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Un très court roman qui se lit comme on fait un rêve, de manière un peu décousue, un peu absurde, mais qui parle à l'âme sans que la raison soit vraiment invitée, ni même bienvenue.
J'ai commencé par chercher une intrigue, un fil conducteur à ce texte, ou plutôt à cet assemblage à la fois disparate et cohérent, mais ce n'est que quand j'ai arrêté de chercher et décidé de me laisser porter par la beauté et la force des mots et l'épaisseur de l'atmosphère que j'ai trouvé ce fil rouge : la vie. La mort. Entre les deux, la naissance, le changement, la maladie. La nature, la Nature. L'humanité, dans son acception individuelle et collective.
Je serais bien incapable de classer ce roman : fantastique ? Anticipation ? Fable écologique ? C'est à la fois tout ça et pas ça, c'est vraiment un alien inclassable mais c'est aussi ce qui fait son charme. le tout est de se laisser embarquer sans trop se poser de questions.
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Il y a dans ce livre un sujet intéressant (et d'actualité): l'exploitation des ressources naturelles à outrance a créé pour l'homme un environnement hostile et toxique dans lequel il finit par s'adapter à coup de mutations plus ou moins cauchemardesques. Et, malgré quelques maladresses de style comme par exemple "le tissu qui faisait avancer les bateaux" pour désigner la voile, maladresses qui auraient pu ne pas en être si ces périphrases avaient été répétées tout au long du texte pour faire comprendre aux lecteurs la perte du vocabulaire résultant de la décadence de la civilisation (juste une idée comme ça) donc, malgré ces quelques lourdeurs de style, l'écriture est riche et la phrase bien structurée. Alors pourquoi ce 21/2 un peu sévère? Parce que même si il y a un sujet, il n'y a pas de récit. Ce livre est plus une suite de nouvelles qu'un roman placé dans un contexte historique bien documenté et peuplé de personnages complexes. On reste sur sa faim, on lit le premier chapitre, puis le deuxième et on s'attend à ce que le troisième fasse le lien entre les deux premiers, mais non. Alors on se dit peut-être que ce sera pour le quatrième... toujours non. Oui, il y a l'eau, la brume et le virus mutagène omniprésents qui servent de lien mais quand le lecteur doit se poser trop de questions sur qui fait quoi, où et pourquoi, la confusion qui en résulte nuit au plaisir de la lecture et on ne peut que s'interroger sur l'intention derrière cette absence de contexte: est-ce un effet de style voulu (raté - stimulation artificielle) ou est-ce le résultat d'une incapacité de l'autrice à écrire un vrai roman.
J'irai quand même jeter un œil sur son prochain roman.
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J'ai flashé sur ce livre tout à fait par hasard à la Foire du Livre de Bruxelles. Je ne connaissais pas cette collection de formats courts chez l'Atalante et j'ai eu envie d'essayer. La magnifique couverture de ce roman, à la fois sauvage et végétale, m'a conquise. Il s'agit du premier roman de l'autrice québecoise, et quel roman ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas été si happée par une lecture.

Ce roman court se présente comme une suite de petites nouvelles, qui nous semblent au premier abord sans lien, mais dont le sens apparaitra par la suite. Des personnages, de lieux, des éléments reviennent, donnant des pistes à suivre sans pour autant dévoiler la clé du récit. Ces scènes sont entrecoupées de pages noires, avec un petit texte sur les instincts, la nature animale qui nous régente, nous domine, ces penchants qui font que les êtres humains restent des animaux malgré toutes les évolutions.

Cette inclinaison spontanée pour la survie à tout prix, ainsi que ce lien proie/prédateur sont étudiés dans les différentes nouvelles qui nous sont proposées. La nature, résiliente et puissante, est centrale. Comment elle reprend ses droits sur la vie quand elle le veut. Comment elle dirige nos vies. Les personnages subissent ce qui se déroulent et ceux qui essaient de comprendre n'ont pas plus d'emprise sur la situation que les autres.

L'ambiance y est aussi toute en ambivalence : là où la vie éclot, elle se meurt également. le prédateur rode et la proie n'est pas toujours qui on croit. Il y a parfois de la joie, mais aussi de la peur. de l'émerveillement, de la mélancolie, des moments doux et d'autres affreux. La vie y est décrite dans toute sa complexité et son panel d'émotions.

