Les seules B.D. que j'ai aimées pendant ces 15 dernières années, au point de les ACHETER, sont celles de
Marc-Antoine Mathieu.
Je ne suis donc absolument pas la cible de ce genre de littérature, mais puisqu'on m'en a donné l'occasion gratuitement, je me suis dit que j'allais tenter l'expérience et peut-être l'apprécier. Voilà plusieurs jours que j'en ai fini avec ce livre, mais je reste coi. Celui-ci m'a fait l'effet d'une courte friandise dont le goût se dissipe rapidement en bouche ; je ne m'en souviens pratiquement plus ! Je me suis même demandé si je l'avais réellement lu !
Comment vais-je alors pouvoir le commenter, ce livre que m'ont gracieusement offert Babelio et les éditions La Valtynière (*merci) ?
Réflexion : Grat, grat, grat...
=> D'accord, mon
sens de la déontologie m'impose de le relire !
C'est chose faite et cela donne :
– Côté humour : cette BD a réussi à me faire décrocher un franc sourire ou un petit rire toutes les deux pages. Ce qui est plutôt une bonne performance.
– Côté dessin : 3 couleurs (noir, blanc, rose), sobre, minimaliste (mais pas toujours ! Il y a parfois de belles planches), mais toujours expressif.
– Côté histoire : Moi aussi, comme le personnage principal, j'en ai marre de ces manuels de développement personnel (et leurs promoteurs : psychiatre, philosophe, moine tibétain, etc.), mais ma parade est beaucoup plus simple : Moi, je les évite, je les ignore, je ne les lis pas. Je ne vais pas me fatiguer à vilipender ces « chefs-d'oeuvre feel good » de la littérature contemporaine...
Mae de Wintour (Le personnage principal) va jusqu'à écrire un guide, animer des conférences, créer un parti politique pour dire « NO » (pourquoi pas « NON » ?, en français, je me le demande encore... ). Cette action est très énergivore, et n'a pas beaucoup d'intérêt, à mon avis. En tout cas, mobiliser les foules autour de cette action, s'insurger contre la politesse, contre le civisme, contre la bonne humeur est une idée qui n'est guère mobilisatrice, qui manque de consistance et qui ne tiendrait pas dans la durée, en tant que mouvement de masse.
– Côté dialogues : voir « Côté humour », précédemment.
Enfin, une petite remarque, que vous trouverez sûrement anecdotique : Les faces internes de la couverture sont illustrées de dessins juxtaposés, au début et à la fin de cet album (à la façon « albums de Tintin ») tellement pâles (roses délavés sur fond blanchâtre, comme une goutte de sang dans un verre d'eau) que j'ai perdu un ou deux dixièmes à chaque oeil en essayant de les décrypter.
Je m'arrête là pour conclure : «
Happiness dans ta gueule » est un livre qui m'a amusé, bien qu'il ne corresponde pas à mes goûts graphiques et à mes centres d'intérêt. Je reconnais la valeur du travail de ses auteurs/dessinateurs et je ne dénigrerai pas cette oeuvre dont la réalisation a dû nécessiter beaucoup d'efforts, j'en suis sûr.
Ma note : 2,5/5