AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 115 notes
5
14 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
2 avis
En 1997, à l'extrême bout de la Russie, un peu au nord de Vladivostok, un tigre de Sibérie se transforme en mangeur d'hommes, faisant preuve d'une véritable vindicte contre les habitants de la région. Une équipe russe, aguerrie aux dures conditions de la taïga et spécialisée dans la protection de cette espèce animale en voie de disparition, se lance sur les traces du fauve, avec l'autorisation exceptionnelle de l'abattre. Mais pourquoi cette bête s'est-elle soudain démarquée du comportement habituel de ses congénères, qui, à quelques accidents près, ont toujours vécu à bonne distance des hommes ?


Cette histoire vraie est d'abord le récit haletant d'une traque dangereuse et éprouvante, qui fait prendre toute la mesure de l'impressionnante puissance de ces fauves respectés, voire vénérés, depuis des millénaires par les populations autochtones. Elle est aussi l'occasion d'une fascinante découverte de la taïga et de ce territoire de l'Extrême-Orient russe, où les habitants vivent dans les rudes conditions d'un monde de neige et de glace, aggravées par l'isolement et la misère que la chute du communisme a porté au paroxysme avec la fin des industries locales. Réduits au plus complet dénuement, les hommes tentent tant bien que mal d'y survivre en usant de tous les expédients possibles : braconnage, exploitation illégale de la forêt, autant de trafics encouragés par la proximité de la Chine, notamment convaincue des vertus aphrodisiaques des produits dérivés du tigre…


Récit d'aventure donc, mais surtout enquête admirablement documentée et souvent étonnante sur un territoire singulier et sa dévastation accélérée depuis l'ère post-soviétique, ce livre montre, sans jugement ni parti pris, l'inéluctable évolution qui a peu à peu transformé un mode de vie ancestral où chacun trouvait sa place, en une confrontation pour la survie, où l'homme et les espèces sauvages parviennent de plus en plus mal à partager les mêmes espaces.


Lors de l'écriture de cet ouvrage en 2010, on estimait à 500 le nombre d'individus sauvages de la sous-espèce des tigres de Sibérie, aussi appelés les tigres de l'Amour. Cette même année, une dizaine de pays se réunissaient lors d'un sommet en Russie et s'engageaient à doubler la population de ces fauves d'ici 2022. En 2015, on en a recensé 562 en Russie seulement, ce qui tendrait à faire penser que les mesures conservatoires nouvellement prises ont commencé à porter quelques fruits. L'avenir de ces animaux reste néanmoins bien incertain. Pour reprendre la conclusion de John Vaillant : « Comme le résume cette formule de John Goodrich, coordinateur de longue date du projet du Tigre de Sibérie : « Pour que les tigres existent, il faut que nous le voulions. » Aujourd'hui, plus que jamais. »

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          766
En démarrant cette lecture on croit aborder une sorte de polar du grand nord, dans le style du dernier lapon » d'Olivier Truc.
Pas du tout !
L'histoire racontée aurait pu tenir en quelques pages. Elle n'est que prétexte à parler du tigre de Sibérie, de ses habitudes, de son environnement, de ses relations avec les hommes et de sa situation.
C'est en réalité un plaidoyer pour la sauvegarde de cette espèce.
Ce livre ressemble plus à un traité sur la nature, le tigre, l'éthologie qu'à un roman. C'est à la fois un documentaire très étayé sur un pays, la faune et un rappel de certains principes de sociologie, voire de politique économique. Pour cela l'auteur dont le métier de journaliste ressort dans son travail s'appuie sur de nombreux témoignages glanés sur place ou dans des archives, mais aussi sur l'ensemble des connaissances scientifiques pour étayer son propos.
C'est aussi l'occasion de faire le point sur la situation de la Russie sous le communisme, en particulier des effets de la période Stalinienne mais également de l'après perestroïka et de ses effets pervers au niveau économique sur certaines régions rurales.

La dernière partie du livre raconte enfin la traque du tigre mangeur d'homme de façon réaliste et très vivante.