Cela faisait longtemps que je n'avais plus croisé une aussi jolie plume. J'avais un peu peur du fait que l'autrice soit québecoise, car les structures de phrases et le vocabulaire sont quand même fort différents (du moins dans les autres livres canadiens que j'ai déjà pu lire), mais ce ne fut pas le cas ici. J'ai vraiment pris grand plaisir à parcourir ces lignes, bercée par la langue à la fois rigoureuse et mélodieuse de ces pages.

Un roman court que j'ai adoré : une plume magnifique qui étudie sous forme de nouvelles la force de la nature, mais aussi sa cruauté et sa résilience. Rien n'est jamais acquis, la relation proie/prédateur est sans cesse remise en question. Tout cela dans une ambiance ondulant entre la la joie de donner la vie et la peur de la mort, teintée d'une magie sauvage, primitive. Une lecture que je recommande grandement !
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La force de Faunes réside dans sa capacité à créer une atmosphère sombre et mystérieuse, à mi-chemin entre le réel et le fantastique. Les descriptions des paysages, des créatures et des personnages sont souvent étranges voire dérangeantes, mais toujours captivantes.

Christiane Vadnais utilise à la fois les codes de l'anticipation, de l'horreur et de la fable. Les récits qui composent le livre sont peuplés de créatures hybrides, mi-humaines, mi-animales, ou de monstres invisibles qui se cachent dans les profondeurs de l'eau.

Le texte met également en avant les thèmes centraux du roman, tels que la lutte pour la survie dans un monde en déclin, la frontière floue entre les humains et les monstres, et la dévoration comme condition sine qua non de la vie. L'utilisation de phrases courtes et percutantes contribue à créer cette ambiance sylvestre, poisseuse, aux odeurs d'humus et de trucs visqueux des fond marins.

Le personnage de Laura, biologiste passionnée par la nature et ses mystères, est à la fois narratrice et l'héroïne des différents récits, donnant ainsi une unité au roman. Mais les autres personnages qui peuplent les pages de Faunes ont également leur propre histoire et leur propre univers, donnant ainsi une richesse et une profondeur à l'ensemble du livre.

Anyways, l'écriture poétique limite spectrale, m'a complètement hameçonné. C'est un recueil inclassable et original dont je ressors confus ET fasciné.

Pétard, en vrai je suis réellement content d'avoir trouvé cette lecture sur mon chemin.

BOOYAH !
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J'ai été déçu je l'avoue. Les critiques étaient très élogieuses. le fantastique mis de l'avant par l'autrice ne m'a pas convaincu. C'était glauque à souhait et sans queue ni tête à mon humble avis. J'ai noté trois coeurs car l'écriture est très belle et maitrisée. À suivre...
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C'est un roman constitué de bribes d'histoires dans lesquelles la nature reprend ses droits; où dans un futur proche, les espèces évoluent en accéléré et l'homme retrouve ses instincts sauvages. C'est un appel, une invitation à prendre un nouveau départ vers une vie plus naturelle et plus libre, avant qu'il ne soit trop tard pour l'humanité.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance d'apocalypse onirique et les descriptions, parfois magnifiques et parfois carrément horrifiantes. J'ai beaucoup aimé le sujet, aussi. C'est un livre étrange, glauque, saisissant... À découvrir!
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C'est une lecture courte, un tantinet décousue à chaque chapitre, avec un fil rouge existant en toile de fond.
L'ambiance est étrange, glauque, à la limite de l'horreur. On pourrait même dire onirique et cauchemardesque.
La plume de l'autrice est très agréable à suivre, facile d'imprégnation, et se marie superbement bien à cet univers de l'étrange.
Il y a de multiples messages à retenir de ce récit, notamment celui de l'écologie, de la fragilité et de la dérisoire et modeste existence de l'être humain fasse à cette nature qui nous surpasse de bien des manières, dans sa capacité d'adaptation notamment. Un roman d'anticipation en quelque sorte, où tout est comme survolé, sous entendu, pour laisser libre court à notre imagination et notre interprétation.
La nature peut se montrer parfois cruelle, mais obéit à ses propres lois.
La portée philosophique de ce récit est donc bien présente, tout en l'abordant dans un contexte fantastique qui sied à ravir à la thématique.
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« Il n'y aura pas de vivant sans dévoration. »

Et pas d'histoire non plus. Ni d'intrigue. Pas de sens du tout, d'ailleurs. Déception !

