaître quand il se présentera. Finalement ce grand amour n'arrive pas et, lassée d'attendre, elle se persuade qu'elle aime Torkild et finit par l'épouser. Leur premier enfant est mort-né et Torkild se fait la promesse de ne jamais en avoir d'autre, il est persuadé qu'il ne peut avoir de descendance saine et qu'il doit expier une faute de jeunesse. Sans raconter l'intrigue jusqu'à la fin, le rythme est très lent et on pourrait avoir l'impression qu'il ne se passe rien, tant la narration est vouée à l'introspection, aux sentiments, aux émotions des personnages principaux, amoureux, mais jamais réciproquement. Pour finir, c'est Betzly, la brave fille de la campagne, mariée sans amour mais heureuse de sa vie familiale qui, sous ses airs dévergondés, formule les avis les plus sages.
Cela dit, les aléas vécus par le couple principal, m'ont parfois donné l'impression que l'auteur les traitait avec une grande distance, voire de l'ironie, mais je pense que c'est plutôt une interprétation de ma part due au côté "tout ça pour ça" qui m'a parfois contrariée dans cette lecture. Je ne suis pas toujours sensible au romantisme lorsqu'il se présente.
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Avec Printemps, nous ne sommes pas tout à faite dans les oeuvres majeures de l'auteure telles que Christine Lavransdatter ou Olav audunson qui avaient constitué pour moi un véritable découverte d'une auteure majeure de la littérature mondiale. Ne boudons cependant pas notre plaisir, c'est quand même un roman de Sigrid Undset avec tout ce que cela comporte comme talent de plume.

Comme dans tous ses romans, la complexité psychologique des personnages est poussée à son maximum et leurs sentiments sont décortiqués au scalpel avec beaucoup de finesse d'analyse.

Cette histoire est celle d'un couple qui permet de se poser des questions intemporelles : dans une histoire d'amour, les sentiments partagés sont-ils d'une égale intensité ? Quelle modifications vient apporter la maternité ou la paterinté dans une relation de couple ? Quel est le poide des amitiés amoureuses dans la vie spychologique et sentimentale de chacun d'entre nous ?

Autour de ces questions, Sigrid Undset bâtit un grand roman dans lequel on se plait à suivre les démelés des personnages et qui ne connaît pas une fin aussi tragique que certaines de ses autres oeuvres.

Des romans comme celui ci, on en redemande !
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Une belle écriture d'une écrivaine dont j'ai envie de lire son oeuvre.Les descriptions de la nature et paysages sont très belles. Elles me font penser à celles de Robert Walser
Et puis enfin un livre où l'amour a sa place et où on ne prend pas le moindre prétexte pour s'envoyer en l'air à la moindre contrariété.Certes c'était il y a un siècle. Aujourd'hui c'est la recherche du Graal ramené à l'orgasme .Que de la sexualité,on a qu'une vie il faut en profiter,penser à soi avant tout et tant pis pour le reste etc. .. bref toujours les mêmes salades.Alors c'est vrai que même si cela date,que c'est un peu long, pour autant l'écrivaine ne veut pas choisir entre morale et amour.Et toute féministe qu'elle est pense que les deux sont compatibles.Non nécessaires..
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