Mais quelle somme de connaissance l'auteur nous propose-t'il auparavant !
Ce bouquin peut rebuter ceux qui chercheraient un polar, mais il est passionnant et l'on dévore les 400 pages avec avidité.
Superbe découverte.
Commenter  J’apprécie          362
Non, ce livre n'est pas un livre d'aventures comme pourrait le faire croire la 4e de couverture. John Vaillant relate dans un récit surprenant, très bien documenté et ponctué de témoignages, l'histoire vraie de Iouri Trouch, membre de l'Inspection Tigre.

Nous sommes dans les années 1990, près du Bassin de l'Amour-Oussiri, dans le Primorié, une région de l'Extrême-Orient Russe, donnant sur la mer du Japon et jouxtant la frontière chinoise. Bien que les températures peuvent avoisiner les -40°, cette région se particularise par sa forêt d'une richesse en faune et flore, incomparable.

Le Tigre de Sibérie, ou Tigre de l'Amour est une des neuf sous-espèces de ce magnifique mammifère, chaque sous-espèce portant le nom lié à l'endroit où il vit (tigre de Chine, tigre d'Indochine, tigre du Bengale,...). de 100.000 tigres recensés en 1900, n'en subsiste aujourd'hui qu'un peu plus de 3.000 dans toute l'Asie, l'Inde et la Russie. Trois sous-espèces sont éteintes.

L'auteur nous explique les causes de leur disparition pour la région du Primorié, où se situe son récit. D'abord chassé pour sa viande et sa fourrure par les autochtones, l'ouverture des frontières Russie-Chine, après la pérestroïka, a engrangé une activité très lucrative : la chasse au tigre. Pour les trophées personnels, pour sa peau vendue en Occident, pour ses os, moustaches et pénis très prisés en Chine, pour leur médecine traditionnelle ou leur besoin de virilité.
Les forêts constituants leur habitat se sont réduites comme peau de chagrin, en même temps que le gibier, leur première source de nourriture. Sur un siècle, 93% de leur territoire fut anéanti par la main de l'homme.

Mais revenons à Iouri Trouch. Il est membre de l'Inspection Tigre, un organisme alors inédit en Russie, fondé vers 1992 grâce à des apports financiers et à la pression d'organisations internationales de conservation de la nature. Trouch et son équipe furent appelés à Sobolonié, petit village isolé au milieu de la taïga, pour constater la mort de Markov, tué et mangé par un tigre.
Un tigre mangeur d'hommes ? Pour les habitants, des nanaïs et des Oudégués, l'homme et le tigre ont toujours cohabité et se partage le territoire de la taïga. Leurs croyances élèvent d'ailleurs le tigre au rang d'un dieu qu'il faut vénérer et respecter. Personne donc ne comprend la raison pour laquelle un tigre a mangé l'un d'eux. Trouch interrogera chaque habitant, tentera de comprendre et d'analyser le comportement de ce tigre en particulier et ses intentions futures. Il se trouvera face à un vrai dilemme jusqu'à la confrontation finale.

L'auteur remonte très loin pour analyser l'évolution du tigre, son comportement, ses techniques de chasse, intimement liée à l'histoire de l'homme.

Suite à quelques recherches sur le net, j'ajouterai qu'en 2010, correspondant à une année du tigre en Chine, Poutine a organisé un sommet international unique en son genre : réunir 13 pays pour parler d'un seul animal : le tigre. Cinq ans plus tard, de 350, le nombre de tigres de Sibérie vivant à l'état sauvage est passé à 560.

