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Critique de miriam


La Méditerranée comme personnage de cet essai.

Jean- Didier Urbain, ethnologue, bouscule les idées reçues.



Non! la Méditerranée n'a pas toujours été la "Grande bleue", elle a gagné ce surnom en 1868, en 1887, fut inventée la Côte d'Azur. La couleur bleue n'a pas toujours été celle de la mer, plutôt verte, selon Monet, ou grise. Urbain raconte un siècle de l'histoire du tourisme en Méditerranée: des voyages romantiques au tourisme de masse et au Club Méditerranée, de1868 à 1968 " sous les pavés la plage".


Maniant le paradoxe, il affirme que la plage n'a pas toujours été à la mer, plutôt en rivière, que le tourisme estival en Méditerranée n'allait pas du tout de soi, que l'ombre était privilégiée au soleil et que les 3 S n'ont pas toujours été Sea, Sex and Sun encore moins Sea Sand and Sun mais plutôt Santé Sexe et Saint-Sépulcre.


Il conte la saga de la Dame Bleue, au triple visage : La fille, la mère et la Grand mère, l'Orient, l'Azur et l'Hellénie, ou la Putain, l'Infirmière et la Maman triple identité figurant les 3 aspects du voyage en Méditerranée : l'Orient mystérieux des harems et des maisons closes, des bordels orientaux et du sexe libéré, l'Azur des hivers tempérés où on tentait de recouvrer la santé, l'Hellénie symbolisant les ruines antiques visitées lors du Grand tour ou les pèlerinages organisés par Thomas Cook, l'inventeur du tourisme .


Tourisme et villegiature, cet essai met en scène les différents acteurs de la migration saisonnière. A la Belle Epoque, riches Anglais ou Princes russes fuyaient les rigueurs de l'hiver au nord. de riches navigateurs snobaient les rivages et se contentant d'admirer de loin les côtes des îles sans s'y attarder, tandis que d'autres s'encanaillaient dans les bordels d'Alger, du Caire et de Constantinople. Vinrent ensuite les naturistes aux îles d'Hyères, et enfin le Club Méditerranée, mais Urbain, n'étant pas à un paradoxe près, le qualifie de polynésien.

J'ai lu avec grand plaisir cet essai,. j'ai surtout aimé les références aux peintres - Matisse, Derain et tant d'autres, et aux écrivains, de Flaubert, Théophile Gauthier, Pierre Loti ..... J' ai appris que le premier bain de soleil de la littérature se trouve dans l'Immoraliste de Gide, de lire les poèmes naïfs glorifiant la côte d'Azur. Les analyses des affiches m'on aussi amusée. Bien sûr, il y a quelques longueurs parce J-D Urbain enfonce le clou dans ses démonstrations, cite ses sources, comme dans tout livre sérieux.






Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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