Citations sur Aux petits mots les grands remèdes (146)
Chapman but encore un peu et reprit -Oblomov-
- Ce qui m'étonne, dans le choix de ce livre, c'est que les personnages rejettent complètement la littérature. Vous avez pris des risques en me le proposant. Je ne lis plus et vous mettez entre mes mains l'histoire d'un type qui pense que les auteurs sont des êtres inutiles. (...)
_Bibliothérapeute est un métier basé sur le risque. (...)
- Nous avons cherché, chacun penché sur son exemplaire. La course au passage qui nous permettrait d'entendre Gontcharov nous dire qu'on peut être hermétique à la littérature. Mon contraire. J'étais une éponge à mots. Chaque roman, chaque poésie, entrait dans mes cellules et se mêlait à mon sang. (p. 236)
Les surprises, les seules dignes de ce nom, arrivent quand rien ne les laisse présager.Qui est surpris à Noël de recevoir un cadeau ?
Une société basée sur la notation permanente, des livres, des médecins, des coiffeurs, des restaurants, est une société perdue. Parce qu'on la noterait à son tour.
Je suis un peu mitigée suite à cette lecture. Lectrice, je suis tout à fait favorable à la bibliothérapie. Néanmoins si l idée de départ est bonne (suivre Alex un jeune bibliothérapeute avec trois de ses patients), la mayonnaise ne prend pas vraiment . On se perd en suivant Alex dans ses doutes existentiels, les parcours de vie de ses différents patients,. Je n'ai pas trouvé très vraisemblable ce personnage solitaire, mal dans sa peau mais qui serait malgré tout capable de venir en aide aux autres. Je reste sur ma faim. J'ai cependant apprécié les choix de lecture faits par le héros.
Quand on parle, on ne se demande pas si le verbe "appeler" a un ou deux l. On parle, c'est tout. (p.225)
Les livres ne peuvent pas tout, mais ils accompagnent ceux qui ont besoin d'une dose d'imaginaire pour s'extirper du réel."
Donc, la littérature c'est la vie de l'autre côté de la fenêtre. En cela, elle peut nous aider. Parce qu'elle est -presque- la vie. Il faut simplement adapter le texte à la situation. dans ce "simplement" se trouvait tout le sel de mon métier. Offrir le roman, la poésie qui, parmi les millions d'oeuvres existantes, parlerait à un pauvre humain. D'ailleurs, on disait "parler" pour un texte et ce n'était pas anodin. Un texte qui nous parle crée une véritable intimité avec son lecteur. Il ne passe pas par les yeux mais par les oreilles, pour nous pénétrer. (p. 178)
Mes yeux avaient la mauvaise habitude de chercher la bibliothèque dans toutes les habitations que je visitais. Les livres, leur disposition, leur état en disaient long sur leurs propriétaires. Combien d'habitations ne renfermaient aucun livre ? Aucune revue, même ? Des lieux sans lecture, coupés de l'intelligence. Ou alors, des lieux qui faisaient un usage particulier des livres : cale-meuble, table de chevet (en les empilant sans jamais les ouvrir), le livre factice, à la couverture souvent horrible, au titre bien réel, Le Roman de la momie, désespérément vide de mots...
Celui qui n’aime pas et lit un recueil amoureux risque de s’endormir rapidement, ou de rire. Celui qui aime, ne serait-ce qu’un petit peu, trouvera toujours de quoi entretenir sa flamme.
Je ne souhaite posséder que des livres. Il me faudrait un bout de terre où je pourrais les disposer tout autour de moi. Des centaines de livres. Des milliers de livres à gauche, à droite, devant, derrière, au‑dessus, en dessous. Et moi au centre. Ce serait une belle maison. Sans câbles. Sans interrupteurs. Sans faïence. Une maison faite de mots.