Le Tigre est un récit mêlant à la fois le documentaire animalier, l'histoire, la géologie, l'étude des civilisations, leurs traditions et croyances, et un soupçon de suspens.
Et cerise sur le gâteau : Libretto a pensé à une magnifique couverture avec embossage et vernis sélectif donnant la forme d'une tête de tigre.
Commenter  J’apprécie          342
Dans ce bouquin passionnant et foisonnant, John Vaillant nous relate l'histoire vraie d'un tigre qui en 1997 dévora quelques habitants d'un village isolé de la Sibérie Orientale, et qui sera ensuite pourchassé par une escouade appelée l'Inspection Tigre, chargée de la protection de ce fauve dans ces régions reculées mais qui dans ce cas, a obtenu un «permis de tuer». Pourquoi, comment ce tigre en est-il venu à cette folie meurtrière extrêmement rare dans cette partie du monde ?
Pour nous l'expliquer, ce bouquin va bien au-delà de cette histoire ! L'auteur nous décrit cette région fascinante, le Primorié, extrémité est de la Sibérie qui s'avance vers le sud dans la Chine et jouxte le Pacifique, qu'habite (habitait?) une des faunes les plus variées de la planète, et nous raconte son histoire, le sort de ses habitants depuis l'effondrement du régime soviétique, abandonnés à eux-mêmes dans la taïga; vous apprendrez quantité de faits sur l'évolution des relations entre les humains et les (autres) prédateurs depuis la nuit des temps, et également évidemment sur le tigre, le plus grand des fauves, formidable et redoutable, intelligent et rancunier, dont la cohabitation est de plus en plus difficile avec l'humain. Coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          270
Ce récit journalistique a pour cadre la région russe du Primorie (en russe : Примо́рье), située au sud-est du pays, entre la Chine et la Mer du Japon. Cette région a été décrite dans le première moitié du XXe siècle par l'explorateur et écrivain Vladimir Arseniev, notamment dans son célèbre livre intitulé 'Dersou Ouzala'.

En 1997, le garde-chasse Iouri Trouch enquête sur la mort d'un homme imputée à un tigre de l'Amour, espèce protégée dont il ne reste que quelques centaines de survivants. le plus souvent, cette espèce de tigre n'attaque pas l'homme, ou du moins pas sans raison. Toutefois, la cohabitation de l'homme et de la faune sauvage est devenue difficile, notamment en raison des atteintes aux zones de vie des animaux et du braconnage.

Les vies des protagonistes sont placées dans leurs contextes historiques respectifs (purges staliniennes, conflit sino-sovétique de 1969 pour la maîtrise de l'île Damanski, Perestroïka et disparition de l'Union Soviétique, ...).
Ce livre passionnant m'a beaucoup appris, notamment parce que son sujet central, le cohabitation entre l'homme et le tigre, est traité par une multitude d'aspects et d'outils d'analyse : histoire, géographie, économie politique, éthologie, anthropologie, paléontologie...

En résumé : j'ai aimé, malgré une scène de traque finale un peu trop développée (peut-être par recherche de sensationnalisme, mais celui-ci ne nuit pas aux thèses et à la cause défendues par l'auteur, notamment la nécessité de défendre ce fauve).
Commenter  J’apprécie          200
Ce livre passionnant retrace l'enquête, sur la mort d'un chasseur déchiqueté par un tigre dans la glaciale et sombre taïga du territoire du Primorié au nord de Vladivostok, le même territoire que le récit d'Arseniev, « Dersou Oursala ».
C'est une histoire de vengeance. le tigre de l'Amour, nous dit Vaillant, a une mémoire colossale, il est tenace et poursuit son ennemi inlassablement jusqu'à la mort. Il est le roi suprême dans la taïga.
Mais, ce n'est pas seulement l'histoire de ce « tigre mangeur d'hommes » que Vaillant nous conte, il nous plonge au coeur de l'histoire de cette région, belle, sauvage, mais pauvre et oubliée de l'état russe depuis l'effondrement du communisme. On est envouté par ce récit, on est envouté par la puissante bête au regard de feu dans sa fourrure majestueuse. Vaillant nous interroge sur les rapports sociaux, la place de l'homme dans la nature… les purges staliniennes, les relations Chine-Russie …
Une histoire vraie et riche que j'ai difficilement lâchée et qui me taraude encore !
Commenter  J’apprécie          170
Cet ouvrage peu apparaître au regard du titre et de la couverture comme un reportage animalier se situant dans une immensité Sibérienne à des milliers d'années lumière de toute civilisation. Bref, un livre pour les amoureux des félins sauvages gambadant dans une taïga vierge.
Et bien détrompez vous. En lisant John Vaillant, on est tout de suite happé dans un véritable roman d'aventures où l'homme et la bête s'épient en permanence où chacun définit une stratégie pour récupérer ce territoire situé aux confins de cet extrême orient russe. On a l'impression de suivre une histoire à la "Moby Dick".
Il faut savoir qu'il y a quelques années, le "tigre de l'Amour" (appellation officielle du tigre de Sibérie) et la population autochtone vivait dans une relative quiétude, jusqu'à ce que le braconnage démarre. En effet, ce félin offre un certain nombre de vertus que la médecine traditionnelle chinoise utilise. La valeur d'un tel animal n'est donc pas négligeable pour celui qui réussira à en tuer un, d'autant plus que les revenus de ce fin fond de Russie couvrent à peine les dépenses en vodka.
John Vaillant nous dépeint ici un milieu rude, des hommes au courage phénoménal, dans un cadre grandiose qu'est cette jungle boréale.
Commenter  J’apprécie          80
Tout commence par la mort d'un chasseur sibérien en décembre 1997, dévoré par un tigre.