Je suis passée complètement à côté de cet OLNI pourtant multi-primé. Je me suis terriblement ennuyée pendant cette lecture et j'ai mis trois jours à lire 123 pages, ce qui est inhabituel et mauvais signe (pour info, j'avais lu les 600 pages de Pyramides en une journée la veille). Mais surtout, j'ai trouvé ce « roman » terriblement prétentieux et même malhonnête : quelques bribes de texte expérimental assemblées pour former quelque chose de consistant, imprimées sur du beau papier et emballées dans une jolie couverture. le pire, c'est que cette lecture ne m'a même pas paru novatrice ou originale. J'ai parfois eu l'impression d'une redite de la Trilogie du Rempart Sud (Annihilation) et même de Blackwater, avec les mêmes intervenants : les ours anthropophages, la scientifique neuro-A qui expérimente les transformations en son propre corps, la micro-communauté locale, la femme-poisson qui fout la merde, la crue qui balaye tout... Tout ça pour ça ? Alors ok, c'était joli, avec des petites phrases parfois percutantes et bien ciselées (mais dans lesquelles j'ai eu l'impression que l'auteure recherchait avant tout une forme d'artificialisation, justement !)
Pour moi clairement, la volonté de faire « écolo », « expérimental » ou « edgy » ne suffit pas à faire un bon roman. Dommage ! Si les thématiques du retour au sauvage et de la recomposition du vivant vous intéressent, lisez plutôt Algernon Blackwood ou Jeff Vandermeer.
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Avant-propos

Hier j'ai lu Faunes, de l'autrice Québécoise Christiane Vadnais. Initialement paru aux Éditions Alto en 2018, ce premier roman a déjà remporté de nombreux prix littéraires et a été traduit dans plusieurs langes. Comme pour de précédents ouvrages de la collection Dentelle du Cygne aux Éditions l'Atalante, j'ai été séduite par la splendide couverture, de Martin Wittfooth, puis le titre et la lecture de la 4ème de couverture ont plus que validé mon attrait pour ce livre.

J'ai ressenti le même élan envers Faunes que pour Jusque dans la terre de Sue Rainsford aux Éditions Aux Forges de Vulcain : des univers weird, nappés de réalisme magique, abordant la monstruosité sous le prisme de l'animalité, le rapport au corps etc. Là où la frontière entre l'humain et l'animal – ou plus exactement entre l'animal humain et l'animal non humain – se dilue, il faut redéfinir le genre humain, repenser son rapport au monde, sa place dans la Nature.

Cette lecture m'a conquise !

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Mon retour

« Pour que des rêves advienne la survie de l'espèce, il faudra revenir à des temps plus sauvages. »

Premier roman de Christiane Vadnais, Faunes est une vision ensauvagée, qui dilue les frontières. Les frontières entre l'humain et l'animal, le vivant et l'inanimé, le temporel et l'infinitude, la survivance et l'impermanence. La vision d'un songe sauvage, cannibale, primitif. L'autrice livre une réflexion sur notre monde, sur l'évolution et les mutations génétiques, sur l'écologie, le réchauffement climatique, sur la définition même du vivant, de l'être humain.

Découpé en plusieurs fragments, telles les étoiles d'une constellation que l'on relit, le récit nous immerge dans un paysage aqueux, flouté. L'eau et le ciel ne font qu'un. Dans ce décor liquide et brumeux, des maisons-bateaux, et quelques habitations (un zoo, un spa, un centre de recherches) lentement absorbées par le brouillard. Ce sont des restes de civilisation que la nature digère progressivement (la bruine, l'averse orageuse, la tempête de neige).

Les saisons se mélangent, en un cycle du vivant qui mute. Nous sommes dans un récit mêlant l'onirisme, le fantastique, la science-fiction, en une weird fiction saupoudrée d'horreur. En effet, sous le prisme du regard de Laura, biologiste, nous assistons à des mutations qui touchent la faune et la flore, mais surtout les êtres humains. L'eau est le berceau de la vie, et ici, les eaux accouchent d'une nouvelle forme de vie. Ce phénomène, induit par le changement climatique, est une réponse de Mère Nature aux dérives humaines ; un retour à la nature, au sauvage. La survivance des espèces fait état de mutations évolutives rapides, comme de très lentes qui s'étirent en millénaires. Empruntant un autre chemin quant à l'effondrement écologique, ou à diverses fin du monde apocalyptiques, Christiane Vadnais propose l'émergence de mécanismes naturels.

