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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux très proches cousines sont séparées par un conflit familial. Une adolescente comprend qu'être femme ou chienne errante comporte les mêmes dangers dans la rue le soir. Une jeune femme prend la mesure de l'infranchissable fossé qui la sépare des beaux quartiers. Une lycéenne est durement rappelée sur terre après les illusions d'un long flirt virtuel. Une assistante sociale réalise le triste état de l'enseignement dans son pays en visitant les sordides infrastructures d'un collège public. Une collégienne désespérée de ses insuccès affectifs est confrontée au poids des convenances au travers de sa soeur fille-mère…


Les huit nouvelles de ce recueil ont toutes pour narratrices de jeunes Chiliennes très ordinaires, issues d'un milieu modeste, au bord de leurs vie de femmes dans un pays qui se réveille à peine de la dictature de Pinochet. Premières expériences amoureuses, fêtes, joints, alcool, voyages loin des parents : chacune de ces filles s'efforce maladroitement de quitter le rivage de l'adolescence pour s'élancer vers sa vie d'adulte, dans une confrontation souvent douloureuse à une réalité décevante, moche et sordide. de ces papillons tout neufs aux ailes encore chiffonnées, la vie commence déjà à écorcher les rêves et les espoirs, pourtant l'on sent que l'élan et la force de ces insignifiantes et invisibles ne mourra pas si facilement, et qu'à elles toutes, elles finiront bien par revendiquer leur place dans une société sexuellement et socialement très inégalitaire.


S'inscrivant délibérément en contre-pied d'une littérature chilienne habituellement si masculine et si élitiste, l'auteur impose sur le devant de la scène cette majorité silencieuse de femmes sur le point de prendre conscience de leur appartenance à une même famille : celle des « bâtardes » sans pedigree, issues des quartiers populaires, déclassées et négligées, mais dont le frémissant éveil semble porter le germe d'une mutation sociale et féministe à venir.


Un livre lapidaire, à première vue déconcertant, mais qui n'en finit pas de résonner des craquellements de vies féminines ordinaires, potentiels signes annonciateurs d'une révolution à venir de la société chilienne.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Il y a des gros livres, avec beaucoup de pages mais peu de poids réel. Et il y a les autres. Ceux qui en une centaines de pages arrivent à capturer le monde.
C'est le cas de ce recueil de nouvelles, de ces huit histoires dans lesquelles l'écrivaine Arelis Uribe parle de femmes en marge du Chili visible. Racialisées, exclues sociales, hors des lignes parce que issues des classes pauvres, des invisibles en somme, montrant la particularité d'être une jeune femme et d'y survivre.
Des tranches de vies qui abordent des questions telles que la sexualité, l'amour virtuel, l'adolescence et l'éducation au Chili, le tout d'un point de vue critique, pointu, engagé et féministe.
Des histoires d'amours adolescentes et interdites, de déception, de peur et d'oubli, marquées par les stéréotypes du rôle supposé des femmes qui oblige à se comporter de manière à se cacher du «qu'en dira-t-on».
On sent la volonté de l'auteur de dépeindre des femmes fortes même si ce sont des femmes inquiètes pour leur sécurité, des femmes qui ont besoin de la protection et des conseils de leurs soeurs, des femmes qui fuient l'exemple négatif de leur mère.

Un regard attentif, sensible, vigilant et blessé qui arrive à transcender la simple peinture de la société chilienne pour porter des problématiques universelles.

Traduit par Marianne Millon
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Ces bâtardes-ci résident du côté de Santiago du Chili. Elles sont jeunes, tout juste sorties de l'adolescence, découvrant la vie de femmes chiliennes. Les premiers émois, les premières cuites, les premières sensations lesbiennes ou bisexuelles, les premiers regrets, les premiers scrupules, les premiers remords.

Ces huit nouvelles pouvant presque se lire comme une suite donnant un roman fluide sont celles d'une initiation, les débuts de l'indépendance intime au coeur du Chili de la décennie quatre-vingt-dix, celui qui vient de rejeter la dictature de PINOCHET. de politique il n'en est guère question, même s'il reste palpable que la jeunesse en porte les stigmates. La liberté commence par les fêtes, la boisson, les joints, les flirts souvent foireux.