Une attaque rare tant les hommes et les tigres s'ignorent ou se fuient habituellement.

Mais, le plus étrange est que cette attaque semble préméditée, comme si le tigre avait attendu ce chasseur spécifique, Markov, le ciblant lui et pas un autre. Pourquoi un tel comportement ? S'agit-il d'un accident isolé ou le premier acte d'un tigre mangeur d'hommes ? L'animal doit-il être abattu ?

Autant d'éléments qui devront être tranchés par Iouri Trouch, à la tête de la Commission Tigre, chargée de protéger, surveiller la population des félins dans cette région de Russie.

Voilà le point de départ, véridique, de ce récit de John Vaillant, journaliste américain.

Mais il sera surtout le point de départ pour une analyse de la vie dans cette zone aux confins de la Russie. L'auteur se penchera sur les conséquences de la pérestroïka sur les relations entre hommes et tigres.

Car si le braconnage est un délit, les difficultés économiques sont telles que pour beaucoup il s'agit du seul moyen de subsistance, la seule façon de ramener à manger sur la table familiale.

L'auteur se penche aussi sur les croyances des peuples autochtones et les différences avec celles des russes venus s'installer plus tard dans la région.

Cet ouvrage dense, parfois un peu long, mais très complet et surtout nuancé offre un regard multifactoriel sur ce fait divers, le remettant dans un contexte global.

Une analyse d'un problème qui n'a rien de simple et qui malheureusement n'est toujours pas réglé : la situation économique et politique russe n'est toujours pas pacifiée et le tigre de l'Amour fait toujours partie des espèces menacées.
Commenter  J’apprécie          70

Dans les 20 % que j'ai lu il est bien peu question du tigre mais beaucoup plus des hommes qui le pourchassent ou essaient de le protéger. Et quant au style, question de traduction ou problème d'écriture, il est bien plat : nombreuses expressions aussi communes que “connu comme le loup blanc”.
Seul vrai intérêt pour moi les lignes concernant Dersou Ouzala.
Mais ce n'est que mon opinion.
Commenter  J’apprécie          70
En lisant le titre et la quatrième de couverture, j'avais l'impression que je m'apprêtais à lire un roman palpitant, où l'on suivrait les cheminements d'un tigre en quête de vengeance et d'un homme à la recherche de celui qui est devenu un tueur d'hommes.

Et c'est bien le cas, sur peut-être un quart du livre.... l'histoire du tigre est noyée au milieu d'une foule d'informations, sur la géographie, l'histoire et l'économie de la région. Par moment j'avais l'impression de lire un livre scolaire!

Alors certes, ces informations sont très intéressantes, mais pas moment on se sent submergé par cette quantité d'informations. Je pense qu'alléger un peu le côté informatif aurait été une bonne chose!

Mais le livre reste très intéressant,!
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (286) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..