L'être humain retourne à sa nature animale, via l'apparition d'un nouveau parasite, comme de mutations. Ce sont de fascinantes métamorphoses auxquelles nous assistons, teintées de body horror et d'onirisme. le rapport au corps devient par moment maladif, anxiogène : une vision morcelée, étrangère. Dans tous les cas, les changements corporels sont naturels (mutations rapides, grossesse), mais les regards et les ressentis des personnages sur les métamorphoses qu'ils vivent distendent les frontières, redéfinissent le genre humain au profit du vivant.

Les instincts primaires reprennent le dessus. C'est dans cette ampleur que surgit la dévoration, omniprésente dans le récit. La faim se traduit comme l'élan de survivance par excellence ; manger ou être mangé. Elle est aussi prédation côté désir et sexualité, où l'absorption de l'autre évolue jusqu'à cannibaliser le vivant. À travers la naissance d'un nouveau regard sur le monde, tout est vivant ; les arbres, l'eau, le ciel, la roche, les plantes, les animaux humains ou non font partie du Tout-vivant. Aussi absorber, dévorer l'autre fait acte de cannibalisme.

À travers Faunes, Christiane Vadnais repense le vivant. du territoire emmêlé en une seule tempête de Shivering Heights à un zoo, en passant par les maisons-bateaux cernées de prédateurs carnivores, ou encore par le Grand Nord où les ours polaires faméliques errent et s'attaquent aux hommes, jusque sur les berges de la rivière-source de nouvelles bactéries, c'est un monde qui se redessine, qui se recompose, selon des assemblages atomiques inédits.

Dans la brume aqueuse omniprésente, les personnages paraissent des fantômes, des silhouettes qui se perdent, se diluent en une expérience un brin chamanique qui les métamorphose ; tout est transformation qui rime, à Shivering Heights, avec survivance, survivance mutagène. Là où les frontières s'effacent, des jeux de miroir s'opèrent entre les animaux humains et les animaux non humains. Les premiers ressemblent davantage aux seconds et vice versa, car nous nous ressemblons, nos origines initiales se ramifient dans l'eau.



L'évolution mutagène rapide des êtres humains dans Faunes rappelle l'urgence actuelle de changer, repenser nos habitudes, repenser la Terre que nous détruisons. L'idée de cannibalisme du vivant avancée par Christiane Vadnais souligne la symbiose que nous n'entretenons plus avec Mère Nature : « Revenir à des temps plus sauvages. »

« Partout, dans la terre, à l'envers des feuilles, au creux des arbres, ce qui attendait n'attend plus.
Tout est vivant. »

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En bref :

Avec Faunes, l'autrice Québécoise Christiane Vadnais signe son premier roman. Nous sommes dans un récit mélangeant l'onirisme et le fantastique, la science-fiction en une weird fiction saupoudrée d'horreur, où la réponse à l'effondrement de la Terre, la fin de temps, est la survivance mutagène. Là où les frontières se diluent, il faut repenser le vivant, le vivant qui se métamorphose. Faunes incarne la vision d'un songe sauvage, cannibale, primitif. À Shivering Heights, survivance rime avec dévoration, et dévoration avec symbiose. Un roman original, tant sur le fond que sur la forme que je recommande vivement !

« le temps de la survivance est éternel. »
Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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Je me disais depuis un bon bout que je voulais lire ce roman pour « m'en débarrasser ». Il faut me l'avouer, Faunes fait partir de ces livres que j'ai acheter sur un coup de tête à la librairie dans un moment ou je me suis dit; Ça fait bien trop longtemps que je n'ai rien acheter, il faudrait remédier à cette situation. Oui je sais, j'ai un discours intérieur très culpabilisant...
Habituellement je fais un petit résumé du livre que je viens de lire mais franchement, il est plus qu'impossible de le faire pour Faunes car je n'ai rien compris. Ont y parles de gens qui sont dans les bois, des animaux qui y vivent en maitres. La « morale » de l'histoire est surement que la nature est plus forte que nous pauvre humains. Mais il n'y a aucune logique dans l'histoires, les personnages ne se connaissent pas ou très peu, ont comprend mal ce qu'ils veulent ou ce qu'ils font. J'ai eu l'impression en lisant ce livre d'être dans la tête d'un inconnu en plein trip de LSD. Une hallucination sans queue ni tête. Très déçue.
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