D'illusions en déceptions, ces jeunes femmes (on pourrait être tenté d'écrire « cette jeune femme » tellement à chaque fois la narratrice ne pourrait être qu'une), traînent déjà un passé mais vont de l'avant.

Un Chili avec ses premiers balbutiements sur Internet, les premiers réseaux sociaux. Alors on est jeunes, on drague, on séduit, on cherche à se faire passer pour qui l'on n'est pas, on tend à optimiser les charmes, gommer les faiblesses, on présente ce qui nous avantage, par pur ego. Et puis rencontres dans la vie réelle et désillusions : il est si facile et hypocrite de bien se « vendre » derrière un écran, mais la réalité est parfois tout autre. On reprend un verre d'alcool.

Ces « bâtardes » sont attachantes car entières, rebelles, féministes, et si elles lâchent parfois la rampe, c'est pour mieux l'agripper ensuite. Arelis URIBE, par ailleurs journaliste, nous emmène dans les dédales de Santiago, nous traîne jusqu'en Bolivie. Au Chili certaines de ces adolescentes jouent les punks, mimétisme de ces jeunes révoltés qu'elles croisent sur les trottoirs. Car oui le punk s'est aussi implanté au Chili et ne compte pas faire de la figuration.

Tous les portraits sont ceux de jeunes femmes faillibles mais pleines d'énergie, qui peuvent enfin crier leur féminisme et leur envie de vivre, malgré un récent passé politique lourd et traumatisant. Ces femmes veulent faire entendre leurs voix, et Arelis URIBE en devient une porte-parole à l'écriture simple et orale qui happe par sa sincérité et sa ténacité. Recueil à lire et à se prêter, traduit par Marianne MILLION et postfacé par Gabriela WIENER, sorti tout récemment chez Quidam éditeur, simple d'accès et qui touche droit au coeur.

https://deslivresrances.blogspot.com

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Deux cousines, deux amies presque des soeurs se perdent de vues à la suite d un conflit familiale dont elle ne connaisse pas le sujet.
Elles grandissent éloignés l une de l autre pour se retrouver à l université lors de leur étude. Voilà avec quoi débute ce bouquin...

Les nouvelles nous donne un roman fluide, avec toutes les premières fois que l'on peu imaginé. Un premier amour, une première expérience homosexuel, un premier amour virtuelle, une première grossesse adolescente dans un chili qui vient à peine de mettre en place internet, un pays qui prône plus la gente masculine,.
Arelid Uribe nous entraîne dans.un livre qui dévoile la femme "bâtarde" qui prône le féminisme et la rébellion .

Un livre à livre qui peut être plus adresser à des plus j aime mais qui durant toute sa lecture à son charme bien à lui.
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L'auteure met en scène des personnages féminins qui vivent des aventures indépendantes. Ainsi, on retrouve un récit d'atttraction entre deux jeunes filles avec une complète hiérarchie des classes entre elles et celui d'une adolescente en déambulation nocturne qui s'amourache d'une chienne des rues, de celle que l'on trouve par hasard, comme les pièces de monnaie ou les billets, et qu'on ne reconnaît pas quand on les revoit, le parallèle entre leurs deux existences faites d'accrocs est palpable. Entre grossesses adolescentes et amours virtuelles, ces témoignages de notre temps aspirent à des heures moins rudes.
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Premier recueil piquant et sans fard de la journaliste et autrice chilienne Arelis Uribe, Les Bâtardes affiche haut son titre qui fait référence à autant d'héroïnes à la peau plus foncée, à la lisière de l'âge adulte, du genre à faire davantage confiance aux animaux qu'aux hommes mais aussi fauchées, issues de quartiers où personne n'aimerait mettre les pieds. Exactement comme Uribe elle-même qui, à mille lieues d'une bourgeoisie prégnante dans la littérature de son pays, entend écrire comme elle est et depuis les quartiers d'où elle vient.
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